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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 06:08

 

 

handicapés image

Hausse des aides financières, accessibilité, scolarisation : voici les principaux projets des candidats à l'élection présidentielle sur le handicap, communiqués notamment à la Fédération nationale des accidentés de la vie (Fnath) et à l'Association des paralysés de France (APF).

Accessibilité des bâtiments

Nicolas Sarkozy (UMP) promet de ne pas accorder de dérogation à l’obligation de rendre accessible aux personnes handicapées les bâtiments recevant du public d’ici 2015.


Outils communs à destination des collectivités


François Hollande (PS) veut créer une « agence de l’accessibilité des bâtiments ». Il s’engage à faire « un état des lieux national de l’avancement des travaux » pour « identifier les domaines qui nécessitent l’effort de rattrapage le plus important » et à mettre « à disposition des collectivités territoriales des outils communs ».

François Bayrou (Modem) fera « établir une cartographie, une planification et un agenda afin que tous les édifices publics soient accessibles dans le délai imparti ».

Eva Joly (EELV) veut « engager tous les chantiers, financements et planifications des travaux » pour assurer l’accessibilité.

Jean-Luc Mélenchon (FG) prendra « des mesures réglementaires (…) pour garantir la mise en accessibilité des établissements recevant du public et des installations ouvertes au public ».

Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) annonce « des plans et horaires en braille ou un système vocal dans toutes les gares routières et ferroviaires, la fabrication de tickets de bus, de tram et de train écrits en braille ».

 

 Allocations

 

 François Hollande examinera la question de l’Allocation adulte handicapé (AAH), actuellement d’un montant maximum de 760 euros, en fonction « de la situation des financespubliques ». Nicolas Sarkozy rappelle avoir augmenté l’AAH de 25 % depuis 2007.

 

Fin de la barrière des 60 ans

 

François Bayrou affiche sa volonté d’unifier les aides aux personnes en perte d’autonomie qu’elles aient moins ou plus de 60 ans, alors que le dispositif est aujourd’hui divisé entre personnes handicapées (avant 60 ans) et personnes âgées (après 60 ans).

Eva Joly promet « à terme » un revenu d’existence pour les personnes handicapées et d’augmenter de 50 % tous les minima sociaux. Jean-Luc Mélenchon promet un « revenu de remplacement égal au smic brut, en substitution de l’AAH », Nathalie Arthaud (LO) un « revenu minimum d’existence d’un montant égal à un smic brut », Philippe Poutou (NPA) aligner l’AAH sur le smic et Jacques Cheminade « à un niveau proche du smic ».

Marine Le Pen (FN) souhaite augmenter l’AAH de 33 %, ce qui représentera l’essentiel des 11 milliards d’euros qu’elle veut consacrer au handicap.

 

Droits

 

Nicolas Dupont-Aignan (DLR) prône « une retraite préférentielle, qui devrait valoir aux handicapés, ainsi qu’à leur entourage accompagnant, des droits particuliers ».

François Bayrou veut renforcer les moyens des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui sont les lieux d’orientation et d’accompagnement des handicapés.

 

Scolarisation

 

François Hollande veut créer une filière de formation pour les auxiliaires de vie scolaire ; il veut augmenter le nombre d’étudiants handicapés accueillis dans l’enseignement supérieur et affecter « une part significative des 60 000 créations de postes dans l’Education nationale pour l’accompagnement » des jeunes handicapés.

Nicolas Sarkozy promet de « renforcer l’accueil des étudiants handicapés dans les lycées et les universités ».

François Bayrou s’engage à mieux former les enseignants à accueillir les enfants handicapés.


Sur La Gazette.fr

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 05:57

handicapés image

 

Accessibilité des bâtiments


Nicolas Sarkozy (UMP) promet de ne pas accorder de dérogation à l’obligation de rendre accessible aux personnes handicapées les bâtiments recevant du public d’ici 2015.


Outils communs à destination des collectivités

 

François Hollande (PS) veut créer une « agence de l’accessibilité des bâtiments ». Il s’engage à faire « un état des lieux national de l’avancement des travaux » pour « identifier les domaines qui nécessitent l’effort de rattrapage le plus important » et à mettre « à disposition des collectivités territoriales des outils communs ».

François Bayrou (Modem) fera « établir une cartographie, une planification et un agenda afin que tous les édifices publics soient accessibles dans le délai imparti ».

Eva Joly (EELV) veut « engager tous les chantiers, financements et planifications des travaux » pour assurer l’accessibilité.

Jean-Luc Mélenchon (FG) prendra « des mesures réglementaires (…) pour garantir la mise en accessibilité des établissements recevant du public et des installations ouvertes au public ».

Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) annonce « des plans et horaires en braille ou un système vocal dans toutes les gares routières et ferroviaires, la fabrication de tickets de bus, de tram et de train écrits en braille ».


 Allocations


 François Hollande examinera la question de l’Allocation adulte handicapé (AAH), actuellement d’un montant maximum de 760 euros, en fonction « de la situation des financespubliques ». Nicolas Sarkozy rappelle avoir augmenté l’AAH de 25 % depuis 2007.


Fin de la barrière des 60 ans


François Bayrou affiche sa volonté d’unifier les aides aux personnes en perte d’autonomie qu’elles aient moins ou plus de 60 ans, alors que le dispositif est aujourd’hui divisé entre personnes handicapées (avant 60 ans) et personnes âgées (après 60 ans).

Eva Joly promet « à terme » un revenu d’existence pour les personnes handicapées et d’augmenter de 50 % tous les minima sociaux. Jean-Luc Mélenchon promet un « revenu de remplacement égal au smic brut, en substitution de l’AAH », Nathalie Arthaud (LO) un « revenu minimum d’existence d’un montant égal à un smic brut », Philippe Poutou (NPA) aligner l’AAH sur le smic et Jacques Cheminade « à un niveau proche du smic ».

Marine Le Pen (FN) souhaite augmenter l’AAH de 33 %, ce qui représentera l’essentiel des 11 milliards d’euros qu’elle veut consacrer au handicap.

Droits

Nicolas Dupont-Aignan (DLR) prône « une retraite préférentielle, qui devrait valoir aux handicapés, ainsi qu’à leur entourage accompagnant, des droits particuliers ».

François Bayrou veut renforcer les moyens des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui sont les lieux d’orientation et d’accompagnement des handicapés.


Scolarisation


François Hollande veut créer une filière de formation pour les auxiliaires de vie scolaire ; il veut augmenter le nombre d’étudiants handicapés accueillis dans l’enseignement supérieur et affecter « une part significative des 60 000 créations de postes dans l’Education nationale pour l’accompagnement » des jeunes handicapés.

Nicolas Sarkozy promet de « renforcer l’accueil des étudiants handicapés dans les lycées et les universités ».

François Bayrou s’engage à mieux former les enseignants à accueillir les enfants handicapés.



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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 05:39

 

 

Opération de 20 maisons de ville mitoyennes à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Tectône architectes (Pascal Chombart de Lauwe et Sabri Bendimérad, architectes); Philia promoteur (2008).



Invités par l’Ordre des architectes à débattre sur le thème du logement, les représentants de François Hollande, Nicolas Sarkozy et Eva Joly ont évoqué les projets politiques des candidats à l’élection présidentielle. Partageant le même constat sur le manque de logements et le défaut de maîtrise du foncier, les trois spécialistes ont affiché leurs différences sur les solutions à apporter.


On se souvient des débats nourris sur le logement lors de la Convention du 1er décembre 2011 qui réunissait à Paris quelque 400 conseillers des ordres régionaux d’architectes. Lionel Carli, président de l’Ordre, y avait notamment affiché le manifeste de la profession « Le droit à l’architecture pour tous », invitant les membres du conseil à porter la bonne parole auprès des hommes et femmes politiques candidats aux élections de 2012. Quatre mois plus tard, et à une dizaine de jours du 1er tour de l’élection présidentielle (le 12 avril), le président de l’Ordre et les conseillers nationaux recevaient Claire Monod, conseillère régionale d’Ile-de-France (Europe écologie - Les verts), Jean-Yves Le Bouillonnec, maire de Cachan et député du Val-de-Marne (Parti socialiste) et François-Noël Buffet, maire d’Oullins et sénateur du Rhône (Union pour un mouvement populaire). Objectif : débattre sur le logement… et le rôle de l’architecte.


500 000 logements par an

 

« Le rôle de l’architecte, tel que dicté par la loi sur l’architecture de 1977, a été bafoué depuis quelques années » estime Claire Monod (EELV) pour qui « l’utilité publique de l’architecture étant avérée, le seuil de 170 m2 de dérogation au recours obligatoire aux architectes doit être revu à la baisse ». Jean-Yves Le Bouillonnec (PS) se place quant à lui sur le terrain du retrait de l’ingénierie publique pour évoquer une nouvelle attente des élus : « les élus font tous le constat d’abandon du dialogue sur le devenir des territoires avec notamment la disparition des DDE, or, nous sommes intelligents lorsque nous sommes accompagnés de professionnels : facilitons l’accès aux compétences de l’architecte ». Il est rejoint par François-Noël Buffet (UMP) qui estime que ce dialogue doit désormais s’installer au niveau des intercommunalités, « les architectes devant être des partenaires privilégiés, en particulier dans le domaine de la production de maisons individuelles ». Ce consensus sur la présence de l’architecte aux côtés des politiques s’effrite néanmoins lorsqu’on aborde la question de la production de logements : « Il est inexacte de dire qu’il y a beaucoup de Français qui cherchent un logement : en réalité, il y en a de plus en plus » s’agace le député PS qui répond au sénateur UMP. « La politique du gouvernement sur le logement est un échec alors que le budget de l’Etat a été fortement sollicité pour cela » surenchérit le socialiste. Ce dernier aborde les enjeux : « le logement de demain doit répondre au changement des structures familiales, mais également au vieillissement de la population. Une offre nouvelle, démultipliée, doit se mettre en place. La France bénéficie d’une ingénierie de la construction et d’architectes aux compétences reconnues. Elle compte également parmi ses entreprises des leaders mondiaux de la construction ». L’élu UMP réagit : «  360 000 logements par an ont été produits ces dernières années, dont 130 000 sociaux. Comment François Hollande peut-il annoncer 500 000 logements en moyenne par an pour les cinq ans à venir ? » Et il ajoute : « la question n’est pas seulement de construire des logements sociaux, mais elle est également de construire du logement libre car il faut favoriser « le parcours résidentiel » et donc l’accession à la propriété (pour sortir du logement social) ».

 

Pénaliser la rétention du foncier 

 

Des solutions sont avancées. « Nous devons travailler à l’usage du bail emphytéotique pour abaisser le coût du foncier, suggère l’élu UMP qui évoque également le démembrement de propriété foncière, car la maîtrise du coût du foncier est stratégique pour abaisser le prix de sortie du logement ». Pas d’accord lui répond le socialiste qui écarte cette piste et du même coup l’avis favorable de l’écologiste Claire Monod pour cette formule : « Le recours au bail emphytéotique nous promet bien des difficultés futures ». PS et UMP s’accordent en revanche sur la nécessité de maîtriser le foncier : « Il faut pénaliser la rétention du foncier et l’Etat doit être à ce sujet exemplaire, lance le socialiste pour qui les profits tirés de décisions administratives doivent faire l’objet d’une fiscalité en conséquence ». « Une fiscalité progressive sur les terrains non bâtis doit être mise en œuvre pour favoriser leur mise à disposition » nuance l’élu UMP qui remarque au passage que certains freins à la construction doivent être éradiqués pour faciliter la production de logements : « la recevabilité des recours contre les autorisations d’urbanisme doit être examinée au tribunal administratif dans un délai de deux mois maximum. Des sanctions sont à mettre en place pour les recours excessifs ».

 

Autorité régionale de régulation du logement 

 

Autre question, chère aux architectes, abordée lors de ce débat : les partenariats publics privés (PPP). « Les PPP, à cause de leur rigidité, sont à revoir entièrement » assène Claire Monod, l’écologiste, rejointe par l’élu PS pour qui ce type de contrat global qui regroupe la conception, le financement, la construction et l’exploitation, pose « le problème du paquet ficelé » sur lequel il est difficile d’intervenir une fois le contrat bouclé. « N’obligeons pas les collectivités à user de ces montages », lance le socialiste qui cependant ne s’y oppose pas.

Enfin, ce dernier veut faire le ménage dans les documents d’urbanisme : « Il faut revisiter les questionnements sur le Programme local de l’habitat (PLH), plafond légal de densité (PLD), le schéma de cohérence territorial (Scot) dont l’objectif est de répondre aux besoins des territoires. Les instruments de l’urbanisme doivent être réinventés ». L’écologiste quant à elle refuse que la question du logement soit abordée « indépendamment de celle des transports et du développement des territoires », préconisant qu’une autorité de régulation du logement soit créée dans chaque région et constatant par ailleurs que « l’étalement urbain est une manifestation de l’inégalité sociale » conséquence du rejet à l’extérieur des villes des populations les plus fragiles. C’est la « sanctuarisation » des terres agricoles et naturelles (ndlr : territoire protégé et inconstructible dans les documents d’urbanisme) qui revient dans les propos des trois élus pour remédier à ce fléau du mitage des paysages et du grignotage des campagnes. « C’est au niveau des intercommunalités qu’il faut réinstaller le dialogue sur le devenir des territoires » préconise l’élu UMP…

 

"Ministère de l'aménagement des territoires"

 

Séduits par la richesse du débat, les conseillers nationaux de l’ordre des architectes présents n’ont pas oublié de faire quelques remarques à leurs invités : « il y a une véritable indigence de moyens pour l’élaboration des plans d’urbanisme avec le concours de professionnels compétents » remarque Martine Elissalt-Pattou. Cette dernière constate que si les Français préfèrent la maison individuelle c’est aussi parce que les appartements sans qualité, sans placards, sans prolongements extérieurs et autres attributs indispensables à la vie, sont aujourd’hui la seule alternative à ce choix.

Quant à lui, Lionel Carli n’a pas manqué de répondre à l’appel du pied des trois représentants : « vous souhaitez que les architectes soient davantage aux côtés des élus : arrangez-vous pour que ce soit le cas. Vous voulez des architectes toujours compétents : donnez des moyens à nos écoles d’architecture et aidez-nous au financement de la formation continue ». Le président de l’Ordre et ses conseillers ont sans doute écouté avec beaucoup d’intérêt les réponses à la question du rattachement de la profession dans le futur gouvernement. « Ministère des territoires », « ministère de l’égalité des territoires », « ministère de l’aménagement du territoire » associant la ville, le rural, le logement, les transports… ont été évoqués par les trois candidats. La satisfaction était visible dans les rangs des architectes qui demandent depuis quelques années à quitter la tutelle de la Culture…

 

 

François-Noël Buffet (UMP)

 

Avocat de formation, sénateur du Rhône depuis 2004, membre de la Commission des lois, François-Noël Buffet est également maire d'Oullins (Rhône) depuis 1997 et conseiller communautaire du Grand Lyon depuis 2004. Il est secrétaire général de l’UMP en charge de l’aménagement du territoire.

 

Jean-Yves Le Bouillonnec (PS)

 

Jean-Yves Le Bouillonnec, est avocat, maire de Cachan depuis 1998, député du Val -de-Marne depuis 2002, et vice-président du groupe socialiste. Premier Président de paris-Métropole en 2009-2010, il vient de prendre la présidence du comité stratégique de la Société du Grand Paris (SGP) chargée de la réalisation du futur réseau de métro automatique. Député en charge du logement, il est l’auteur de « Logement le bien premier » (septembre 2010, édition  Jean Jaurès Fondation). Membre du pôle Habitat, politique de la ville de l’équipe de campagne de François Hollande, il est en charge du logement.

 

Claire Monod (EELV)

 

Claire Monod est conseillère régionale d’Île-de-France Europe-Écologie-Les-Verts (EEVL).

Architecte et urbaniste de formation. Elle est déléguée à l’aménagement du territoire au sein du Comité d’orientation politique d’EELV et participe depuis 2004 à l’élaboration de la réflexion au sein de ses différentes instances sur le « Grand Paris » et l’Île-de-France.

 

Dominique Errard sur Le Moniteur.fr

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 15:43

 

ecole.jpg

Le gouvernement ne mène aucune "politique particulière en matière de réduction des inégalités" à l'école, allouant même des moyens à des académies bien dotées au détriment des plus nécessiteuses, selon un pré-rapport de la Cour des comptes révélé par Le Monde de vendredi 13 avril 2012.


Dans ce « relevé d’observations provisoires », titré « L’éducation nationale et les inégalités territoriales : résultats et moyens scolaires », dont l’AFP a eu copie, la cour conclut que « si le ministère de l’Education nationale souhaite réellement lutter contre les inégalités géographiques de résultats des élèves, une profonde inflexion de ses politiques territorialisées et une réforme de son mode d’allocation des moyens apparaissent donc indispensables ».


Inégalités territoriales de toutes natures


  « On peine à trouver une cohérence traduisant une politique d’ensemble précise », soulignent les magistrats, pour qui « le système éducatif se caractérise par des inégalités territoriales de toutes natures ». 
Et « les moyens actuellement déployés ne permettent pas d’y remédier », ajoutent-ils.

Et d’asséner le coup de pied de l’âne : « Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d’analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes, et les moyens de les limiter. »

Le ministre Luc Chatel a réagi avec virulence, accusant dans un communiqué Le Monde de faire du rapport « une interprétation partielle, partiale et partisane » et de réciter « la leçon du candidat (socialiste François) Hollande », alors qu’une porte-parole du ministère a déclaré par téléphone à l’AFP : « Nous n’avons pas le rapport. »


Les classes prépas font grimper

 

 « Aucun gouvernement n’a autant fait pour l’égalité des chances », assure M. Chatel. Le ministre juge « absurde » de « comparer la dépense moyenne consacrée à un lycéen de Créteil et de Paris », comme le font le Monde et le rapport. 

En effet, argumente M. Chatel, « Paris concentre de loin le plus grand nombre de classes préparatoires », beaucoup plus chères, ce qui ferait mécaniquement grimper le coût par élève.

Mais il est contré par les magistrats qui pointent que « dans le second degré public, Paris constitue une singularité, avec le budget moyen par collégien et par lycéen de très loin le plus élevé de France métropolitaine », situation « tout à fait particulière » que « les critères sociaux ou de difficulté scolaire ne peuvent expliquer ».

3 000 euros de plus à Paris - Ainsi, un élève du second degré coûtait en moyenne 9 300 euros à Paris en 2010, suivie en seconde place par Limoges (7 326 euros), contre 6 657 euros au niveau national.
Nice occupe la 26e et dernière place avec 6 156 euros par élève, précédée de Versailles (6 185 euros). Créteil, citée par le ministre, est en 22e place à 6 320 euros.

Concernant Créteil et Versailles justement, qui ont parmi « les budgets académiques les plus importants », « il est frappant de constater » leur situation, remarquent les magistrats.
En effet, leurs budgets, souvent examinés « en dernier » chaque année, « peuvent donc tenir lieu de ‘variables d’ajustement’ pour les efforts globalement demandés au système scolaire, sans qu’il apparaisse
 clairement qu’il soit tenu compte »de la réussite des élèves, estiment-ils.


Plus de politique du donner le plus à ceux qui ont le moins

 

La secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison a déclaré n’être « malheureusement pas surprise par ce rapport », qui « révèle une situation que tous les acteurs de l’éducation connaissent depuis longtemps ».


« Nous n’avons cessé de dire que la politique du ‘donner le plus à ceux qui ont le moins’ avait été abandonnée. (…) C’est un choix de politique éducative, on renonce à l’idée d’aider certains jeunes. Pourtant c’est le B-A BA du service public de l’éducation », a-t-elle déploré.


Sur La Gazette.fr

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 09:24
Toulouse. Abstention par bureau de vote, présidentielles 2007 et régionales 2010 (1er tour) © Cartelec.net)

Des bastions communistes de la banlieue rouge aux beaux quartiers ancrés à droite, les exemples de territoires associés à des groupes sociaux porteurs d’orientations politiques ou partisanes ne manquent pas. Les élections présidentielles de 2012, suscitant une intense mobilisation médiatique, sont l’occasion de revenir sur la question des ancrages territoriaux du vote. La presse, à grands renforts de cartes et de reportages sur le terrain, tente ainsi de dresser les portraits politiques de villes, de quartiers populaires ou encore d’espaces périurbains ou ruraux jugés idéal-typiques [1]. Dans la lignée des travaux pionniers d’André Siegfried, qui montrait il y a un siècle que l’opposition des orientations électorales entre territoires calcaires et granitiques de la France de l’Ouest tenait à des configurations sociales spécifiques, les sciences sociales connaissent depuis quelques années un renouveau des approches localisées. En mobilisant des recherches récentes qui inscrivent les processus électoraux dans leurs contextes locaux, ce dossier vise à apporter une contribution à la compréhension des liens entre vote et territoires.

En effet, les discours sur les relations entre contextes locaux et orientations électorales n’échappent pas toujours à certains écueils. Le dossier revient tout d’abord de manière critique sur les deux principaux outils utilisés pour appréhender les déterminants du vote : les sondages et la cartographie. Jean Rivière et Joël Gombin mettent ainsi en garde contre les impasses d’une approche désincarnée des électeurs dont sont porteurs les sondages, mais également d’une approche qui donnerait le primat à la localisation résidentielle comme unique facteur explicatif des orientations électorales. À partir d’un travail d’analyse statistique fine, mené à l’échelle des bureaux de vote et croisant données électorales et données sociologiques, Jean Rivière souligne plutôt le rôle des inégalités socio-spatiales en matière de résultats électoraux.

L’attention portée aux contextes socio-spatiaux amène ainsi à complexifier le regard porté sur les configurations électorales locales, souvent moins homogènes que ne le donnent à penser les représentations du sens commun. Ainsi, l’enquête de Jessica Sainty dans une municipalité communiste de la banlieue de Grenoble permet de souligner la diversité des logiques du vote en faveur du PCF, expliquant le paradoxe du maintien de l’ancrage local en dépit d’un déclin national durable. Dans une commune rurale de la Somme, l’étude de Sébastien Vignon permet, quant à elle, de souligner le rôle de l’implantation locale de militants du FN en matière de mobilisation électorale de certaines catégories sociales.

L’intérêt des approches localisées du vote apparaît particulièrement dans le cas des espaces périurbains, souvent présentés comme des territoires homogènes peuplés de ménages modestes acquis à la droite en raison de multiples « frustrations sociales ». À l’inverse de cette représentation, trois articles consacrés à des contextes périurbains contrastés permettent de souligner la diversité sociale des classes populaires de ces territoires : « petits-moyens » dont l’entrée en pavillon de banlieue marque une fragile ascension sociale (Cartier et al.), familles issues de l’immigration devant faire face aux difficultés économiques de l’accession à la propriété (Lambert), fractions stables des classes populaires d’un bassin industriel dynamique (Girard)... Autant que les contextes locaux, les attitudes politiques et les comportements électoraux des périurbains sont ainsi marqués par une grande diversité.

Enfin, ce dossier apporte un éclairage sur les mobilisations partisanes en période de campagne électorale, en retournant la question classique des travaux de Paul Lazarsfeld : « que fait la campagne aux électeurs ? » pour examiner ce que la campagne fait à ceux qui la font. À partir de l’ouvrage collectif sur les élections municipales à Paris, Lucie Bargel souligne, là encore, la diversité des façons de faire campagne, en montrant les variations des attributs sociaux dont les candidats souhaitent ou peuvent se prévaloir en fonction des configurations localisées dans lesquelles s’inscrit leur campagne. Est également soulevée la question des engagements militants ainsi que des rétributions, locales ou nationales, des adhérents engagés dans ce travail de mobilisation (Anne-Sophie Petitfils).

 

Sommaire

 

Cartographie et approche contextuelle : un renouveau de l’analyse du vote

  • « La carte et le sondage », Joël Gombin et Jean Rivière, 11 avril 2012
  • « Vote et inégalités socio-territoriales : Paris et sa petite couronne », Jean Rivière, à paraître

Dynamiques du vote et ancrage local

  • « Le PCF entre ancrage local et déclin national : le cas d’Échirolles », Jessica Sainty, à paraître
  • « Le vote FN en milieu rural », Sébastien Vignon, à paraître

Pavillonnaires et périurbains : diversités sociales, territoriales et électorales

  • « Les petits pavillonnaires : perdus pour la gauche ? », Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Yasmine Siblot, 21 mars 2012
  • « Devenir propriétaire fait-il voter à droite ? Enquête en territoire périurbain populaire de l’Est lyonnais », Anne Lambert, à paraître
  • « Le vote à droite en périurbain : “frustrations sociales” des ménages modestes ou mutations des classes populaires ? », Violaine Girard, à paraître

Faire campagne : militants et candidats dans les contextes locaux

 

Notes

[1] Pour ne prendre que quelques exemples : Le Monde, qui propose avec « Une année en France » huit séries de reportages dans des territoires différenciés ; la série de reportages de Mediapart avecArte radio sur l’élection vue de certains territoires ; ou encore La Croix, qui suit la campagne à Montbard, ville industrielle de Côte-d’Or présentée comme « tiraillée entre la gauche et la droite »

 

. Anaïs Collet & Pierre Gilbert & Violaine Girard sur Metropolitiques.eu

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 07:24

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francois-hollande

 

François Hollande s'engage, s'il est élu, à faire un "plan quinquennal interministériel

 

de lutte contre la pauvreté et l'exclusion", a affirmé  le mercredi 11 avril à l'AFP

 

Thierry Jeantet, responsable de l'économie sociale et solidaire dans l'équipe du candidat

 

PS à l'Elysée. 


Monsieur Hollande, qui recevait à son QG, à Paris, des associations signataires de la plate-forme

Alerte (lutte contre la pauvreté), «s’est engagé à un plan quinquennal interministériel de lutte

contre la pauvreté et l’exclusion avec l’idée qu’il faudrait une évaluation annuelle de cette politique»,

selon M. Jeantet.

 

Trouver une mesure reconnue par tous les acteurs

 

«Les associations ont dit qu’il fallait réfléchir sur les outils de mesures de la pauvreté» de façon à

trouver une «mesure qui soit reconnue par tous les acteurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui»,

a-t-il ajouté. M. Hollande a aussi «annoncé qu’il souhaitait une gouvernance territoriale de lutte

contre la pauvreté et l’exclusion, de sorte qu’il y ait une coordination efficace et souple sur le terrain».

Pour cela, il faudra «un dialogue avec les acteurs publics, les collectivités territoriales et le monde

associatif», a précisé M. Jeantet. Début avril, le collectif Alerte, qui regroupe 35 associations de

lutte contre la pauvreté, a demandé à 6 candidats à la présidentielle de s’engager à réduire la

pauvreté d’un tiers. Quelque 8,2 millions de personnes vivaient en 2009 (dernier chiffre connu) avec

moins de 954 euros par mois. L’objectif est de réduire le nombre des pauvres d’au moins

2,7 millions de personnes.

 

Sur La Gazette des communes.fr

 

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 13:27

vermietung

 

 

L’Allemagne ne connaît pas de crise du logement ; elle le doit en grande partie à une démographie peu dynamique et à un parc ancien abondant. Le grand nombre de locataires et le cadre juridique des rapports locatifs jouent aussi un rôle dans la modération des prix : à l’heure où l’encadrement des loyers est débattu en France, retour sur un modèle original.

 

 

Dossier : Les nouvelles politiques du logement

 

En matière de logement, l’Allemagne fait figure d’exception : elle n’a connu ni l’augmentation des prix, ni l’envol des loyers observés dans la majorité des pays développés au cours de la décennie qui a précédé la crise financière. Depuis peu, sa législation des loyers fait également figure de référence alors que le débat politique se focalise à la fois sur l’évolution générale des loyers et sur le caractère scandaleux de certains loyers exigés pour des petits logements, situés dans les marchés les plus tendus, essentiellement à Paris. Dans quelle mesure le cadre juridique des rapports locatifs explique-t-il l’évolution maîtrisée des loyers en Allemagne ? Ce cadre serait-il transposable en France ?

Plusieurs explications sont avancées pour expliquer la relative facilité avec laquelle les Allemands se logent : d’abord, la démographie et le fait que l’offre de logements suffit à répondre à une demande déclinante, même si la tension du marché est très inégale selon les lands. Ensuite, l’absence de métropole comme Londres ou Paris. Enfin, le choix de privilégier le logement locatif et la façon dont le secteur privé a été encouragé à y investir. On se contentera de rappeler que l’Allemagne a le plus fort pourcentage de locataires du secteur privé de l’Union européenne (55 %) et que, si le cadre juridique est national, le logement reste strictement de la compétence de chaque land, la commune agissant par délégation du gouvernement régional.

 

Un modèle unique de bail à durée indéterminée

 

iDepuis 1971 [1], il n’existe qu’un type de contrat de bail utilisé quel que soit le statut du propriétaire. Le bail est à durée indéterminée et il n’est pas possible d’y mettre fin pour vendre le logement. Une seule possibilité de donner congé est prévue, la reprise pour occupation personnelle, mais elle est contrôlée par le juge et reste assez rare ; elle est limitée dès lors que le propriétaire a plusieurs logements. À l’inverse, le locataire peut résilier son bail avec un préavis de trois mois. Le bail doit mentionner la surface du logement et le prix du loyer au mètre carré.

Concernant la fixation du montant des loyers, la liberté est la règle, mais le locataire peut se tourner vers le juge s’il estime que le loyer qu’il a accepté est usuraire [2], c’est-à-dire supérieur de 20 % aux loyers pratiqués pour des logements équivalents. Dans ce cas, le locataire doit faire la preuve qu’il n’y avait pas d’offre alternative correspondant à sa recherche. Il ne s’agit pas d’une obligation que l’on qualifierait en France d’ordre public : le locataire est libre d’accepter un loyer hors normes en vertu de l’adage « pas de plaignant, pas de juge ». Si le juge décide de baisser le loyer, le nouveau montant se substitue de plein droit à celui qui figurait dans le bail et le locataire peut récupérer les sommes indues au maximum sur les trois dernières années. La pratique des bailleurs ayant évolué pour anticiper les réponses des tribunaux et mieux respecter les normes, ce type de procédure est maintenant beaucoup moins fréquent.

On notera par ailleurs que, dans le cas où la surface réelle se révèle inférieure de plus de 10 % à celle mentionnée dans le bail, le locataire peut, sans avoir recours au juge, réduire son loyer de façon à ce que le loyer au mètre carré corresponde à la valeur contractuelle.

Il est possible d’insérer dans le contrat de bail une clause prévoyant une augmentation périodique forfaitaire ou une clause d’indexation, mais il semble que ce ne soit pas la pratique majoritaire. Si aucune clause de cette nature ne figure dans le bail, le propriétaire peut demander à son locataire une augmentation (au plus tôt un an après la conclusion du bail et au plus tous les dix-huit mois) avec un maximum de 20 % tous les trois ans. Le locataire a trois mois pour négocier, accepter ou refuser cette augmentation. En cas de refus du locataire, le propriétaire n’a pas d’autre recours que de se tourner vers le juge [3]. Le loyer déterminé par le juge s’appliquera alors de plein droit, mais le locataire reste libre de résilier son bail.

Cette façon de procéder, à la fois pour les loyers de relocation et pour les augmentations en cours de bail, tend à réduire la forte différence que l’on observe en France dans les zones tendues entre les loyers des locataires en place et les loyers de relocation.

 

La notion de loyers comparables et les miroirs des loyers

 

La régulation informelle des loyers pratiquée en Allemagne demande, pour fonctionner, une connaissance relativement accessible des prix pratiqués, afin d’informer non seulement les bailleurs et les locataires, mais aussi l’action des juges. Que la saisine du juge résulte de l’action du propriétaire ou de celle du locataire, la loi prescrit que le juge se détermine en fonction des loyers pratiqués pour des logements comparables. Pour ce faire, la loi a prévu trois moyens [4] :

  • le recours à un expert (entre 700 et 1 500 €) ;

  • trois références de loyers de logements comparables ;

  • les éléments fournis par une banque de données des loyers.

Il n’existait pas de modèle de la banque de données ainsi évoquée dans la loi. C’est ce qui a incité l’association des propriétaires de Cologne, fondée à la fin du xixe siècle, et celle des locataires, créée en 1900, à mettre en chantier, avec l’appui de la ville et d’une association d’experts immobiliers, le premier « miroir des loyers » (Mietespiegel) à partir des années 1970.

Le miroir des loyers de Cologne traite de l’ensemble des logements de la ville, à l’exception des maisons individuelles et des biens exceptionnels par la qualité ou par la taille. Il fournit des fourchettes de loyer en fonction de critères portant sur la qualité du quartier, la taille du logement, son niveau d’équipement, sa date de construction. Il est envisagé d’y intégrer, à l’avenir, les performances énergétiques. Il ne reflète que les « loyers froids », c’est-à-dire hors charges. Les chiffres retenus résultent de dires d’experts : ils sont fondés sur un grand nombre de données mais résultent d’une négociation entre les partenaires du miroir plus que d’un travail statistique sophistiqué [5]. Les données sont actualisées tous les deux ans.

L’exemple de Cologne a fait école, mais il n’existe pas un modèle unique de miroir des loyers. Certaines villes excluent les loyers de relocation et ne prennent en compte que les loyers qui ont été modifiés dans les quatre dernières années, d’autres intègrent les loyers de relocation. Tout est affaire de décision locale. La plupart des villes disposent de miroirs fondés sur la concertation, mais d’autres, comme Munich ou Berlin, ont choisi de créer des observatoires dits « qualifiés », élaborés selon les règles de l’art statistique par des experts. Ainsi, après une contestation, Munster est passé (pour plus de 150 000 € tous les deux ans) d’un observatoire du type de celui de Cologne, qui existait depuis 15 ans, à un miroir « qualifié » ; les résultats du second sont venus confirmer ceux du premier.

 

Négociation, médiation informelle et intervention du juge

 

Les règles du jeu placent le marché sous le contrôle du juge. La décision de ce dernier se fonde sur l’analyse du loyer normal pour le logement et ne prend pas en compte la situation sociale du locataire. Sauf dans le cas où un expert intervient, le juge se réfère au miroir des loyers pour rendre sa décision, ce qui présente l’avantage de rendre cette dernière assez prévisible. En l’absence de miroir et d’expertise, il peut s’appuyer sur les références fournies par les parties. Le coût global d’une procédure s’élève à douze fois le montant du litige, somme à laquelle s’ajoutent les honoraires des avocats et le coût éventuel d’une expertise. Le nombre de saisines serait à Cologne de l’ordre du millier par an (sur un parc de 550 000 logements), une part importante des contentieux locatifs portant sur les charges.

Ce système fonctionne parce que les deux associations qui prennent en charge les frais de procédures, de propriétaires et de locataires ont chacune un quasi-monopole de fait dans leur secteur. L’association de propriétaires revendique 24 000 membres, dont une part importante de propriétaires occupants, et l’association de locataires fait état de 60 000 membres. Si elles représentent et défendent leurs adhérents, leur activité s’inscrit, avant tout, dans le registre de la prestation de services. Par exemple, l’association des locataires est chargée par la municipalité de l’expertise des contrats des personnes en difficulté qui sollicitent son aide ; nombre de redressements portent sur des erreurs en leur défaveur dans les décomptes de charges locatives.

 

La rotation des locataires, crainte principales de propriétaires

 

La crainte principale, selon les associations, ne serait pas comme en France, le mauvais payeur, voire le squatter, mais le « locataire nomade » [6]. Les bailleurs redoutent la résiliation du bail par un locataire qui aura trouvé un logement d’un meilleur rapport qualité–prix. Le premier enjeu consiste donc à limiter la rotation des locataires. Elle serait en moyenne de 6 % par an à Cologne, mais de 3 % au sein du parc de la GAG, une société privée dont la ville est actionnaire et qui joue de facto le rôle de bailleur social.

Pouvoirs publics, locataires et bailleurs privilégient la stabilité des occupants. C’est ce qui expliquerait la relative facilité avec laquelle les divers partenaires s’accordent sur les valeurs retenues par le miroir des loyers. Ainsi, ces dernières années, la très faible hausse des loyers « froids », c’est-à-dire hors charges, résulterait principalement d’une compensation de fait, par les bailleurs, de la forte hausse des charges qui est venue amputer la solvabilité des locataires.

Un système transposable en France ?

L’absence de forte tension sur le marché est pour beaucoup dans le succès de ce mode de fonctionnement. Même si quelques marchés comme Munich ou Cologne sont qualifiés de tendus par rapport à celui d’autres villes allemandes, la situation est sans commune mesure avec ce que l’on peut observer à Paris ou à Londres. La répartition de la population sur l’ensemble du territoire et la démographie expliquent cette absence de tension.

La transposition d’un tel système en France, s’il était envisagé, se limiterait au seul parc locatif privé, soit 24 % des ménages, contre 55 % des ménages en Allemagne. Il n’existe pas en Allemagne de système dual comme en France où le parc locatif privé et le parc locatif social obéissent à des règles totalement différentes. Cela ne permettrait donc pas de réduire l’écart considérable qui existe, dans les zones les plus tendues, entre les conditions faites aux locataires du parc social et à ceux du parc privé.

En revanche, ce mode de contrôle aurait pour effet d’éliminer les loyers « indécents » qui s’écartent trop des loyers moyens et peut-être aussi de réduire l’écart entre le niveau de loyer des nouveaux locataires et celui des locataires en place. Est-ce que cela aurait un effet sur les rapports locatifs et sur le niveau de la construction (et donc la tension sur les marchés et l’âpreté de la concurrence pour un logement) ?

Concernant l’effet des différents dispositifs, on observera que les deux pays européens qui comptent le plus fort pourcentage de locataires, la Suisse et l’Allemagne, sont aussi ceux où le locataire est le plus protégé et le bailleur le plus contraint, ce qui va à l’encontre du discours habituel des lobbies de propriétaires privés. Si, en Allemagne, le juge intervient en dernier ressort, le miroir des loyers joue un rôle préventif, car il évite d’aller devant le juge, sachant que celui-ci fera référence à celui-là.

Quelle que soit l’évolution du cadre légal, la pratique des miroirs de loyers montre tout ce que l’existence de données non contestées sur le niveau et l’évolution des loyers peut apporter pour le fonctionnement du marché, sa régulation, la programmation des investissements et l’évaluation des politiques publiques.

 

Pour suivre le débat sur le contrôle des loyers, voir aussi :

Notes

 

[1] Avec la première loi de protection des locataires (code civil : art. 557 et 558).

[2]Wuchermiete, art. 5 du code pénal économique.

[3]Mieterhönungsbegehren.

[4] Art. 558, al. 2.

[5] À Cologne, le choix a été fait de procéder par le rapprochement des données dont disposent l’association des propriétaires, l’association des locataires, la GAG (société anonyme privée appartenant à la ville et propriétaire de 43 000 logements) et une association d’experts immobiliers. Dans la négociation, la logique de l’association des locataires et du représentant de la ville est de contenir la hausse ou d’enregistrer les baisses et celle de l’association des propriétaires est de rendre possible la hausse, mais les uns comme les autres sont contenus par le marché, la rotation des locataires constituant la menace première pour les propriétaires.

[6] Sur le traitement des impayés et des expulsions, cf. ANIL. 2008. « Sans abri et mal logés en Allemagne »

 

Bernard Worms sur métro politiques.eu

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 05:36

 

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Les indicateurs des lycées pour l'année 2011 sont établis à partir des résultats des élèves au baccalauréat et de leur parcours scolaire dans l'établissement. Les lycées d'enseignement général et technologique et les lycées professionnels, publics et privés sous contrat, sont concernés. 

Ces indicateurs ont pour objectifs

  1. de pouvoir rendre compte des résultat

  2. de permettre aux enseignants et responsables d'améliorer l'efficacité de leurs actions

Ces indicateurs sont de trois ordres

  1. le taux de réussite au baccalauréat

  2. le taux d'accès en classes de seconde et première

  3. la proportion de bacheliers parmi les sortants de terminale


Consulter tous les résultats sur letudiant.fr.

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 06:12

 

 

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François Rebsamen, maire de Dijon est un des bons spécialistes des questions de sécurité. Son nom est souvent évoqué pour tenir le poste de futur ministre de l’Intérieur en cas de victoire de François Hollande. Il répond aux questions de "20 Minutes" sur les questions de sécurité.


Vendredi, la DCRI a arrêté 17 islamistes dont le groupe avait été dissous dès le 29 février. Y voyez-vous de l’opportunisme politique en pleine campagne présidentielle?


Je n’ai pas les éléments pour répondre à cette question et je fais confiance au travail des hommes de la DCRI. C’est toujours facile de dire après que l’on aurait pu agir plus tôt. Ce qui me gêne par contre, c’est la présence de caméras au moment des arrestations. Il y a un côté exhibitionniste.


Ce week-end, Nicolas Sarkozy a prôné la perpétuité pour les auteurs de «crimes sexuels répétés». Quelle est votre opinion sur ce sujet?


Je regrette que l’on empile les lois les unes sur les autres sans en évaluer l’efficacité. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy et la droite ont voté 26 lois concernant la sécurité. Les policiers et les juges demandent d’eux-mêmes que l’on stoppe cette inflation. Nous devons évaluer tout ça, mettre un terme à la politique du chiffre et mettre en adéquation les moyens et les objectifs.


Justement, le projet PS souhaitait recréer 10.000 postes dans la police et la gendarmerie. Hollande a proposé d’en créer 1.000 par an. Pourquoi ce recul?


François Hollande a estimé qu’il y avait des priorités budgétaires, en premier lieu l’Education nationale. Vient ensuite un autre ministère régalien, la sécurité. Et je vous ferai remarquer que cela fait quand même 5.000 postes en plus sur le quinquennat. L’important sera de redéployer les forces dans une centaines de zones prioritaires. Ce ne sera pas le ministre en charge qui décidera de ces zones mais la représentation nationale, moins soumise aux pressions des uns et des autres.


Comment choisir ces zones?


En fonction des chiffres de la délinquance, des violences faites aux personnes, qui sont en augmentation de 26% depuis 10 ans, du trafic de drogues, des réseaux mafieux, du trafic d’armes. Je ne veux pas citer de villes en particulier pour ne pas stigmatiser. Et puis il ne faudra pas non plus oublier certaines zones périurbaines ou certaines territoires ruraux qui ont beaucoup pâti de la baisse des effectifs dans la gendarmerie.


Les policiers et les gendarmes se plaignent également de la baisse des budgets de fonctionnement. Certaines mairies sont obligées de prêtes des voitures à la police…


Lire la suite : 

http://www.20minutes.fr/presidentielle/909479-francois-rebsamen-nous-angeliques-delinquants

 

 

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 06:05

 

 

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À la manière d’un vieux fleuve, notre pays transporte des alluvions, qui sédimentent une culture avec ses lignes de forces, ses contradictions et ses questions restées sans réponses.

Au moment où les Français s'apprêtent à se prononcer sur leur avenir, ils aspirent à voir la France s'identifier à la République. Mais ceux qui la dirigent encore ont changé à ce point son visage que chacun peine désormais à se reconnaître en elle. À force de synthèses politiques douteuses et de relectures historiques frelatées, ils ont rendu la France peu à peu nauséeuse. 

D’abord, Nicolas Sarkozy s’était plu, pendant la campagne présidentielle de 2007, à préempter avec un art consommé de la triangulation, à la fois de Gaulle et Jaurès, la République et les racines chrétiennes de la France, le message universel de la déclaration des droits de l’Homme et l’appartenance de la France à la civilisation occidentale. À coup de manipulations, il avait fait tomber un à un les repères établis par les respirations de l’Histoire. Et beaucoup des valeurs fondatrices de la République avaient ainsi été passées au laminoir des discours du chef de l'État.

Jusqu’à lui, nul républicain ne s’était aventuré à revisiter la laïcité comme une valeur intangible de la République. Car chacun qui avait exercé la plus haute responsabilité de l'État avait conscience de ce lien intime et indestructible qui liait la laïcité à la nation, au point d’en faire un élément essentiel de son identité.


La laïcité, garante de notre devise républicaine 


La laïcité fut en effet l’aboutissement d’un combat sans merci qui portait comme une synthèse l’aspiration de la République à voir se réaliser les trois ambitions de sa devise : la liberté, l’égalité et la fraternité.

La laïcité désirait que chaque citoyen pût trouver, dans l’indifférence du pouvoir politique à l’égard des croyances et des religions, un chemin pour le libre exercice de sa conscience. Elle fut ainsi le moyen de conforter au cœur de la République la devise de la liberté. Comme elle établissait que l’essence même de l’Homme l’emportait sur toutes les autres appartenances qui pouvaient le distinguer, elle fut un ressort puissant de l’égalité. Enfin, comme dans l’école de la République, dégagée de toute inféodation aux croyances et à leurs églises, elle garantissait l’accès de chacun à la connaissance et formait à la tolérance par l’apprentissage de l’ouverture à l’autre, elle constituait le socle solide de la fraternité.


Sarkozy et le discours de Latran : notre héritage bradé 


Mais sans doute la laïcité était-elle trop encombrante pour résister à l'obsession du clivage et de la division qui semble avoir guidé chacun des pas du président sortant jusqu'au terme de son quinquennat. Sur ce sujet grave, la parole du président de la République, portée au cœur de la basilique Saint-Jean-de-Latran, en 2007, justifie toute la rigueur d’analyse que l’on pourrait devoir à l’encyclique d’un pape.

En quelques mots, l’héritage laïque de la France s'est trouve bradé. En accusant la laïcité de couper la France de ses racines chrétiennes, il a réintroduit la religion au cœur du discours politique, en allant jusqu'à consacrer la supériorité du prédicateur qui évangélise sur l'instituteur qui éduque : "Dans la transmission des valeurs et de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le prêtre ou le pasteur (...) parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance."

Comment ne pas rapprocher ce propos de celui tenu par Jean Jaurès, à Castres, en juillet 1904, qui disait, parlant de la laïcité : "Ainsi se dissiperont les préjugés, ainsi s’apaiseront les fanatismes… Et la conscience de tous ratifiera les lois nécessaires et bienfaisantes dont l’effet prochain sera de rassembler dans les écoles laïques, dans les écoles de la République et de la nation, tous les fils de la République, tous les citoyens de la nation..." 

Quoi de plus fort que la juxtaposition de ces deux paroles pour mesurer l’intensité du divorce entre deux conceptions de la laïcité, et de ce fait de la République.

La rupture établit ici non seulement la négation de la laïcité comme valeur républicaine intangible, mais relativise l’apport des Lumières à l’œuvre d’émancipation des citoyens désireux de recouvrer leurs libertés et leurs droits contre toutes les formes d’obscurantisme.

En fait, en s’attaquant à la laïcité, sous prétexte de vouloir en inventer une autre, plus positive, c’est la République que Nicolas Sarkozy a atteint dans ses fondements les plus intangibles.


La droite sarkozyste incite au communautarisme 


On comprend mieux dès lors pourquoi, par culture autant que par conviction, il s’est employé à banaliser, dans le concert des nations occidentales, la parole de la France. Là où celle-ci s’affirmait laïque, il l'a préférée revendiquant ses racines chrétiennes, là où son message universel la plaçait comme un pont entre les cultures, il a théorisé le choc des civilisations par le truchement d'un ministre de l'Intérieur campé dans la provocation. Enfin, là où les services publics, dans leur neutralité, constituaient le patrimoine de ceux qui n’ont rien, il les a affaiblis un à un, à l’instar de l’Éducation nationale, de l'hôpital public, ou encore de la poste, alors que pour Jaurès, déjà, l'émancipation laïque et la résolution de la question sociale étaient indissociables l’une de l’autre.

Oubliant que la laïcité porte en elle l’espérance de l’affranchissement de l’Homme, par le dépassement de tous les dogmatismes, la droite sarkozyste a réduit le débat sur l'identité de la France à celui de notre relation à l’étranger, avec tous les égarements que cela autorise.

Comment éviter, avec un tel discours, que de mauvais amalgames n'aboutissent à l'enfermement de groupes entiers dans le communautarisme, au grand préjudice de la morale républicaine qui rassemble ? Comment éviter dès lors que des jeunes, qui cherchent en vain un chemin qui les conduisent vers la citoyenneté, ne le trouvent ailleurs que dans l’école et les institutions de la République ? Comment expliquer aux enfants de France que, si le prêtre ou le pasteur sont plus légitimes que l'instituteur à transmettre les valeurs essentielles, ils devront, malgré tout, respecter le maître d'école comme le firent leurs aînés avant eux, face à ceux qu'on appelait les hussards noirs de la République ?

Par-delà la posture, chacun mesurera les risques de dislocation de la République par la négation de ses racines laïques. Le modèle anglo-saxon, communautariste a montré ses dangers et ses limites. Si aucun creuset de valeurs partagées ne vient garantir l’indivisibilité de la République, comme un pacte chaque jour réitéré, les particularismes mineront la démocratie, alors que les cultures qui la traversent auraient pu l’enrichir. 


Notre France n'a pas peur des musulmans


C’est pourquoi la laïcité renvoie à la notion ancienne de peuple formant un tout, à l'idée d'une indivisibilité par ailleurs inscrite dans notre constitution, à l'unité du peuple français. Cette unité n’est pas un nivellement : elle permet à la République laïque, depuis plus d’un siècle, d’accueillir et d’intégrer en son sein l’ensemble des siens. Désigner chaque jour des boucs émissaires, entretenir l'invective, c'est pousser la République dans les bras du communautarisme.  

La France que nous désirons ardemment n’accepte pas ces discriminations qui éloignent de l’emploi, ou tout simplement de la vie, une grande partie de ses enfants en raison de leurs origines ethniques, religieuses ou sociales. La France que nous désirons ardemment n’a pas peur des musulmans de France, car elle pense la République laïque assez forte pour les intégrer dans le respect de ses valeurs. La France que nous désirons ardemment doit assurer l’égalité républicaine, plutôt que de réinventer les népotismes d’ancien régime. Elle doit tendre la main à tous les quartiers de ses villes, plutôt que de stigmatiser ses banlieues. Elle doit tout mettre en œuvre pour que l’égalité des chances et la méritocratie quittent leur statut de chimère.

Les plus faibles sont toujours les premiers à pâtir des manquements au contrat social et au pacte républicain. Si l’aggravation de leur condition devait les renvoyer à leurs seules origines, à leur dénuement, ou pire encore étendre les discriminations qu’ils peuvent subir, alors le malaise social aujourd’hui perceptible pourrait se muer demain en rage sociale. Il ne resterait plus alors qu’à dire, comme aux heures tristes du bonapartisme : "Il est tant que les bons se rassurent et que les méchants tremblent ."

 

Au moins la démonstration aurait été faite que la sécurité est davantage menacée par l'éclatement de notre modèle social, que par des boucs émissaires que chaque jour certains assignent devant le tribunal de l'opinion.


Retrouvez la tribune de Bernard Cazeneuve, Porte-parole de François Hollande, publiée sur le site Internet du Nouvel Observateur en cliquant ici.


  

 

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