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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 09:12

NICOLS-SOULIER

Entretien avec l'architecte et urbaniste Nicolas Soulier 

 

L'urbanisation des villes a fait évoluer la rue. Depuis Haussmann, on a du mal à se l'approprier, comment expliquez-vous cela ?

Nicolas Soulier : Même si elle ne constitue qu'une strate dans l'histoire de l'urbanisme, la ville haussmannienne s'est inscrite dans l'imaginaire collectif comme un archétype. Elle impose à tous l'idée que les façades des bâtiments riverains doivent venir au bord de ce qu'on appelle le domaine public de voirie. On passe dans ce cas sans transition du domaine public à la sphère intérieure privée, dans des immeubles durs et compacts, la plupart du temps sans grandes ouvertures vers l'intérieur des îlots.


Mais ce n'est pas un modèle universel...

Nicolas Soulier : Effectivement, des quartiers de villes modernes qui nous plaisent, comme Georgetown à Washington, le Plateau à Montréal, Hampstead à Londres, présentent des rues très différentes, issues d'un autre partage entre domaine public et espace privé. Celles-ci se composent en effet du domaine public de voierie, c'est-à-dire la chaussée proprement dite, les emplacements de stationnement, les trottoirs, les arbres, les lampadaires... et, en bordure, des terrains (avec des jardins, des étals, des parterres, des stationnements) qui, bien que privés, font aussi partie de la rue.


La rue n'appartiendrait-elle pas uniquement à la collectivité territoriale ?

Nicolas Soulier : Mais non. Dans ces quartiers, la rue est aussi constituée pour une bonne part - peut-être pour une part majeure - par le cadeau qu'offrent les riverains à la communauté. Non seulement ils "cèdent" un terrain qu'ils végétalisent et où ils garent leur voiture, mais encore ils donnent à l'espace public une partie de leur vie privée. Ces riverains se tournent vers l'espace public. Il ne s'agit pas de bourgeois se pavanant mais de gens du bord et de leur présence chaleureuse. Sans cela, la rue serait un lieu étanche, mort. Alors, vous n'avez plus envie de donner sur la rue ; au contraire, vous lui tournez le dos et vous vous repliez sur l'intérieur. Du coup, la rue est niée : elle n'est qu'une voie de circulation. Et c'est l'origine d'une cascade de petites choses qui se délitent. Si 50 fenêtres peuvent s'ouvrir lorsqu'on appelle à l'aide, c'est plus rassurant que la présence de caméras de surveillance qui enregistrent la scène.


Cela implique respect et intérêt mutuel.

Nicolas Soulier : Cela s'appelait autrefois de l'"urbanité". étymologiquement, ce mot désigne les qualités qu'un homme de la ville est censé posséder. Les gens des villes ont dû apprendre un code de bonne conduite pour vivre ensemble. L'urbanité désigne aussi le cadre de nos relations mutuelles dans nos cours, nos ascenseurs, sur nos paliers... Celui-ci peut se décomposer, mais peut aussi se reconstruire. Pour l'instant, il s'est altéré.


La voiture reine a fait du mal ?

Nicolas Soulier : La voiture est la raison numéro un de la transformation des villes : elle a progressivement envahi l'espace urbain et, corollaire, elle a séparé ce qui avant était proche. Si vous prenez votre voiture pour aller acheter une baguette de pain, il n'y aura plus de boulangerie près de chez vous. Et quand il n'y a plus de boulangerie à côté de chez vous, vous devez prendre votre voiture. C'est un cercle vicieux. Les grandes surfaces installées en périphérie des villes ont achevé le travail de désagrégation du tissu urbain.


Que faut-il faire pour redonner du lien ?

Nicolas Soulier : Il faut que la communauté comprenne que les riverains ont des droits et des devoirs spatiaux en ville. On n'a pas seulement l'obligation de baisser la musique la nuit, on a aussi le devoir de constituer nous-mêmes une part de la rue. Je ne parle pas d'espaces communautaires dans l'espace public, mais d'espaces qu'il faut regagner. Ne pourrait-on pas demander aux riverains de s'occuper des arbres devant chez eux, de laisser de la place aux plantations sur des parcelles de trottoir ? D'aucuns clament que cela ne peut pas marcher, que ces espaces verts seront vandalisés, mais qui ne tente rien n'a rien...


Les espaces verts peuvent-ils jouer un rôle ?

Nicolas Soulier : Oui, même si la végétation ne fait pas tout. Il y a en grande banlieue de vastes ensembles dotés de parcs, ils ne sont pas pour autant habitables au sens où la vie urbaine en est absente. Les végétaux ne sont pas seulement une décoration. Pour moi qui suis architecte, c'est un des matériaux constitutifs de l'architecture. Ainsi, un arbre peut isoler la chambre ou le séjour de la rue aussi bien, et même de manière plus intéressante, que le métal ou le bois. Car ce qu'on cherche avant tout, c'est la claire-voie, c'est-à-dire ce qui s'interpose de manière douce entre nous et les autres et qui d'ailleurs peut se moduler.

Pour une bonne relation avec la rue, la végétation est une transition douce. Une haie plantée de roses et de clématites est bien moins oppressante qu'une grille. Si, entre moi et mon vis-à-vis, il y a une cour nue avec des poubelles, ce n'est pas comme s'il y a un jardin et un arbre. Les plantes ont la capacité de s'interposer de manière positive et ainsi de rapprocher les gens. La végétation est alors un facilitateur de lien social.


Quelle place tiennent les plantes dans la construction de l'habitat ?

Nicolas Soulier : Les plantes sont pour moi le symbole même de ce que j'appelle le deuxième chantier, celui que mènent les habitants après la construction de leur habitation. Après avoir acheté le terrain, construit, installé les meubles, on peut investir l'extérieur. On n'est pas coutumier du fait en France. On n'entreprend rien de personnel là où les regards des autres portent. C'est très ennuyeux parce que cela stérilise la capacité des gens à construire une bonne relation avec la rue.


Que préconisez-vous pour instaurer une bonne relation avec autrui ?

Nicolas Soulier : Cela tient souvent à des petites choses et les plantes y participent. L'espace peut être investi et transformé de manière douce, modeste. Il est habité. Il faut que l'usage, la vie des gens envahissent ces lieux. Cela se passe bien si on a certaines règles de tolérance et une grande capacité de médiation pour résoudre les conflits. Les règlements en France, notamment de copropriété, sont faits pour éviter à tout prix les conflits, si bien que plus rien de spontané n'arrive. La vie en ville est à l'image de celle du jardin : le jardinier passe son temps à résoudre des conflits de voisinage entre les végétaux. Il fait une structure, il sème et plante. Là où il y a de la lumière, les plantes s'épanouissent, mais d'un coup peuvent dépérir. Il faut alors reprendre le jardin en main. Le jardinier doit toujours composer avec l'imprévu et le spontané. De la même manière, la ville est à jardiner constamment

Quelques mots sur Nicolas Soulier

Nicolas Soulier est professeur à l'école nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette. Il développe des créations à la lisière de l'architecture, des jardins et des pratiques d'artiste. Il est l'auteur d'un article sur la ville et le végétal dans le dernier Carnet de l'Observatoire des tendances du jardin paru aux éditions Ulmer, en janvier 2012, un essai avec Cécile Daladier, de l'atelier ASSAÏ.

 

Propos recueillis par Virginie De La Batut  - Paru dans Maison Française de Juillet/Août 2011



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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 06:21

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La liste des membres du gouvernement annoncée par le secrétaire général de l'Elysée, Pierre-René Lemas :

18 ministres

1. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères

2. Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale

3. Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice

4. Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, des Finances et du commerce extérieur

5. Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé

6. Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du logement

7. Manuel Valls, ministre de l'Intérieur

8. Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie

9. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif

10. Michel Sapin, ministre du Travail, de l'emploi et du dialogue social

11. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense

12. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la communication

13. Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche

14. Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement

15. Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et de l'agroalimentaire

16. Marilyse Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la décentralisation et de la fonction publique

17. Victorin Lurel, ministre des Outremer

18. Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative

16 ministres délégués

19. Jérôme Cahuzac, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, des finances et du commerce extérieur, chargé du Budget

20. George Pau-Langevin, ministre délégué auprès du ministre de l'Education nationale, chargée de la Réussite éducative

21. Alain Vidalies, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement

22. Delphine Batho, ministre déléguée auprès de la Garde des Sceaux ministre de la Justice

23. François Lamy, ministre délégué auprès de la ministre de l'Egalité des territoires et du logement, chargé de la Ville

24. Bernard Cazeneuve, ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes

25. Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes âgées et de la dépendance

26. Sylvia Pinel, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée de l'Artisanat, du commerce et du tourisme

27. Benoît Hamon, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, des finances et du commerce extérieur, chargé de l'Economie sociale et solidaire

28. Dominique Bertinotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé, chargée de la Famille

29. Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la santé, chargée des Personnes handicapées

30. Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement

31. Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l'étranger et de la francophonie

32. Frédéric Cuvillier, ministre délégué auprès de la ministre de l'Ecologie et du développement durable, chargé des Transports et de l'économie maritime

33. Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique

34. Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants.

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 09:30

 

 

 

 

Militant UMP, meeting d’Issy-les-Moulineaux, 2007 (cc) Gueorgui Tcherednitchenko

 

La victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 a reposé en partie sur le succès d’une vaste campagne de recrutement de militants. Comme le montre le cas du Nord, le renouvellement de la base du parti impulsé par l’échelon national est pourtant fragile : privés des rétributions classiques du militantisme en raison de leur éloignement des instances locales de l’UMP, ces nouveaux venus se sont massivement désengagés aux municipales de 2008.

 

Le soir du second tour des élections présidentielles de 2007, la droite nordiste exulte. Dans le département du Nord, terre de mission pour la droite, Nicolas Sarkozy arrive en tête au premier et au second tour de l’élection devant sa concurrente, Ségolène Royal. Cette victoire est avant tout celle d’un camp mobilisé depuis la fin de l’année 2004 derrière son leader. Dans le Nord, comme dans la plupart des autres départements français, l’UMP connaît depuis ce moment une véritable effervescence militante : le doublement des effectifs de l’UMP nordiste n’en est que l’une des manifestations parmi d’autres.

Un an après, la situation s’est inversée. La campagne des élections municipales de 2008 s’achève sur un cuisant échec, notamment dans la métropole lilloise qui nourrissait tous les espoirs des ténors. Le candidat tourquennois est éliminé dès le premier tour, quand le leader de l’opposition à Lille arrache sa qualification au second tour sur le fil. Les effectifs partisans s’effondrent pour retrouver peu ou prou leur niveau de 2003. À la mobilisation succède la démobilisation. Pour comprendre les logiques qui ont présidé au désenchantement de la base militante de l’UMP dans le Nord, il faut revenir sur les formes de cette mobilisation, initiée par la direction nationale, et observer ses effets sur la configuration locale et les pratiques militantes. On doit, pour cela, tenir compte du profil des engagés. La difficile coexistence de générations militantes aux propriétés sociologiques et aux attentes distinctes permet, en effet, de comprendre les tensions qui ont éclaté au sein de cette société militante locale lors des élections municipales de 2008. Elle éclaire ainsi, pour partie et de façon originale, les difficultés d’un parti présidentialisé à mobiliser lors de scrutins locaux.

 

L'usage d'un répertoire de mobilisation "modernisateur"

 

Dès son élection à la tête du parti, et en prévision des élections présidentielles de 2007, le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, engage son parti dans une vaste campagne de recrutement de nouveaux adhérents qui se conclut, selon les chiffres officiels, par le triplement du nombre d’adhérents du parti. De près de 100 000 adhérents en 2004, les effectifs auraient atteint 300 000 à la fin de l’année 2006.

Cette campagne de recrutement accompagne et s’accompagne du développement d’une rhétorique modernisatrice et de pratiques managériales et participatives. Initiée et dirigée par le siège national, elle concourt au renforcement de la centralisation des procédures décisionnelles. Les délégués nationaux chargés de coordonner l’action des fédérations [1] et de recruter des « nouveaux adhérents » recourent à toute une panoplie de techniques développées dans le monde de l’entreprise pour inciter les responsables fédéraux à « faire du chiffre » : des « contrats d’objectifs » sont fixés aux fédérations, des outils d’évaluation des « performances » sont développés (classement des fédérations en fonction de leurs résultats), des « enquêtes qualité » sont menées, une éthique de la « responsabilité » et de la « transparence » est promue, le « web marketing » est rendu plus efficace, etc. Cet impératif de « modernisation » est indissociable d’une entreprise de légitimation de Nicolas Sarkozy, prétendant au trône non désigné et non désiré par Jacques Chirac et ses partisans, qui passe par la disqualification des « anciens » modes d’investissement et d’encadrement partisans.

Mais il ne suffit pas de recruter de nouveaux adhérents, encore faut-il les faire s’exprimer de façon à bénéficier de l’onction militante : trois scrutins, organisés en l’espace d’un an sur internet par la direction « sarkozyste », se muent en véritables plébiscites en faveur de Nicolas Sarkozy. Cette entreprise de captation du parti en perspective des élections de 2007 n’a pas seulement eu des effets nationaux. Les fédérations du parti ont toutes été confrontées, sans doute à des degrés divers, à l’arrivée de nouveaux adhérents aux profils et aux attentes distincts de ceux des anciens. Dans la fédération du Nord, c’est près de 3 500 adhérents qui se sont engagés en l’espace de deux ans.

 

Le renouvellement sociologique de la base du parti : le cas de la fédération du Nord

 

À la faveur de cette campagne de recrutement nationale, la fédération du Nord connaît un renouvellement à la fois générationnel et sociologique [2]. Significativement moins âgés que les anciens, les nouveaux adhérents entretiennent un rapport plus distancié à l’égard de l’univers politique institutionnalisé et de l’engagement sociopolitique. Ils sont à plus de 80 % des profanes, sans expérience d’engagement partisan préalable ni mandat électif. De la même façon, ils se singularisent d’une façon générale par un moindre engagement dans des associations, tandis que les « anciens », plus fréquemment multipositionnés, s’investissent dans des associations caritatives (organisations non gouvernementales ou religieuses) ou para-politiques, comme des associations patriotiques.

S’agissant des milieux socioprofessionnels, la fédération du Nord renforce son implantation dans les milieux « entrepreneuriaux ». Cette mobilisation agrège des nouveaux adhérents aux statuts et aux professions hétérogènes, mais qui ont en commun de s’identifier, pour la plupart, à un même groupe d’appartenance ou de référence : les entrepreneurs. Tandis que les adhérents qui se sont engagés avant novembre 2004 sont davantage diplômés de l’université publique (en sciences juridiques, médicales ou humaines), salariés dans le public ou employés dans le privé et membres d’organisations syndicales multibranches, les « nouveaux » adhérents sont, pour l’essentiel, recrutés dans la catégorie des cadres du privé et des chefs d’entreprise, sont non diplômés ou diplômés en gestion, marketing ou commerce et sont affiliés à des organisations professionnelles patronales ou corporatistes. La prise en compte de ces propriétés sociologiques éclaire les motifs de leur adhésion. Leur engagement est avant tout motivé par des enjeux nationaux. Plus de 80 % des nouveaux adhérents déclarent avoir adhéré en raison de la personnalité de Nicolas Sarkozy. En outre, ils sont significativement plus nombreux à n’avoir jamais adhéré ou réadhéré au niveau fédéral, préférant des modes d’adhésion directement au siège national – et souvent dépersonnalisés : par internet, SMS ou par correspondance. De la même façon, à plus de 40 %, ces nouveaux entrants ne connaissaient aucun adhérent avant d’adhérer. Leur faible appétence pour les enjeux politiques locaux se double d’une compétence restreinte sur ces questions : la part de ceux qui sont incapables d’identifier un responsable local de l’UMP (un élu ou un cadre) atteint même 50 %.

Ensuite, et toujours en comparaison avec les anciens adhérents, les nouveaux entrants motivent invariablement leur engagement par leur identité et leur expérience professionnelles. La réforme abaissant la durée légale du travail à 35 heures hebdomadaires, à laquelle de nombreux patrons sont hostiles, est présentée comme un emblème du déclin de la « valeur travail » dans notre société. En promettant une revalorisation du travail par la remise en cause de cette loi, Nicolas Sarkozy a ainsi réussi à mobiliser une partie des indépendants (notamment du patronat) et des aspirants à l’indépendance, qui mettent systématiquement en avant une culture du travail et de l’effort et l’attrait pour la réussite socioprofessionnelle. Cette croyance en l’investissement dans le travail comme facteur d’ascension sociale s’incarne tout particulièrement dans la figure de l’entrepreneur, qui – par l’image et la position sociale qu’il occupe – est très majoritairement valorisée par les enquêtés. Il est ainsi remarquable de constater que la plupart des nouveaux adhérents salariés envisagent leur reconversion professionnelle dans la création ou la reprise d’une entreprise. Ce sont ces aspirations socioprofessionnelles singulières qui ont été activées par les prises de position de Nicolas Sarkozy sur « le travail et le mérite » et sa posture « modernisatrice ». Si le répertoire de mobilisation « modernisateur », diffusé au travers d’une campagne nationale, a une certaine efficacité sur le recrutement, c’est parce que ce cadrage entre en résonance avec des expériences vécues et des dispositions sociales préexistant à l’engagement.

On le voit, l’arrivée de ces nouveaux adhérents se traduit par un recrutement partisan relativement détaché des ancrages sociaux et politiques locaux, ce qui constitue une rupture par rapport aux motivations qui expliquent le maintien dans l’engagement des anciens. Pourtant, certains nouveaux entrants s’insèrent dans le jeu politique local et s’y investissent activement, provoquant des tensions avec les anciens.

 

De l'investissement désenchantement militant

 

Le renouvellement ne touche pas seulement la base du parti, il affecte également la société locale des militants, ébranlant, au passage, l’équilibre partisan et les rétributions du militantisme. Certes, près des deux tiers de ces nouveaux entrants, essentiellement des personnes âgées, n’entretiennent qu’un lien extrêmement ténu avec le parti, se limitant à des dons financiers et au vote d’investiture de Nicolas Sarkozy par internet en janvier 2007. Cette distance à l’égard des activités militantes n’est pas propre aux nouveaux adhérents, puisque les anciens sont également près de la moitié à déclarer une activité militante minimale. Mais, parce qu’ils se sont pris au jeu ou parce que leur engagement était motivé par l’envie de prendre des responsabilités, un tiers des nouveaux adhérents se sont investis dans les activités militantes locales. Aux yeux des anciens, ces nouveaux entrants sont apparus comme des outsiderscherchant à subvertir les règles du système partisan local en promouvant un savoir-être et des savoir-faire « managériaux » correspondant à leurs formations scolaires et à leurs compétences professionnelles.

Partageant des attentes à l’égard de leur engagement, ainsi que des représentations du rôle de militant différentes des anciens, les nouveaux adhérents investissent des espaces militants distincts. Les anciens, en tant qu’élus locaux, monopolisent les responsabilités partisanes dans les unités de base du parti, les circonscriptions électorales et les comités de ville et valorisent le militantisme « de terrain », essentiellement pratiqué lors de scrutins locaux, qu’ils associent à des modes d’action plus « populaires » (le collage, le boîtage et le tractage). De leur côté, les nouveaux adhérents s’investissent dans certaines formes de militantisme spécifique, promues par le siège national et qui ne sont ni adossées à un territoire d’élection, ni en lien direct avec un élu local : participation à l’organisation de meetings du candidat Nicolas Sarkozy, de débats participatifs, animation de blogs militants ou du site de la fédération, investissement dans les comités de soutien à Nicolas Sarkozy et les organisations de jeunesse (les « Jeunes populaires » ou les « Jeunes actifs »).

Les élections municipales de 2008 mettent à l’épreuve leur engagement. Non seulement ils se confrontent à la résistance de certains anciens adhérents, mais en outre les rétributions – en termes de places sur les listes électorales – ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. À l’exception de quelques nouveaux adhérents qui sont parvenus à s’implanter dans leur commune de résidence (en s’engageant dans des associations locales ou dans des comités de quartier), qui ont investi les activités des comités de circonscription du parti ou se sont mis au service d’un élu local influent, nombreux sont ceux qui n’ont pas réussi à endosser le rôle du militant et à se doter de la légitimité militante et territoriale nécessaire pour accéder au statut d’éligible. Faiblement insérés dans les systèmes de relations partisans qui comptent, beaucoup d’entre eux se sont retrouvés marginalisés, avant de sortir de l’institution non sans amertume.

On perçoit combien un parti présidentialisé, qui mobilise des nouveaux adhérents ponctuellement sur des enjeux nationaux, dans le cadre d’une campagne de recrutement nationale, peine à maintenir leur engagement dans la durée et à entretenir une dynamique pour les scrutins locaux. Leur désenchantement est lié tout à la fois au décalage entre leurs attentes initiales et la réalité locale, aux résistances des anciens et à la pénurie de postes, accentuée par le contexte politique local. Au final, seule une analyse diachronique localisée, attentive aux pratiques militantes, permet d’éclairer ce phénomène de démobilisation d’un camp dans toute sa complexité.

 

 

Notes

[1] Les fédérations désignent l’organisation partisane à l’échelon départemental et comprennent l’ensemble des circonscriptions législatives, l’échelon de base de l’UMP. L’usage du terme « local » est pensé par opposition à national.

 

[2] Les données qui suivent sont tirées d’une enquête statistique menée auprès des adhérents de la fédération du Nord en novembre 2006 et en février 2007. Ce questionnaire a été administré par voie postale à plus de 2 000 adhérents et responsables de la fédération du Nord, soit un tiers de ses effectifs. 449 questionnaires ont été traités. L’objectif était de comparer les profils sociopolitiques des adhérents en fonction de leur période d’adhésion à l’UMP : les adhérents appartenant à un parti fondateur de l’UMP (RPR, DL ou UDF) ; ceux qui se sont encartés entre 2002 et novembre 2004 et « les nouveaux adhérents » entrés après l’accession de Nicolas Sarkozy à la direction de l’UMP. Par opposition aux nouveaux, ces anciens ne constituent pas une génération à proprement parler ; il s’agit d’individus sursélectionnés par l’institution, que les partis fondateurs de l’UMP ont agrégé à des moments différents de leurs histoires.

 

 

Anne-Sophie Petifils sur MetroPolitiques.eu

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 09:07

Ce sera une brève brève, mais qui a sa grande utilité. L'information est à faire circuler partout et en tout temps. Vous savez comment Sarkozy a expurgé son nouveau Facebook, Timelime. Disparue la femme de sa vie, plus d'images de ses rencontres avec les dictateurs, plus de Guilevinec, plus de Cass'toi pauv'con. Un journal digne du temps de l'URSS, assez lâche et honteux.

 

 

Il y a trois jours j'ai ouvert une page Facebook dans l'intention de rendre aux faits réels leur place, toute leur place afin que la véritable vie de Sarkozy ne soit pas amputée de ses plus beaux exploits. Il y a eu un hic. Il est impossible de transformer une page neuve en Journal dans l'instant. Facebook, assez avare d'explication, ne dit rien. Il semblerait qu'il faille attendre un mois, ou qu'il y ait déjà des photos, enfin c'est ce qu'en disent les forums. Mais ce n'est pas grave, d'autres ont eu la même idée - car c'était évident - et l'ont réalisé mille fois mieux que je n'aurais su le faire.

 

Voilà c'est là, le véritable journal de Sarkozy : http://lavraietimeline.fr/

 

 

Faites circuler, car ce n'est pas le Figaro, ni même les grands journaux qui vont en parler. S'il atteint un million de visites ce sera un bon outil pour rétablir la vérité.

 

 

Il nous reste à peu près deux mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Souvenons-nous à chaque instant de cette campagne qu'Eric Woerth a été mis deux fois en examen dont une pour recel de financement illégal de parti ce qui est une forte suspicion de l'illégalité de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et donc l'illégalité de son élection. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible. Et votez en conscience après avoir lu ce livre des méfaits du clan Sarkozy Le Sarkozyland et ses méfaits(epub) ou Le Sarkozyland et ses méfaits(issuu)

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Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a un onglet sous le texte. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 24é version du 9 février 2012) :
 
  • l’affaire Karachi
  • l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye notamment d'espionnage de la population avec l'appui d'une entreprise française et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie, la protection qu'il a ou a, eu selon Mediapart, de la DGSE
  • l’affaire GDF
  • l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique
  • l’affaire Clearstream
  • l’affaire Bettencourt
  • les affaires Wildenstein
  • l'affaire César
  • l'affaire Pleyel
  • l'affaire Facebook
  • l’affaire de Compiègne
  • l’affaire Peugeot
  • l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger
  • les affaires Djourhi, Takieddine
  • les possibles mallettes de Bongo pour financer la campagne de 2007
  • les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
  • l'affaire du Fetia Api
  • l'affaire Dexia près de 12 milliards d'euros de pertes
  • les discours de Caen, Metz, Nice, du bois de Boulogne, Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
  • l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
  • les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation, la protection du fils Pierrot, son rapatriement d'Odessa
  • la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie
  • l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte, celle des stylos, celle de la déclaration de patrimoine …
  • l’affaire Pérol
  • l'affaire Yannick Blanc
  • l’affaire de l’Epad (et des deux scooters)
  • Gandrange
  • les vaccins du virus H1N1
  • les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
  • les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine, Squarcini, Courroye, Ceccaldi Raynaud, fils Tibéri …
  • l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
  • l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
  • les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Bourgi, Richard, Peugeot etc.)
  • l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros, les 4 X 4 Nissan de Megève
  • la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
  • l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
  • la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
  • la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
  • la réforme constitutionnelle
  • les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir 
  • l'irresponsabilité pénale du Président de la république
  • la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
  • l’affaire des sondages
  • les classements du parquet
  • le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
  • les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
  • la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président, les 12 000 € de frais de bouche par jour, chaque jour, la baisse des œuvres sociales de l'Elysée passées de 300 000 € en 2006 à 165 000 en 2010
  • l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
  • l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
  • la scientologie
  • l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
  • l'affaire Bongo
  • la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
  • les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
  • la possible affaire Clara Bruni
  • l'affaire Facebook
  •  
  • Par Imhotep sur Agoravox

 

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:01

Sciences-Po : Une orientation toujours plus à gauche

 

 

Tous les diplômés des Instituts d’études politiques (IEP) en conviennent, cette institution est très marquée à gauche, et s’y revendiquer de droite relève souvent du parcours du combattant ou d’un suicide politique affirmé.

 

Ces établissements publics se comptent au nombre de neuf en France, dont celui de Bordeaux, crée en 1948. L’article 2 du décret du 18 décembre 1989 leur donne pour mission : « de contribuer à la formation des cadres supérieurs des secteurs public, parapublic et privé de la nation, et notamment des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales ». Vaste programme, où la formation de consciences de gauche, ne relève pas d’un fantasme, mais d’une réalité concrète.

Sous l’égide de Vincent Hoffmann-Martinot (depuis 2007), l’IEP Bordelais confirme ce penchant. L’études des chaires mises en place ces dernières années, est un bon exemple de cette domination. La Chaire Vergniaud est financée par le Conseil Général de Gironde (PS), la Chaire Michel Vaisan par la Fondation du Judaïsme Français, ou encore la Chaire Jean Zay par le Grand Orient de France !

La liste des intervenants aux rencontres de Sciences-Po, « passerelles jetées entre la Cité et l’Université », est éloquente. En 2011, les hommes politiques de gauche ont trustés toutes les places (et 2012 ne devrait pas déroger à la règle) : Jean-Pierre Jouyet (très proche de la gauche), Éva Joly (Europe Ecologie), Laurent Fabius (PS). Le prochain intervenant attendu est Arnaud Montebourg, présenté comme le « troisième homme des primaires citoyennes ».

Le guide des associations est lui aussi très clair. Seuls les mouvements de jeunes de gauche y figurent : « Union des Étudiants Communistes », « Union Nationale des Étudiants de France » ou encore « Mouvement des Jeunes Socialistes ».

 

 

Interrogé par Infos-Bordeaux, un ancien diplômé nous confirme ce « terroriste intellectuel ». Pour Henri, « le décalage entre les opinions présentes et le reste de la population est flagrant ». « Lors des discussions politiques qui avaient lieu, s’afficher pro-Bayrou était presque considéré comme réactionnaire. Vous pouvez imaginer les conséquences d’un choix affirmé pour Nicolas Sarkozy ou le Front national ! »

Dans leurs plaquettes de présentation, les IEP se présentent volontiers comme « une école de la citoyenneté ». La « diversité » y est un leitmotiv depuis plusieurs années. Mais toutes les diversités sont-elles acceptables dans ces temples de la bien-pensance ?

 

 

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 17:23

 

" Il faut faire évoluer le modèle de la grande vitesse "

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© DRClaude Liebermann

 

A la veille de l'inauguration, le 1er décembre, des gares de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, première liaison ne passant pas par la région parisienne, celui qui a œuvré à son montage financier, Claude Liebermann, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts et membre du Conseil général de l'Environnement et du Développement durable, livre au Moniteur son appréciation sur l'avenir de la grande vitesse ferroviaire.

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Vous avez œuvré au montage de plusieurs LGV. Quelles leçons tirez-vous des solutions expérimentées ?

Pour réaliser le programme « Grenelle » et compte tenu du nombre de lignes à construire, simultanément ou presque, Réseau Ferré de France (RFF) utilise l'ensemble des possibilités, la maîtrise d'ouvrage directe (LGV Est Européenne pour les 1e et 2e phases, et LGV Rhin-Rhône pour la 1e phase de la branche Est et vraisemblablement pour la seconde), le contrat de partenariat (Bretagne-Pays de Loire, Contournement de Nîmes et de Montpellier, en cours d'appel d'offres) ou la concession (Tours-Bordeaux). Il est encore trop tôt pour tirer les bilans. Ces lignes ne sont pas construites et ne fonctionnent bien entendu pas encore. Le moment venu, une évaluation comparative de l'inspection des finances et du Conseil général de l'environnement et du développement durable pourrait apporter un éclairage intéressant.

Quel a été exactement votre rôle ?

Celui d'un médiateur, afin que les collectivités territoriales acceptent de participer, en signant et en appliquant  les conventions de financement, garantissant leurs participations. L'innovation pour la maîtrise d'ouvrage ne simplifie pas les discussions. Les collectivités sont en effet habituées à des projets où elles apportent une participation forfaitaire, RFF prenant la responsabilité finale de l'estimation du projet, ou, à l'inverse, où elles prennent elles-mêmes le risque de maître d'ouvrage. Elles veulent comprendre sur quelles bases RFF fait appel à elles et fixe leurs participations et souhaitent que ces bases restent stables.

La deuxième phase de la branche Est de Rhin-Rhône pourra-t-elle se faire rapidement ?

La première phase de la branche Est (140 km) va entrer en service fin 2011. C'est un évènement considérable pour toutes les régions concernées. Le Président de la République a annoncé à Belfort le 8 septembre la signature d'un protocole d'intention de financement pour la deuxième phase (35 km à l'est vers Mulhouse et 15 km à l'ouest vers Dijon). Nous serons donc prêts. Il conviendra ensuite de programmer les investissements, en fonction des capacités d'investir de l'Etat et de RFF, ainsi que de la réussite commerciale de la première phase. N'oublions pas que, pour la LGV Est Européenne, dont l'achèvement est aujourd'hui en chantier, trois ans se sont écoulés entre la fin de la première phase et le début de la seconde. Pour Rhin-Rhône, le Président de la République a cité l'année 2014 comme objectif de lancement.

Le modèle de cofinancement des LGV avec les collectivités est-il dépassé ?

Inspiré par la LGV Est Européenne (2000), ce modèle prévoit, une fois déduits l'apport économique de RFF et d'éventuelles participations extérieures (Union Européenne, Etats voisins), un partage des coûts entre les collectivités et l'Etat. Il a permis une accélération sans précédent des liaisons entre Paris et presque toutes les grandes métropoles, formant ainsi un réseau en étoile. Il représente un très grand succès commercial, le modèle étant par nature très sensible aux gains de temps. Mais, demain, à l'image de la LGV Rhin-Rhône, il faudra relier de grandes villes de province entre elles, faire sauter les nœuds qui bloquent ou freinent le passage, traiter des accès dans les agglomérations, en un mot parachever et optimiser le réseau. Il faut donc réfléchir aux évolutions possibles du modèle économique dans différentes directions. Le dogme de la très grande vitesse pour la très grande vitesse appartient au passé. C'est le service rendu au voyageur en fonction de ses demandes qui devra servir de guide.

Ne risque-t-on pas de perdre de vue la logique d'aménagement du territoire, le développement du réseau se faisant d'abord au bénéfice des collectivités volontaristes ou ayant des moyens financiers ?

La volonté politique restera indispensable. Mais il faudra de plus en plus la confronter aux réalités démographiques, économiques et commerciales. Sans clients pour les remplir, il y a peu de chances pour que les opérateurs ferroviaires fassent circuler des trains, surtout dans une situation d'ouverture de la concurrence... Ces dernières années, certains projets ont pu passer devant d'autres du fait du dynamisme des élus qui les portaient, par exemple le projet Bretagne-Pays de la Loire.  D'autres ont pu subir une phase de maturation plus longue, du fait de leur complexité politique, par exemple le TGV Sud-Europe-Atlantique. Les lois « Grenelle » ont sans doute marqué le sommet de la planification en matière de schémas à moyen et long terme sur les LGV. Il faut maintenant réaliser, en tenant compte des moyens mobilisables, en adaptant les choix à la réalité des territoires (LGV ou ligne classique, rénovation ou neuf). Ainsi l'aménagement du territoire s'inscrira dans une nouvelle dialectique, davantage tournée vers l'opérationnel, vers le service rendu aux voyageurs.

 

Laurence Francqueville sur Le Moniteur.fr

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 15:40

 

Un journaliste qui dit s'être fait traité de crétin en off, des médias qui prennent le pli de la révérence. C'était en 2010, depuis   rien n'a changé bien au contraire. Jusqu'où ira-t-on ?

 

 

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24 septembre 2011 6 24 /09 /septembre /2011 15:09

Un journaliste qui rapporte s'être fait traité de crétin en off, une presse de révévence qui prend ses marques, où s'arrêtera-t-on ?

 

 

 
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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:49

 

 

“Plus ils sont exposés meilleurs ils sont…. Après il ne faut pas se bruler” F. Hollande parlant des candidats à l’élection présidentielle – Le 6 septembre 2011 à l’annexe de l’Assemblée nationale

Une escouade fantôme de blogueurs bavarde avec M. Aubry, une vingtaine selon les réseaux sociaux. Le soir même F. Hollande recevait dans l’annexe du Saint des Saints de la représentation nationale, une longue brochette de blogueurs politiques (ceux- bien identifiables). Nouvelle configuration dans le paysage médiatique ? Difficile de décrypter les signes et signaux. Quand par envie, par la force des choses, on participe à la lente gesticulation.

 

 

Les entretiens politiciens-blogueurs ont des caractéristiques particulières. Une spécificité studieuse où chaque convive arrive là avec le sentiment de pouvoir apporter quelque chose au débat, que l’on peut jauger à l’épaisseur du nombre de pages de calepin grattées en préparation du happening. Nourrir le débat certes, mais de façon étonnement biaisée. Car plus que le caractère studieux, on mesure à quel point on se fond imperceptiblement, mais inéluctablement dans le cadre imposé. Les internautes, si petits soient-ils, ne représente rien, mais surtout personne. Approcher les figures du papier glacé s’avère souvent une expérience complexe, frustrante et piégeuse.

Les propos de l’entrevue avec F. Hollande seront largement diffusés. Trois caméras, prises de son, une douzaine d’invités, des proches, des membres du parti. La question de la furtivité ou anonymat sera laissée au vestiaire. Comment participer tout en restant discret, dans un même temps afficher ses opinions et rendre compte ? Un cap compris, mais difficilement franchi.

Le blogueur tend à mimer la posture de l’intervieweur professionnel, c’est-à-dire le journaliste, davantage rompu à l’exercice. La performance s’en ressent. Pour de multiples raisons : Proximité de vues et éloignement du langage. Quand un Hollandiste questionne un Hollandiste ? Quand un militant gorgé d’informations s’attaque à un animal politique et reproduit les circonvolutions selon les mêmes schémas de pensée ? Ou quand à gauche on ne veut pas saboter (symboliquement, s’entend) ce qui pourrait être sa seule planche de salut pour sortir du cauchemar Sarkozien ?

 

Politique versus blog

 

Sur le fonds, le candidat aux primaires, charmant, exécute sans coup férir chacune des questions qui lui sont proposées ; mondialisation, protectionnisme, immigration, sécurité, nucléaire, organisation de l’État, fiscalité. Parfaitement à l’aise et structuré dans le déroulé argumentaire. Une certitude, les échéances de l’année électorale qui s’ouvre, sont parfaitement maitrisées. Trois points saillants toutefois :

Le 20 juillet 2011, F. Hollande avait promis de rencontrer les réfugiés tunisiens de Botzaris. Manifestement il est embarrassé par la “polémique” que suscite cet engagement public, pour l’instant non tenu. Très assertif, il tient à clore ce très symbolique sujet. Soit en programmant un déplacement sur place, soit en organisant une rencontre.

Sur ses options économiques, on aura droit, là comme tout au long de la campagne (certainement) à une approche ultra-orthodoxe de l’économie, calibrée aux standards du libre-échange et de la compétitivité. Dans l’impossibilité de penser le protectionnisme, les barrières douanières, et le démondialisation (même intelligente). Égratignant au passage ses adversaires du moment A. Montebourg et S. Royal (sans les citer). Le paradigme du candidat sérieux, dans l’obligation de coller à la réalité (pré-)fabriquée par trente années d’hégémonie du libre-échange servi à toutes sauces d’experts et de journalistes. En sortir c’est (en plus de se dédire) faire figure d’iconoclaste, prendre le risque de se couper de sa base partisane et culturelle. Apparaître comme clivant. Plutôt que neuf (“pas nouveau”), apaisant, “jeuniste” et normal.

F. Hollande a tranché, il préfère être un candidat “mainstream”, plutôt qu’un candidat de changement (de système). Il s’oppose ainsi au Sarkozysme de 2007 dans la forme, celui de la rupture (libérale) et du vote “vieux”. Un challenge risqué quoiqu’il puisse dire sur l’empathie des anciens sur leurs descendances. En 2007, l’élection de Sarkozy a montré que l’individualisme (des vieux) l’avait largement emporté sur la capacité à faire un choix collectif et trans générationnel (billet à suivre – La stratégie Hollande).

Ils ont voté comme prévu pour leurs intérêts. Auront-ils changé d’état d’esprit après les coups de grisou de 2008 et 2011 ? Se rappelleront-ils qu’ils vivent dans une société ? Croit-on encore en une forme de solidarité ? L’équipe de F. Hollande en a fait le pari.

 

Vogelsong sur Pirate(s)

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 07:16

 

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Le syndicat des chefs d'établissement - SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) - a mené son enquête sur les suppressions de postes dans l'Education nationale. En interrogeant un panel représentatif de 1501 collèges et lycées, le syndicat a tenté de savoir qui payait le plus l'addition. Le document a été rendu public lundi 29 août 2011. Des résultats qui confirment ceux de notre dossier.


« « Les rentrées techniquement réussies » succèdent inlassablement aux « rentrées techniquement réussies » ». Le SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale) ironise sur cette expression régulièrement employée par le ministère de l’Éducation nationale. Dans son enquête intitulée « À quel prix les établissements vont-ils payer la rentrée techniquement réussie ? » (voir document PDF en pièce jointe), le syndicat montre en 5 points clés comment les établissements ont vécu la préparation de la rentrée 2011, et notamment quelles variables d’ajustement ils ont utilisé pour palier les suppressions de postes (16000 à la rentrée 2011, 66000 depuis 2007).

Les heures supplémentaires à la rescousse

La baisse moyenne de la dotation horaire globale des 1501 répondants est passée de 825,31 heures en 2010 à 820,32 heures à la rentrée 2011, soit une baisse de 0,61 %. Cela revient à 1 % de postes en moins. Pour compenser, les établissements proposent aux professeurs des heures supplémentaires, au-delà de l’heure obligatoire. Le SNPDEN compte 1,73 d’heure supplémentaire par poste en moyenne (+3,9 %). Au lycée général et technologique, le chiffre atteint le record de près de 2,2 heures par poste (+6,7 %).

Attribution des dotations horaires : des fluctuations selon les académies

D’après l’enquête du SNPDEN, 16 % des établissements ne savent pas ou ne comprennent pas comment leur dotation a été calculée. Cette part passe à 22 % en lycée général et technologique. Et le syndicat d’indiquer : « Des variations considérables sont observées entre des établissements « toutes choses égales par ailleurs » sans qu’aucune explication ne puisse être apportée autre que les mœurs locales ».

Établissements-académies : le courant ne passe pas toujours

« Seuls 40 % des établissements ont pu faire valoir (au moins partiellement) leurs difficultés à quelqu’un [dans l’académie] et obtenir une aide même incomplète », révèle le SNPDEN. Le syndicat recense plus d’insatisfaits en collège et en lycée professionnel (38 % estiment avoir été entendus).
Le « dialogue de gestion » est également différent selon la taille des établissements. Pour être reçu et obtenir une réponse positive à une demande auprès de son académie, mieux vaut être un gros lycée polyvalent ou général et technologique qu’un petit lycée professionnel. De même, mieux vaut être situé dans une grande agglomération et en zone urbaine. En revanche, les établissements défavorisés obtiennent plus souvent gain de cause que la moyenne (43 %).
Enfin, preuve que la communication est dégradée : un établissement sur cinq soupçonne que les prévisions d’effectifs ont été volontairement minorées afin de supprimer des classes.

Les leviers utilisés par les établissements

En mai 2010, Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale avait chargé les académies de « mobilier des gisements d’efficience ». Huit « leviers » ont été proposés aux établissements. Près de 70 % d’entre eux en ont utilisé au moins un.
Le plus employé (à plus de 33 %) est la limitation du nombre de cours à effectifs réduits. Dans le top 5, viennent ensuite la suppression d’actions de remédiation, l’abandon de projets éducatifs, l’utilisation de regroupements pédagogiques artificiels et l’utilisation de l’accompagnement personnalisé et des itinéraires de découverte comme variable d’ajustement. Plus grave : 12 % des établissements disent ne plus pouvoir respecter les horaires nationaux. 13,3 % ont l’intention de se servir de cela comme levier.  
Pour le SNPDEN, en lycée, « ce sont plutôt les dispositifs mis en avant par les réformes qui servent de variables d’ajustement afin d’épargner les horaires obligatoires ».

 

Les plus fragiles sont les plus touchés

 

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Les lycées professionnels et les lycées polyvalents font le plus les frais des mesures d’économies. « Dans un système rigidifié par des normes, les retraits de moyens se font en priorité là où des moyens supplémentaires avaient été mis. Là où le minimum était déjà donné, il est évidemment plus difficile de reprendre quelque chose », indique le SNPDEN. À noter : mieux vaut faire partie d’un dispositif (par exemple, RAR ou CLAIR) car, parmi les établissements défavorisés, ils se révèlent les plus protégés. Sans être complètement à l’abri…

Comme les autres, ils sont contraints de s’attaquer au qualitatif. Ainsi, tous établissements défavorisés confondus, 33 % vont réduire leur dispositif de remédiation (contre 27 % en moyenne), 28 % vont supprimer des projets éducatifs (contre 23 % en moyenne) et 36 % vont supprimer des cours à effectifs réduits (contre 33 % en moyenne). « No comment », conclut le SNPDEN.

Approfondir le sujet 


Virginie Bertereau sur La gazette santé social
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