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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
8 rue Saint-Ehrard - 67100 Strasbourg
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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 12:29

 

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Les résultats d’un sondage (1), réalisé début mars par CSA pour le Forum pour la Gestion des villes, révèlent que les maires des communes de plus de 10.000 habitants sont très inquiets de la situation de l’emploi et du logement en France. Ainsi, 76% des maires estiment que le logement est l’un des deux «principaux problèmes dont il faudrait s’occuper» dans leur commune - un taux en progression de 15 points depuis le précédent sondage en mars 2007 -, juste derrière l’emploi (77%), qui arrive donc à la première place de leurs préoccupations. En outre, la question de logement préoccupe d’autant plus les maires que 82% d’entre eux prévoient une augmentation de la population de leur municipalité dans les 10 années à venir, augmentation qui serait en moyenne supérieure à 10%.
Dans le détail, les maires estiment que le prix des logements neufs (81%), le prix des loyers (78%) et le prix des logements anciens (68%) «posent particulièrement problème». 
Face à la situation préoccupante du logement et de l’habitat, les maires sont prêts à se mobiliser: «69% d'entre eux se déclarent enclins à construire si cela permet de minorer les prix» mais, en parallèle, «le déficit du foncier disponible est criant, ce point noir étant cité par 64% d'entre eux». «Si le logement est un problème qui traverse l'ensemble de la société, ils estiment que c'est aux familles (66%) et aux personnes âgées (34%) que la priorité doit être donnée en la matière», souligne les auteurs de l’étude.
Quant aux solutions, 83% des sondés considèrent que l'Etat doit mettre à disposition les terrains dont il est propriétaire et 82% qu'il faudrait abaisser à 7% la fiscalité pesant sur la construction de la résidence principale. Selon les maires, ces «deux mesures permettraient à leur sens de rendre le logement plus accessible dans leur commune». Il sont aussi favorables au soutien à l'accession à la propriété: «94% pensent qu'il faut favoriser l'accession à la propriété privée dans le parc privé neuf BBC, 88% dans le parc privé ancien sous conditions de rénovation et 77% dans le parc social».

(1) Sondage exclusif CSA/Forum pour la gestion des villes réalisé par téléphone du 1er au 15 mars 2012. Echantillon national représentatif de 250 maires de communes de plus de 10.000 habitants, maires adjoints ou adjoints au logement, constitué d’après la méthode des quotas (taille d’agglomération, région).

Pour télécharger l’intégralité du sondage, utiliser le lien ci-dessous.

http://www.forumgv.com/Presentation%20sondage%20logement%20CSA%20FORUM%2029%20mars.pdf

 

Sur Maire-info

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 08:28

 

 

 

François Rebsamen, le « Monsieur Sécurité » de François Hollande a adressé un courrier à l « association Gendarmes et Citoyens » (AGC) dans lequel il précise dans les grandes lignes le projet du candidat à la Présidentielle pour ce qui concerne la Gendarmerie.

La rédaction d’Armee-Media a reçu une copie de cette lettre et vous présente les propositions du candidat PS.

 

Pour le cas où il est élu, François Hollande projette :

  • d’augmenter les effectifs de la gendarmerie de 500 gendarmes par an pendant tout son mandat, soit une augmentation de 2500 gendarmes sur 5 ans,
  • de dissoudre la gendarmerie de l’Armement et la gendarmerie de l’Air, et de diminuer significativement les effectifs de la Garde Républicaine afin de renforcer la gendarmerie Départementale,
  • de recentrer la gendarmerie sur le cœur de son métier, notamment la surveillance des territoires ruraux,
  • de ne pas remettre en cause son rattachement au ministère de l’Intérieur,
  • de maintenir son statut militaire,
  • de renouveler le dialogue social par l’élection des membres du CSFMG par leurs pairs,
  • d’étudier en liaison avec les autres armées la possibilité d’adhésion à des associations apolitiques et non syndicales.

 

Lettre à l’association gendarmes et citoyens

 

Sur armée média

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 07:16

 

 CRAN-logo-2-copie-1.jpg

 

 

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a annoncé jeudi 29 mars 2012 la création d'un "baromètre des villes de France" qui évaluera "la contribution des 50 plus grandes villes de France à la lutte contre le racisme", dans le but de peser sur les élections municipales de 2014.

 

« Les municipales de 2014 sont un des horizons de ce baromètre », a expliqué le président du Cran Louis-Georges Tin lors d’une conférence de presse, car « peut-être qu’une ville mal notée en 2012 et 2013 s’exposerait à un certain mécontentement en 2014″.

 

Notes les villes, les régions, les entreprises

 

Concrètement, une équipe de membres de l’Agence de notation citoyenne (ANC), créée pour l’occasion, va bientôt parcourir la France pour noter les 50 plus grandes villes sur leur contribution « à la lutte contre le racisme et pour la promotion de la diversité », selon M. Tin. « Ils seront le 4 avril à Toulouse, le 5 à Bordeaux, le 6 à Villeurbanne, le 10 à Metz… », a-t-il énuméré.

Une fois les 50 villes évaluées, l’ANC rendra ses conclusions en décembre 2012, puis compte aussi s’occuper des régions, des grandes entreprises.

L’outil doit donner un panorama précis des actions entreprises par les villes, mais aussi « encourager les élus à aller de l’avant », et « renforcer les associations locales qui auront ainsi un instrument pour savoir où et sur quoi agir précisément », a expliqué M. Tin. Le baromètre fonctionne selon un système de points, 30 % étant attribués aux « actions internes » à la mairie (gestion des ressources humaines, formations spécifiques…), et 70 % aux actions externes (prises de position publiques, économie, action sociale…).

« La note ne sera pas forcément zéro si le maire n’a rien fait. Il aura une partie des points s’il s’engage à faire quelque chose bientôt. Mais si l’année d’après toujours rien n’a été fait, il aura zéro point plus un malus », a expliqué M. Tin.

 

Soutien de l’Etat

 

L’initiative est soutenue par le délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer Claudy Siar et le Défenseur des droits Dominique Baudis, représenté par son adjointe Maryvonne Lyazid, chargée de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, tous deux présents à la conférence de presse avec le rappeur Rost et le collectif Banlieues citoyennes.

Mme Lyazid a salué une idée « intéressante », « qui permet d’approcher au plus près de la réalité », alors qu’un quart des saisines du Défenseur des Droits concernent le racisme et les discriminations.

M. Siar y a vu un moyen de contrer « une logique complètement folle de discrimination et d’inégalité de traitement pour les populations d’outre-mer ». « Ce n’est pas un fantasme, c’est tous les jours! », a-t-il déploré.

En novembre 2009, le Cran avait déjà noté l’action du gouvernemental de Nicolas Sarkozy, en axant l’évaluation sur le racisme et le sexisme. « Le résultat était très décevant. Et les choses n’ont pas du tout avancé depuis! », a lâché M. Tin.

 

Sur La Gazette.fr

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 09:30

 

 

 

 

Militant UMP, meeting d’Issy-les-Moulineaux, 2007 (cc) Gueorgui Tcherednitchenko

 

La victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 a reposé en partie sur le succès d’une vaste campagne de recrutement de militants. Comme le montre le cas du Nord, le renouvellement de la base du parti impulsé par l’échelon national est pourtant fragile : privés des rétributions classiques du militantisme en raison de leur éloignement des instances locales de l’UMP, ces nouveaux venus se sont massivement désengagés aux municipales de 2008.

 

Le soir du second tour des élections présidentielles de 2007, la droite nordiste exulte. Dans le département du Nord, terre de mission pour la droite, Nicolas Sarkozy arrive en tête au premier et au second tour de l’élection devant sa concurrente, Ségolène Royal. Cette victoire est avant tout celle d’un camp mobilisé depuis la fin de l’année 2004 derrière son leader. Dans le Nord, comme dans la plupart des autres départements français, l’UMP connaît depuis ce moment une véritable effervescence militante : le doublement des effectifs de l’UMP nordiste n’en est que l’une des manifestations parmi d’autres.

Un an après, la situation s’est inversée. La campagne des élections municipales de 2008 s’achève sur un cuisant échec, notamment dans la métropole lilloise qui nourrissait tous les espoirs des ténors. Le candidat tourquennois est éliminé dès le premier tour, quand le leader de l’opposition à Lille arrache sa qualification au second tour sur le fil. Les effectifs partisans s’effondrent pour retrouver peu ou prou leur niveau de 2003. À la mobilisation succède la démobilisation. Pour comprendre les logiques qui ont présidé au désenchantement de la base militante de l’UMP dans le Nord, il faut revenir sur les formes de cette mobilisation, initiée par la direction nationale, et observer ses effets sur la configuration locale et les pratiques militantes. On doit, pour cela, tenir compte du profil des engagés. La difficile coexistence de générations militantes aux propriétés sociologiques et aux attentes distinctes permet, en effet, de comprendre les tensions qui ont éclaté au sein de cette société militante locale lors des élections municipales de 2008. Elle éclaire ainsi, pour partie et de façon originale, les difficultés d’un parti présidentialisé à mobiliser lors de scrutins locaux.

 

L'usage d'un répertoire de mobilisation "modernisateur"

 

Dès son élection à la tête du parti, et en prévision des élections présidentielles de 2007, le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, engage son parti dans une vaste campagne de recrutement de nouveaux adhérents qui se conclut, selon les chiffres officiels, par le triplement du nombre d’adhérents du parti. De près de 100 000 adhérents en 2004, les effectifs auraient atteint 300 000 à la fin de l’année 2006.

Cette campagne de recrutement accompagne et s’accompagne du développement d’une rhétorique modernisatrice et de pratiques managériales et participatives. Initiée et dirigée par le siège national, elle concourt au renforcement de la centralisation des procédures décisionnelles. Les délégués nationaux chargés de coordonner l’action des fédérations [1] et de recruter des « nouveaux adhérents » recourent à toute une panoplie de techniques développées dans le monde de l’entreprise pour inciter les responsables fédéraux à « faire du chiffre » : des « contrats d’objectifs » sont fixés aux fédérations, des outils d’évaluation des « performances » sont développés (classement des fédérations en fonction de leurs résultats), des « enquêtes qualité » sont menées, une éthique de la « responsabilité » et de la « transparence » est promue, le « web marketing » est rendu plus efficace, etc. Cet impératif de « modernisation » est indissociable d’une entreprise de légitimation de Nicolas Sarkozy, prétendant au trône non désigné et non désiré par Jacques Chirac et ses partisans, qui passe par la disqualification des « anciens » modes d’investissement et d’encadrement partisans.

Mais il ne suffit pas de recruter de nouveaux adhérents, encore faut-il les faire s’exprimer de façon à bénéficier de l’onction militante : trois scrutins, organisés en l’espace d’un an sur internet par la direction « sarkozyste », se muent en véritables plébiscites en faveur de Nicolas Sarkozy. Cette entreprise de captation du parti en perspective des élections de 2007 n’a pas seulement eu des effets nationaux. Les fédérations du parti ont toutes été confrontées, sans doute à des degrés divers, à l’arrivée de nouveaux adhérents aux profils et aux attentes distincts de ceux des anciens. Dans la fédération du Nord, c’est près de 3 500 adhérents qui se sont engagés en l’espace de deux ans.

 

Le renouvellement sociologique de la base du parti : le cas de la fédération du Nord

 

À la faveur de cette campagne de recrutement nationale, la fédération du Nord connaît un renouvellement à la fois générationnel et sociologique [2]. Significativement moins âgés que les anciens, les nouveaux adhérents entretiennent un rapport plus distancié à l’égard de l’univers politique institutionnalisé et de l’engagement sociopolitique. Ils sont à plus de 80 % des profanes, sans expérience d’engagement partisan préalable ni mandat électif. De la même façon, ils se singularisent d’une façon générale par un moindre engagement dans des associations, tandis que les « anciens », plus fréquemment multipositionnés, s’investissent dans des associations caritatives (organisations non gouvernementales ou religieuses) ou para-politiques, comme des associations patriotiques.

S’agissant des milieux socioprofessionnels, la fédération du Nord renforce son implantation dans les milieux « entrepreneuriaux ». Cette mobilisation agrège des nouveaux adhérents aux statuts et aux professions hétérogènes, mais qui ont en commun de s’identifier, pour la plupart, à un même groupe d’appartenance ou de référence : les entrepreneurs. Tandis que les adhérents qui se sont engagés avant novembre 2004 sont davantage diplômés de l’université publique (en sciences juridiques, médicales ou humaines), salariés dans le public ou employés dans le privé et membres d’organisations syndicales multibranches, les « nouveaux » adhérents sont, pour l’essentiel, recrutés dans la catégorie des cadres du privé et des chefs d’entreprise, sont non diplômés ou diplômés en gestion, marketing ou commerce et sont affiliés à des organisations professionnelles patronales ou corporatistes. La prise en compte de ces propriétés sociologiques éclaire les motifs de leur adhésion. Leur engagement est avant tout motivé par des enjeux nationaux. Plus de 80 % des nouveaux adhérents déclarent avoir adhéré en raison de la personnalité de Nicolas Sarkozy. En outre, ils sont significativement plus nombreux à n’avoir jamais adhéré ou réadhéré au niveau fédéral, préférant des modes d’adhésion directement au siège national – et souvent dépersonnalisés : par internet, SMS ou par correspondance. De la même façon, à plus de 40 %, ces nouveaux entrants ne connaissaient aucun adhérent avant d’adhérer. Leur faible appétence pour les enjeux politiques locaux se double d’une compétence restreinte sur ces questions : la part de ceux qui sont incapables d’identifier un responsable local de l’UMP (un élu ou un cadre) atteint même 50 %.

Ensuite, et toujours en comparaison avec les anciens adhérents, les nouveaux entrants motivent invariablement leur engagement par leur identité et leur expérience professionnelles. La réforme abaissant la durée légale du travail à 35 heures hebdomadaires, à laquelle de nombreux patrons sont hostiles, est présentée comme un emblème du déclin de la « valeur travail » dans notre société. En promettant une revalorisation du travail par la remise en cause de cette loi, Nicolas Sarkozy a ainsi réussi à mobiliser une partie des indépendants (notamment du patronat) et des aspirants à l’indépendance, qui mettent systématiquement en avant une culture du travail et de l’effort et l’attrait pour la réussite socioprofessionnelle. Cette croyance en l’investissement dans le travail comme facteur d’ascension sociale s’incarne tout particulièrement dans la figure de l’entrepreneur, qui – par l’image et la position sociale qu’il occupe – est très majoritairement valorisée par les enquêtés. Il est ainsi remarquable de constater que la plupart des nouveaux adhérents salariés envisagent leur reconversion professionnelle dans la création ou la reprise d’une entreprise. Ce sont ces aspirations socioprofessionnelles singulières qui ont été activées par les prises de position de Nicolas Sarkozy sur « le travail et le mérite » et sa posture « modernisatrice ». Si le répertoire de mobilisation « modernisateur », diffusé au travers d’une campagne nationale, a une certaine efficacité sur le recrutement, c’est parce que ce cadrage entre en résonance avec des expériences vécues et des dispositions sociales préexistant à l’engagement.

On le voit, l’arrivée de ces nouveaux adhérents se traduit par un recrutement partisan relativement détaché des ancrages sociaux et politiques locaux, ce qui constitue une rupture par rapport aux motivations qui expliquent le maintien dans l’engagement des anciens. Pourtant, certains nouveaux entrants s’insèrent dans le jeu politique local et s’y investissent activement, provoquant des tensions avec les anciens.

 

De l'investissement désenchantement militant

 

Le renouvellement ne touche pas seulement la base du parti, il affecte également la société locale des militants, ébranlant, au passage, l’équilibre partisan et les rétributions du militantisme. Certes, près des deux tiers de ces nouveaux entrants, essentiellement des personnes âgées, n’entretiennent qu’un lien extrêmement ténu avec le parti, se limitant à des dons financiers et au vote d’investiture de Nicolas Sarkozy par internet en janvier 2007. Cette distance à l’égard des activités militantes n’est pas propre aux nouveaux adhérents, puisque les anciens sont également près de la moitié à déclarer une activité militante minimale. Mais, parce qu’ils se sont pris au jeu ou parce que leur engagement était motivé par l’envie de prendre des responsabilités, un tiers des nouveaux adhérents se sont investis dans les activités militantes locales. Aux yeux des anciens, ces nouveaux entrants sont apparus comme des outsiderscherchant à subvertir les règles du système partisan local en promouvant un savoir-être et des savoir-faire « managériaux » correspondant à leurs formations scolaires et à leurs compétences professionnelles.

Partageant des attentes à l’égard de leur engagement, ainsi que des représentations du rôle de militant différentes des anciens, les nouveaux adhérents investissent des espaces militants distincts. Les anciens, en tant qu’élus locaux, monopolisent les responsabilités partisanes dans les unités de base du parti, les circonscriptions électorales et les comités de ville et valorisent le militantisme « de terrain », essentiellement pratiqué lors de scrutins locaux, qu’ils associent à des modes d’action plus « populaires » (le collage, le boîtage et le tractage). De leur côté, les nouveaux adhérents s’investissent dans certaines formes de militantisme spécifique, promues par le siège national et qui ne sont ni adossées à un territoire d’élection, ni en lien direct avec un élu local : participation à l’organisation de meetings du candidat Nicolas Sarkozy, de débats participatifs, animation de blogs militants ou du site de la fédération, investissement dans les comités de soutien à Nicolas Sarkozy et les organisations de jeunesse (les « Jeunes populaires » ou les « Jeunes actifs »).

Les élections municipales de 2008 mettent à l’épreuve leur engagement. Non seulement ils se confrontent à la résistance de certains anciens adhérents, mais en outre les rétributions – en termes de places sur les listes électorales – ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. À l’exception de quelques nouveaux adhérents qui sont parvenus à s’implanter dans leur commune de résidence (en s’engageant dans des associations locales ou dans des comités de quartier), qui ont investi les activités des comités de circonscription du parti ou se sont mis au service d’un élu local influent, nombreux sont ceux qui n’ont pas réussi à endosser le rôle du militant et à se doter de la légitimité militante et territoriale nécessaire pour accéder au statut d’éligible. Faiblement insérés dans les systèmes de relations partisans qui comptent, beaucoup d’entre eux se sont retrouvés marginalisés, avant de sortir de l’institution non sans amertume.

On perçoit combien un parti présidentialisé, qui mobilise des nouveaux adhérents ponctuellement sur des enjeux nationaux, dans le cadre d’une campagne de recrutement nationale, peine à maintenir leur engagement dans la durée et à entretenir une dynamique pour les scrutins locaux. Leur désenchantement est lié tout à la fois au décalage entre leurs attentes initiales et la réalité locale, aux résistances des anciens et à la pénurie de postes, accentuée par le contexte politique local. Au final, seule une analyse diachronique localisée, attentive aux pratiques militantes, permet d’éclairer ce phénomène de démobilisation d’un camp dans toute sa complexité.

 

 

Notes

[1] Les fédérations désignent l’organisation partisane à l’échelon départemental et comprennent l’ensemble des circonscriptions législatives, l’échelon de base de l’UMP. L’usage du terme « local » est pensé par opposition à national.

 

[2] Les données qui suivent sont tirées d’une enquête statistique menée auprès des adhérents de la fédération du Nord en novembre 2006 et en février 2007. Ce questionnaire a été administré par voie postale à plus de 2 000 adhérents et responsables de la fédération du Nord, soit un tiers de ses effectifs. 449 questionnaires ont été traités. L’objectif était de comparer les profils sociopolitiques des adhérents en fonction de leur période d’adhésion à l’UMP : les adhérents appartenant à un parti fondateur de l’UMP (RPR, DL ou UDF) ; ceux qui se sont encartés entre 2002 et novembre 2004 et « les nouveaux adhérents » entrés après l’accession de Nicolas Sarkozy à la direction de l’UMP. Par opposition aux nouveaux, ces anciens ne constituent pas une génération à proprement parler ; il s’agit d’individus sursélectionnés par l’institution, que les partis fondateurs de l’UMP ont agrégé à des moments différents de leurs histoires.

 

 

Anne-Sophie Petifils sur MetroPolitiques.eu

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 07:27

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Il y avait 35.000 caméras de surveillance, fin 2010, sur la voie publique en France. Le chiffre 2011, dévoilé ce jeudi, devrait approcher les 40.000. Et l’on atteint 673.000 appareils si l’on ajoute toutes les caméras installées dans les commerces, parkings, gares, banques...
Le tableau est contrasté selon les communes. Certaines restent rétives à la vidéosurveillance, d’autres ne jurent que par elle. La palme revient au village de Baudinard-sur-Verdon (Var), avec 12 caméras pour 155 habitants. Moins anecdotique, Nice (1 pour 553) s’est dotée d’un véritable laboratoire de la vidéoprotection.

Pour le meilleur ou pour le pire? Interview croisée entre le président de la Commission nationale de la vidéoprotection, Luc Strehaiano (Maire UMP de Soisy-sous-Montmorency et président de la Communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency), et le sociologue Laurent Mucchielli (chercheur au CNRS).

 

Lire cette interview croisée sur le site du Journal Du Dimanche (JDD)

 Lire aussi : une étude comparative sur 12 pays européens estime que « L’effet des caméras de surveillance ne dure pas longtemps » (Le Temps).

 

Laurent Muchielli sur Délinquance, justice, et autres questions de société

 

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 08:15

 

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Toulouse : pneumologie desperroquets


Ils ont bonne mine, les perroquets du"tournant de la campagne", du "il y aura un après Toulouse". Vous l'avez entendue, dès la semaine dernière, leur petite musique, les Elkrief, les Bachy, les Namias, sans parler du grand orchestre du Figaro, et des politologues-ingrédients de chez Calvi, les Reynié, Perrineau, et autres Rozès. Pour le plaisir, repassez-vous toute la compil de la volière (1), dans l'article de Sebastien Rochat. Eh bien non: le journal de France Inter de 8 heures s'ouvrait ce matin sur le dernier sondage maison, confirmant les précédents: pas d'effet Toulouse. Rien ne bouge, ou bien à l'intérieur, très à l'intérieur, de la marge d'erreur des sondages.
 
Sur les raisons de ce "non-effet Toulouse", je me permets (sans fausse modestie excessive) de renvoyer à cette chronique matinale de la semaine dernière (2), qui recensait les différences (de taille) entre l'affaire Merah et l'affaire Papy Voise de 2002. A l'intérieur de la sphère d'influence du sarkozysme, ces offensives du général Coué, pour spectaculaires qu'elles soient, ne présentent pas de mystère particulier. Bachy, Namias, Elkrief, ne sont pas volontairement les ventriloques de l'UMP. S'ils récitent du Sarkozy, c'est tout simplement parce qu'ils en respirent, et ne respirent que celà. C'est un phénomène pneumologique. Faites-leur passer un mois dans un pavillon avec des smicards ou dans un HLM avec des rmistes, ils expireront du Mélenchon, ou de l'abstentionnisme. Ils ne s'imaginent pas que l'électeur, lui, respire de tou tautres remugles. Eux qui n'ont pas d'enfants au chômage, pas de paniques de fin de mois, eux qui ne voient pas avec angoisse arriver les factures, s'imaginent le peuple à leur image, prêt à tourner comme une girouette à la première transe de BFM.
 
 Plus impalpable, le défaitisme de certains anti-sarkozystes, mis à nu par le choc de Toulouse, est aussi plus surprenant. Même si lui -et pour cause- s'exprime moins sur les grandes ondes, vous voyez de quoi je parle. Vous la sentez autour de vous, peut-être même en vous, cette étrange certitude qu'il "ne peutpas perdre", qu'ils vont "monter un coup", qu'il va"se passer quelque chose", cette croyance dans les pouvoirs magiques de l'adversaire. Faute de meilleure explication, considérons que ce sont les lambeaux de la sidérationi nitiale, celle de 2007, qui nous structure depuis cinq ans. Que ces lambeaux subsistent cinq ans après, envers et contre toutes les évidences, est en soi une victoire du sarkozysme.

 


Vous trouverez ci dessous et en clair l'ensemble des adresses web de ce présent message :

 

(1) http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4803

(2) http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4790


Daniel Schneidermann sur Arretsurimages.eu

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 06:00

Gens-du-voyage.jpg

 

Conformément à l’article L.5211-9-2 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), « par dérogation à l’article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, lorsqu’un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre est compétent en matière de réalisation d’aires d’accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, les maires des communes membres de celui-ci transfèrent au président de cet établissement leurs attributions dans ce domaine de compétences ».

Au regard de ces dispositions, les pouvoirs de police spéciale transférés au président de l’EPCI à fiscalité propre concernent l’ensemble des prérogatives mentionnées à l’article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 modifiée.

Les pouvoirs de police de l’autorité municipale mentionnés à l’article 9 de la loi du 5 juillet 2000 précitée recouvrent :

d’une part, la possibilité d’interdire en dehors des aires d’accueil aménagées le stationnement sur le territoire de la commune des résidences mobiles,                                                                           d’autre part, la possibilité de saisir le préfet de département pour qu’il mette en demeure les occupants de quitter les lieux si le stationnement irrégulier des résidences mobiles est de nature à porter atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique.

Dans le cas où cette mise en demeure n’a pas été suivie d’effets dans le délai imparti et n’a pas fait l’objet d’un recours, le préfet de département peut procéder à l’évacuation forcée des résidences mobiles.

Lorsqu’un EPCI à fiscalité propre exerce la compétence en matière de réalisation d’aires d’accueil ou de terrains de passage des gens du voyage, les pouvoirs de police spéciale des maires des communes membres définis à l’article 9 de la loi du 5 juillet 2000 précitée seront automatiquement transférés le 1er décembre 2011 au président de l’EPCI à fiscalité propre, sauf pour les communes dont le maire lui a préalablement notifié son opposition à ce transfert (article 63-11 de la loi n° 2010-163 du 16 décembre 2010).

Compte tenu de la nature de la compétence ainsi transférée, c’est bien l’ensemble du territoire communal qui est concerné par le transfert

 

D. Gerbeau sur La Gazette.fr

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 13:00

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Les points principaux des programmes des candidats à la présidentielle 2012 concernant les quartiers dits "sensibles"

- François Hollande (PS) veut créer 150.000 emplois d'avenir destinés aux jeunes, en priorité dans les quartiers populaires. Il propose des exonérations de charges pour les entreprises embauchant un jeune de ces quartiers. Le candidat PS a aussi annoncé "un ministère de l'Egalité territoriale" et souhaite mettre fin "aux zonages" (ZUP, ZEP, ZUS,...), sauf en matière de délinquance puisqu'il compte mettre en place des "zones de sécurité prioritaires". Il compte aussi mettre en oeuvre une "sécurité de proximité".

"Je lutterai contre le délit de faciès dans les contrôles d'identité par une procédure respectueuse des citoyens, et contre toute discrimination à l'embauche et au logement", assure-t-il. Concernant l'éducation, la priorité "ira aux zones en difficulté", promet le candidat.

- Nicolas Sarkozy (UMP) a annoncé un deuxième Plan de rénovation urbaine (PNRU2) consacré aux quartiers "les plus prioritaires". Le deuxième plan devrait être plus "concentré" que le premier qui concernait 480 quartiers.
M. Sarkozy souhaite que la clause d'insertion professionnelle passe de 5 à 15%.
Il souhaite désenclaver les quartiers défavorisés par les transports en commun, ainsi que les "internats d'excellence" qui concernent 20.000 jeunes de banlieue.

- Eva Joly (EELV) propose de donner un droit d'objection aux habitants de banlieue sur les opérations de démolition pilotées par l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).
Eva Joly souhaite aussi encourager la création d'entreprises par les habitants, développer une offre de transports sécurisée et mettre en place des récépissés pour chaque contrôle d'identité. La candidate veut modifier le système d'affectation des enseignants "afin qu'aucun enseignant ayant moins de cinq années d'expérience ne soit nommé contre son gré dans les zones sensibles". Les enseignants en zones sensibles bénéficieront d'un allègement des charges horaires devant les élèves.

- François Bayrou (MoDem) souhaite la création d'un ministère de l'Egalité qui prendrait en charge "la lutte contre toutes les discriminations, qu'elles soient liées à l'origine, au handicap au sexe, ou à la vie personnelle". Il propose une "évaluation citoyenne des promesses des candidats".

- Marine Le Pen (FN) veut organiser dans le cadre d'un plan décennal, la destruction des cités construites dans les années 1955 à 1970 et leur remplacement "par un habitat de taille et d'esthétique traditionnelles, dans le respect de chartes d'insertion paysagère". Elle promet d'inscrire dans la Constitution "que chaque Français a droit aux services publics, indépendamment de ses revenus ou de son lieu de résidence".

-Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) veut mettre "fin aux politiques ciblées", supprimer le ministère de la Ville et réorienter les politiques de droit commun vers "l'accès au droit à la ville pour tous".

- Philippe Poutou (NPA) plaide pour un "plan d'urgence social pour les quartiers", "le rétablissement et l'augmentation des subventions aux associations de terrain et aux politiques de prévention", "un programme massif de construction de logements sociaux", "la réhabilitation urgente des immeubles insalubres avec de vraies propositions de relogements décentes et définitives".

- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) propose de mieux récompenser les enseignants dans les zones difficiles.

 

 

Sur le Courrier des maires.fr

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 07:31

pavillons

 

La présidentielle de 2007 a révélé un fort contraste électoral entre les « pavillons » et les « cités » : alors que les pavillonnaires ont majoritairement voté en faveur de Nicolas Sarkozy, les habitants des quartiers HLM ont eux plus souvent choisi Ségolène Royal.

 

Cette opposition a été commentée par la presse tant ce penchant à droite des pavillonnaires ne fait au fond que renforcer l’image déjà classique de ces petits propriétaires comme acquis à l’ordre établi ou disposés au conservatisme politique. Dès le XIXe siècle, la propriété individuelle est, en effet, défendue par les milieux patronaux, et par les catholiques sociaux, comme un mode de moralisation des familles ouvrières, valorisant l’effort et le mérite individuel, alors qu’elle est dénoncée par les socialistes comme un leurre. Pierre Bourdieu a très bien montré que le tournant de la politique du logement, dans les années 1970, avait été pris notamment pour des raisons électorales : il s’agissait d’encourager la préférence des ménages modestes pour la maison individuelle dans l’objectif de lutter contre le « collectivisme » [1]. D’où, sans doute, le portrait peu amène de ces petits pavillonnaires qu’on retrouve fréquemment dans la littérature sociologique. Cette image ne va pourtant pas de soi, comme l’a souligné Susanna Magri [2] et comme le confirme notre enquête dans un quartier pavillonnaire de Gonesse (Val-d’Oise), habité par plusieurs générations de ménages que nous avons qualifiés de « petits-moyens » [3].

       

Un vote variable, mais une stabilité : le civisme électoral

 

Dans ce quartier des Peupliers, comme dans d’autres quartiers de pavillons, Nicolas Sarkozy est bien arrivé en tête des élections présidentielles, recueillant 35 % des suffrages au premier tour et 53 % au second. En amont de ce scrutin, les résultats électoraux des années 1990 à 2000 aux Peupliers sont également marqués par la montée d’un vote de droite et d’extrême-droite. Cependant, en examinant de près la succession des élections récentes, et a fortiori en remontant sur plusieurs décennies, les pratiques électorales des habitants apparaissent plus complexes et contrastées. Il faut donc insister sur le risque d’erreur qu’il y a à homogénéiser le vote des pavillonnaires et à le figer comme vote de droite : c’est s’interdire de réfléchir aux conjonctures et aux facteurs complexes qui décident du positionnement des électeurs et qui favorisent aujourd’hui leur droitisation.

En effet, on a longtemps eu affaire à un quartier qui n’était ni « de droite », ni « de gauche ». Les générations qui s’y sont succédé ont été partagées électoralement, et le quartier a souvent basculé d’un scrutin à l’autre. À Gonesse, le parti communiste a longtemps été bien implanté, notamment grâce aux petits pavillonnaires qui votaient pour lui jusqu’au milieu des années 1970. Le parti socialiste est devenu la première force politique dans les années 1980. Le maire socialiste élu en 1995 l’a été pour partie grâce aux voix des électeurs des Peupliers, et, en 2008, il arrive toujours en tête dans sa commune et en particulier dans ce quartier. Ainsi, ce qui fait l’identité politique des Peupliers, c’est moins son orientation (puisqu’on peine à dégager de grandes tendances sur le long terme) que son « civisme » (c’est-à-dire l’importante participation électorale). Le contraste avec les quartiers populaires caractérisés par une abstention élevée est, sur ce plan, saisissant : depuis les années 1970, les écarts de taux de participation entre les bureaux de vote des Peupliers et ceux des cités HLM voisines sont de l’ordre de 10 points. Ce civisme électoral élevé et durable constitue un indicateur fort du positionnement social de ces pavillonnaires : il exprime chez ces ménages la volonté d’avoir prise sur leur environnement social et politique, de la même manière qu’ils sont parvenus à avoir prise sur leur trajectoire ascendante. 

      

L'explication du vote à droit : entre trajectoires sociales et contexte local

 

Comment comprendre, alors, dans ce contexte de fort civisme et de diversité des préférences électorales, l’émergence du vote pour le Front national dans les années 1980 ? Cette percée s’opère dès les européennes de 1984 et marque le début d’une progression continue durant plus de 20 ans, avec des percées fréquentes au-dessus de 25 %. Ce vote s’inscrit, bien entendu, dans un contexte national, mais il repose également sur des facteurs sociaux propres à la commune et au quartier. Plusieurs travaux ont montré que le déclassement subi dans les années 80 et 90 joue un rôle central dans le développement du vote d’une partie des ouvriers et des employés à l’extrême-droite [4]. En ce qui concerne les « petits-moyens » des Peupliers, ils ne sont pas affectés par le déclassement et la précarisation au même degré que les familles d’ouvriers et d’employés des cités, mais leur fragilisation est toutefois présente tant au sein du monde du travail que du fait des incertitudes quant au devenir scolaire et professionnel des enfants. Le départ de voisins anciens, remplacés par des « nouveaux », notamment des immigrés réfugiés de Turquie perçus comme tirant le quartier « vers le bas », a produit chez les anciens habitants un fort sentiment de déclassement statutaire qui a nourri, pour certains, un discours xénophobe parfois virulent. Mais ce discours et ce vote ont également été alimentés par des facteurs locaux proprement politiques. L’équipe municipale de droite à la tête de la commune dans les années 1980 a contribué à légitimer l’extrême-droite et ses discours sur l’immigration. Elle s’est régulièrement « élargie », intégrant des personnalités proches du FN et elle a stigmatisé activement et ostensiblement les familles « turques » par la mise en place d’une politique de préemption des maisons mises en vente aux Peupliers, afin de limiter leur installation. C’est dans ce contexte qu’il faut analyser le succès de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007.

Nicolas Sarkozy capte une partie de l’électorat frontiste et distance la candidate socialiste de 7 à 12 points selon les bureaux de vote (alors qu’elle le dépasse de plus de 20 points dans la cité voisine). Les employés du privé se sont en particulier nettement prononcés en faveur du candidat de l’UMP [5]. Ce vote manifeste à la fois un désir d’ordre et une condamnation des « assistés » : les petits propriétaires situés juste au seuil des classes moyennes se sont reconnus dans le discours libéral de Nicolas Sarkozy valorisant les « méritants », le reprenant à leur compte pour mieux se distinguer des bénéficiaires des aides sociales, et en particulier des immigrés et des « Turcs ». Mais, paradoxalement, la population cible de ces discours, la population réfugiée de Turquie, est finalement portée au même type de positionnement dans une logique similaire : elle aussi souhaite se distinguer des « mauvais » immigrés, faire preuve de son intégration dans la société française, et elle a majoritairement voté pour le candidat de l’UMP. 

      

Des tentatives de mobilisation locale à gauche

 

Deux éléments importants ressortent de notre enquête : d’une part, contrairement à des représentations hâtives, les nouveaux clivages n’opposent pas nécessairement « Français » et « immigrés », et doivent aussi être analysés en référence à des positions et des trajectoires sociales finement caractérisées. D’autre part, l’accentuation des tensions entre habitants n’exclut pas de nouvelles formes de mobilisations formelles ou informelles pour l’amélioration des relations de voisinage ou la valorisation du quartier.

Une partie des anciens habitants, par exemple, manifeste des formes de soutien envers les nouveaux arrivés, notamment des familles immigrées, que ce soit au sein de la sociabilité de voisinage (invitations, petits cadeaux, organisation d’une « fête des voisins »), ou dans le cadre d’associations (par exemple, le Secours catholique organise du soutien scolaire pour les enfants). Certains habitants arrivés au cours des années 1990 et 2000 ont enfin investi les instances créées par la municipalité socialiste dans le cadre de la démocratie participative locale (conseil de quartier et « bureau de quartier » qui se réunit régulièrement pour préparer les séances plénières). Les réunions permettent tout à la fois de discuter des projets de la mairie et de centraliser les doléances (sur les problèmes de stationnement, de circulation, de petite délinquance). Ainsi, Isabelle Fayard, élue municipale socialiste depuis 2001, médecin scolaire, participe au bureau de quartier. Âgée d’une quarantaine d’années, issue de l’immigration italienne, ayant grandi dans une commune minière de l’est de la France, elle s’est particulièrement engagée dans un projet de création de centre social. L’un des jeunes d’une famille de réfugiés de Turquie, Paul Günes, étudiant en droit âgé de 27 ans, s’est, lui aussi, investi dans le bureau de quartier dans l’idée de lutter contre la stigmatisation dont sa communauté fait l’objet. Il a été élu conseiller municipal de la majorité de gauche en 2008, dans un contexte d’ouverture des listes à la « diversité » [6].

De nos jours, comme dans les années 60, la vie pavillonnaire ne signifie donc pas nécessairement repli sur soi, conservatisme et individualisme, contrairement à la représentation dominante. Toutefois, ces formes de mobilisation locale ne parviennent plus autant que par le passé à construire une appartenance commune au-delà des différences, faute de rencontrer une offre politique partisane adéquate.

Notes

[1] Voir le numéro des Actes de la recherche en sciences sociale consacré au logement, n° 81/82, mars 1990.

[2] S. Magri. 2008. « Le pavillon stigmatisé. Grands ensembles et maisons individuelles dans la sociologie des années 1950 à 1970 », L’Année sociologique, 58, n° 1, p. 171-202.

[3] Le terme de « petits-moyens », repris des propos d’une enquêtée, nous a paru pertinent pour désigner les ménages formant la majeure partie des habitants de ce quartier au fil des générations : des ménages d’origine populaire ayant connu une trajectoire de petite ascension sociale tendant à les rapprocher des classes moyennes sans les y inscrire totalement. Nous renvoyons à notre ouvrage : M. Cartier, I. Coutant, O. Masclet et Y. Siblot. 2008. La France des « petits-moyens ». Enquête sur la banlieue pavillonnaire, Paris : La Découverte.

[4] Pour une analyse de cette évolution sur la longue durée, voir : S. Beaud et M. Pialoux. 1999. Retour sur la condition ouvrière, Paris : Fayard, et leur article : « Pourquoi la gauche a-t-elle perdu les classes populaires ? Petit retour sur l’histoire », in À gauche !, Paris : La Découverte, 2002 ; et M. Simon et G. Michelat. 2004. Les ouvriers et la politique, Paris : Presses de Sciences Po.

[5] Analyse d’un questionnaire « sortie des urnes » administré le 22 avril 2008 aux Peupliers.

[6] Voir sur ce point M. Cartier, I. Coutant, O. Masclet et Y. Siblot. 2010. « Promotion et marginalisation des candidats de la “diversité” dans une commune de la banlieue parisienne », Politix, n° 91, p. 179-205.

 

Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet, Yasmine Siblot sur Metropolitiques.eu

 


 

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 10:23

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A l'invitation des 4 sections du secteur (bientôt 5 avec celle du canton de Geispolsheim en voie de constitution) c'est dans un restaurant de Lingolsheim archi plein qu'a été lancé la campagne pour François Hollande dans ce territoire à la fois urbain et rural.

Il faut dire que les actions sur le terrain ont débuté il y a quelques semaines déjà, et que l'important de cette soirée était pour les élus, militants et sympathisants socialistes, de pouvoir partager les espoirs mis dans cette campagne présidentielle. On y parla beaucoup de plannings, de porte à porte auprès des électeurs et de ces opérations coup de poing qui devraient s'en suivre, une façon comme une autre de montrer la présence du Parti socialiste dans un territoire où l'affluence enregistrée lors du vote des primaires de 2011 autorise des lendemains porteurs d'ambitions et de projets.

   
Pour la petite histoire, on se souviendra que la réforme Marleix a rattaché 3 communes (Illkirch, Souffelweyersheim et Reichstett) aux 2ème et 3ème circonscriptions avec l'espoir, inavoué pour certains stratèges à droite, de compliquer la tâche des candidats de gauche qui se présenteront aux futures élections législatives.

Sans doute faut-il également se rappeler ce que dans ce territoire, des décennies de politiques au fil de l'eau ont créé comme problèmes (déplacements, mixité générationnelle et sociale, mitage des territoires, perturbations des écosystèmes, etc) et dont il s'agit aujourd'hui de réparer les dégâts.

   
Mais dans l'immédiat c'est bien du programme de François Hollande dont il a été question et de la meilleure façon de le décliner au plus proche du quotidien des habitants.

Chacun sait que la crise existe et que nous la surmonteront d'autant mieux que nous saurons faire partager les efforts à la hauteur des possibilités de chacun.

Chacun sait également que cette volonté de François Hollande doit aller de pair avec la capacité de susciter la confiance envers un avenir dont il s'agit de repenser l'architecture.

   
Alors que l'économie et la finance dominent outrageusement les relations sociales et la redistribution des richesses, savoir redonner du sens à la solidarité et à la justice sociale est un engagement qui concerne chacun d'entre nous, là où nous vivons, travaillons et tissons du lien social. Tel est aussi cet engagement dont il fut question hier soir et qu'il s'agira de développer au jour le jour avec application et constance, partout ou cela sera nécessaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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