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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 08:48

 

 

 

 

 

Selon une révélation faite dans Challenges, le journal Le Parisien ne serait pas racheté par Serge Dassault, sénateur UMP et candidat malheureux aux élections municipales de Corbeil Essonne en mars 2008, après l'invalidation du scrutin municipal par le Conseil d'Etat pour irrégularités des comptes de campagne des listes  menées par Serge Dassault  et son adversaire communiste.

A l'époque, cette élection avait défrayé la chronique, On reprochait notamment à Serge Dassault d'avoir offert des dons d'argent aux habitants lors de la campagne.


Il faut dire que le personnage est haut en couleurs,.Célèbre par ses démêlés électorales, il l'est  tout autant par ses propos à l'emporte pièce qui dénotent sa profonde aversion pour les idées de gauche et sa politique sociale.

C'est aussi lui qui en 2008 jugeait anormal d'aider les chômeurs, "des gens qui ne veulent pas travailler"...

 

En 2004 Serge Dassault expliquait que les journaux devaient diffuser "des idées saines" car ajoutait-il "nous sommes entrain de crever à cause des idées de gauche".

Faut-il croire que ce grand admirateur de l'organisation chinoise du travail, pousserait l'avantage jusqu'à prôner la fin des congés payés et du droit de grève ? La question mérite d'être posée.


Quoiqu'il en soit, cette révélation de Challenges a de quoi rassurer quelque peu les salariés du Parisien, lorsque l'on connait la conception des ressources humaines de ce grand capitaine d'industrie, par ailleurs président de la Socpresse, groupe de presse publiant entre autre le Figaro.

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 11:48

assembleenationale

 

 

Par le biais de deux propositions de loi identiques déposées conjointement dans les deux chambres, les sénateurs et les députés socialistes ont tenté de limiter le cumul des mandats des parlementaires avec une fonction exécutive au sein d’une collectivité ou d’un EPCI. L’Assemblée a rejeté le texte le 19 octobre et le Sénat s’apprête à en faire de même le 28 octobre.

« Le mandat parlementaire est incompatible avec l’exercice de toute fonction exécutive au sein d’une collectivité territoriale ou d’un établissement public de coopération intercommunale », indique essentiellement la proposition de loi déposée par les présidents des groupes socialistes, Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Bel, de chaque chambre.

Selon le texte des députés, « la limitation du cumul des mandats constituerait une avancée démocratique majeure permettant de régénérer notre démocratie. L’argument selon lequel le cumul des mandats permet une articulation entre l’échelon local et le niveau national afin de permettre au parlementaire de connaître la réalité du « terrain » et de mieux répercuter les attentes de la population n’est plus valable aujourd’hui. »

Un argument insuffisant pour la majorité qui a voté contre cette proposition de loi le 19 octobre. « Nous estimons que l’intérêt général est moins bien défendu avec des élus coupés du terrain, avait affirmé la semaine précédente lors de la discussion des articles le ministre chargé des relations avec le Parlement, Henri de Raincourt, nous pensons que l’interdiction du cumul n’aura qu’une influence restreinte sur l’absentéisme parlementaire. » Il critiquait également certaines « imperfections » du texte, comme le flou régnant autour de la notion de « fonction exécutive ».

Renvoi du Sénat

En commission des lois du Sénat le 13 octobre, une motion de renvoi en commission avait été votée de la nécessité d’approfondir la réflexion, avec notamment les conclusions à venir à ce sujet de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales, et l’approche d’un débat similaire lors de l’examen du projet de loi sur l’élection du conseiller territorial.

A cette occasion, l’imprécision de la proposition avait aussi animé les débats, ainsi que la possibilité d’étendre les interdictions de cumul à d’autres situations. « Le renvoi en commission n’équivaut pas à un enterrement, mais à une mise en attente d’un texte important », a estimé le sénateur UMP Patrice Gélard, rapporteur du texte. L’examen en séance publ ique le 28 octobre ne devrait pas réserver un meilleur accueil au texte.


CHIFFRES CLEF

 

  Le cumul des parlementaires

Sur 577 députés :
  • 264 exercent un mandat de maire,
  • 18 la fonction de président de conseil général,
  • 7 celle de président de conseil régional ;
Sur 343 sénateurs :
  • 117 exercent également le mandat de maire,
  • 30 celui de président de conseil général,
  • 5 celui de président de conseil régional.
Ces chiffres ont été précisés par Henri de Raincourt, le 14 octobre 2010, à l’Assemblée le 14 octobre 2010.

R;Richard sur La gazette.fr

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 12:50

 

 


neuilly-sur-seineautres-actualites-neuilly-sur-seine-france.jpg

Avenue Achille Perretti – Neuilly (92): Des Milfs en Burberry promènent leur caniche pendant qu’ailleurs dans la ville leur progéniture à mèche fume des joints en cachette dans le parking de la résidence familiale. Un week-end comme les autres à Neuilly que rien ne semble pouvoir perturber, surtout pas les élections de délégué de circonscription Neuilly-Puteaux de l’UMP, à venir ce jeudi.


Un vote, sur le papier assez anodin, puisque les membres de l’UMP doivent désigner celui qui dirigera la section du parti pour les deux années à venir. Jean Sarkozy – unique candidat en 2008 – se présente à sa propre succession.

Sauf que depuis une semaine c’est la guerre : Alors qu’un candidat s’alarme d’un trucage du scrutin, plusieurs ténors UMP nationaux interviennent dans la presse pour soutenir le fils du président. En même temps, le staff du maire de Neuilly (divers droite) œuvre en sous main pour faire battre Jean Sarkozy. Mais la plus grosse prouesse en date reste celle du conseiller général en scooter qui vient d’obtenir lundi matin le soutien in extremis d’Arnaud Teullé, qu’il avait pourtant lâché pendant les municipales de 2008. Bref, ça merdouille pas mal à Neuilly.

Lundi 11 octobre, StreetPress rapportait dans une première enquête le combat difficile que menait Jean Sarkozy à Neuilly pour conserver son poste de délégué de circonscription. Repris d’abord par Rue89 puis par RTL, France Info , Marianne et même Pure People , l’info prédisait La fin programmée de Jean Sarkozy à Neuilly .

La réaction des proches du fils du Président est immédiate. Toute la semaine dans le Point, Le Figaro ou Le Parisien , ils tentent de calmer le jeu en assurant que Jean Sarkozy se dirige vers une victoire facile. Mais pas de bol pour Jean Sarkozy qui voulait rester discret: mardi un article du Parisien annonçait qu’il venait une nouvelle fois d’échouer ses examens de deuxième année de droit.


Analyste financier de 44 ans, Rémy Galas ne veut pas parler au téléphone et demande qu’on le rappelle sur un autre numéro. L’adversaire n°1 de Jean Sarkozy flippe d’être sur écoute. Pour le scrutin de jeudi, il confie à StreetPress ses craintes d’un vote marqué par des « irrégularités »… La team du fils du président serait-elle partie pour bourrer les urnes ?


Dans un courrier adressé à Patrick Devedjian et Xavier Bertrand , Galas dénonce l’avancée précipitée de la date du scrutin du dimanche au jeudi, « loin de faciliter le vote de bon nombre d’adhérents pris par leurs activités professionnelles ». Il est vrai que les horaires de vote à Puteaux sont dignes d’un guichet administratif: entre 10h et 12h et 15h et 19h (voir ci-contre la convocation envoyée aux militants).

Minnie Tannanbaum, sexagénaire franco-américaine anciennement engagée aux US au Parti Républicain est aussi « très remontée » : La candidate a contacté StreetPress pour signaler qu’elle était aussi dans la course et pour confier son agacement : « Ils ont fait une marée de fautes de frappe en recopiant ma profession de foi !».

Plutôt que truquée d’avance, l’élection de jeudi apparaît surtout comme organisée à l’arrache. Après la sortie de l’article de StreetPress , la fédération UMP fait savoir au Point que la date est bousculée pour éviter de chevaucher les vacances de la Toussaint. Sauf que les procurations reçues par les militants mentionnent toujours la date initiale. Sollicité par StreetPress, Jean Sarkozy n’a pas souhaité s’exprimer.

Rémy Galas écrit à Devedjian


 



Des horaires de vote pire qu’un guichet d’administration


 

L’adjoint de Fromantin mobilise contre Jean Sarkozy

Pierre-Adrien Babeau, jeune diplômé en marketing, est l’adjoint de Jean-Christophe Fromantin à la mairie de Neuilly. Pierre-Adrien Babeau le reconnaît d’emblée : « Tout le monde sait que je ne suis pas le meilleur ami du monde de Jean Sarkozy parce qu’on est un peu les deux jeunes à Neuilly ». Et alors que son boss s’apprête à affronter la candidate du fils du président aux cantonales de mars 2011 et s’annonce déjà comme un rival de Jean Sarkozy aux prochaines législatives, Pierre Adrien écrit mardi un courriel à ses proches restés à l’UMP : « Comme vous le savez peut-être, les élections de délégué de circonscription sont jeudi à Neuilly. Si vous êtes à jour de cotisation, n’hésitez pas à aller voter entre 14h et 20h à la permanence du Roule ».

Intox et rumeurs à gogo

Après la publication lundi 11 octobre de l’enquête de StreetPress – largement reprise dans d’autres médias – c’est par journaux interposés que les candidats ont dégainé. Côté Sarko, Thierry Solère, vice-président du Conseil Général des Hauts-de-Seine monte au créneau dans le Point . L’article signé Ségolène Gros de Larquier annonce déjà la victoire d’un Jean Sarkozy « triomphant ». Dans la même veine, Isabelle Balkany rétorque à l’AFP , expliquant que certains candidats en lice « ne sont que des faux nez envoyés par d’autres gens ».

De là à voir Rémy Galas rouler pour Fromantin, les mauvaises langues franchissent le pas allègrement, assurant à StreetPress avoir vu le candidat rencontrer son jeune adjoint la semaine dernière. Dans la série info ou intox, les rumeurs arrivent en direct à la rédaction de StreetPress : On aurait vu Jean Sarkozy et le vaincu des municipales Arnaud Teullé sceller leur rapprochement ce week-end au cours d’un déjeûner. Teullé aurait roulé pour Rémy Gallas avant de le lâcher. Tentative d’intox aussi sur le nombre de bureaux de vote qui seraient ouverts jeudi… Les corbeaux se bousculent dans les boîtes mails de votre site d’info préféré avec les rumeurs les plus bidons.

Objectif pour les anti-sarko : Chercher à faire jaillir une nouvelle polémique dans la presse – sur le modèle de l’Epad – pour pousser Jean Sarkozy à jeter éponge avant même le jour du vote. Côté Jean Sarkozy : Refuser «  toutes les sollicitations des médias » pour éviter d’alimenter le buzz.

Arnaud Teullé, le candidat malheureux de 2008, refait surface

Le combat a aussi lieu sur le terrain, où Jean Sarkozy peut s’enorgueillir depuis lundi du soutien d’un autre figure locale de l’UMP, Arnaud Teullé – le putschiste de David Martinon expulsé de l’UMP en 2008 pour s’être présenté contre Jean-Christophe Fromantin. Chef de file du mouvement « Fidèles à Neuilly », il confirme à StreetPress « avoir - par un mail s’adressant à 5.000 contacts – souhaité que tous ceux qui ont adhéré [à son mouvement] soutiennent la candidature de Jean Sarkozy ».

Cette mobilisation est vécue comme une véritable trahison pour Rémy Galas – présent sur la liste de Teullé aux municipales de 2008 – et qui affirme avoir eu son feu vert pour se présenter au poste délégué de circonscription. Arnaud Teullé, a attendu le dernier moment – le lundi 18 octobre – pour s’aligner sur Jean Sarkozy. Nommé en 2008 inspecteur de l’éducation par décret du président Sarkozy – où il perçoit 3.800 euros mensuel – il n’était plus depuis les municipales dans les petits papiers du fils du président. Aujourd’hui il pense « sans doute travailler avec Jean dans le futur ».

Après le psychodrame des municipales rien n’est moins clair

Bilan des courses : D’abord une défiance qui augmente, à l’instar de la candidate Minnie Tananbaum pour qui « des personnes à l’intérieur de la fédération ne sont pas satisfaites avec la gestion de l’UMP ». De son côté, Rémy Galas finit par nous lâcher qu’il voterait contre Jean Sarkozy s’il était lui-même hors course dans un hypothétique second tour. Et ensuite un rapport des forces pas clair au sein de la fédération. Même Denis Bernier, un concessionnaire automobile de 55 ans, également candidat jeudi, ne se hasarde pas à livrer son pronostic : « On n’a pas de repères. La dernière fois, il n’y avait qu’un candidat. Dans l’hypothèse d’un second tour, ça dépendra du candidat qui arrive derrière Jean… ».

Résultats jeudi, à partir de 20 heures.


 

« La communication autour de l’élection manque à tel point de rigueur qu’on finit par se demander si la confusion est volontairement entretenue »

my Galas


 

« Ils ont fait une marée de fautes de frappe en recopiant ma profession de foi ! »

Minnie Tananbaum


 

« Il faut réunir plus les gens de l’UMP sur Neuilly et dépasser les personnalités qui sont en place aujourd’hui »

Denis Bernier


 



A lire aussi sur StreetPress :

La fin programmée de Jean Sarkozy à Neuilly

 


Source: Robin D’Angelo et Johan Weisz | StreetPress
Crédits photo: Michela Cuccagna

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 08:08

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Le coût des énergies renouvelables pour les ménages allemands, qui les subventionnent via leur facture d'électricité, va bondir de 70% l'an prochain à 16,7 milliards d'euros, ont annoncé vendredi les propriétaires.

Il n'y a pas qu'en France que le problème se pose. En Allemagne, l'électricité issue du vent ou du soleil n'est pas subventionnée directement par l'Etat. La production est encouragée par un prix de rachat garanti aux propriétaires d'éoliennes et de panneaux solaires de leur électricité, supérieur au prix des énergies conventionnelles, et qui est payé par
les propriétaires des réseaux où le courant est injecté.
Ce développement a pour effet de reporter la charge sur les consommateurs. Les détracteurs du système avancent aussi qu'il subventionne indirectement les producteurs chinois de panneaux solaires. L'installation de nouveaux panneaux solaires de janvier à août a déjà atteint 4,9GW, contre 3,8 GW sur l'année 2009, une année déjà record.

 

Sur le Moniteur.fr

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 14:14

 

 

 

francis-hammer-photo-copie-1.jpg10 juin 2007, au soir du du 1er tour des élections législatives, Laurent Fabius interpelle Jean-Louis Borloo qui lui confirme l'existence dans les cartons de l'Elysée d'un projet de TVA sociale.

Scud en direction du Parti socialiste ? ou feu de paille retoqué par le Conseil économique et social saisi en septembre 2007 par François Fillon ? le projet ne fait pas long feu et finit par recevoir le coup de grâce par Christine Lagarde, pour qui il s'agissait d'une « piste opportune mais pas propice, en ce qu'elle serait facteur d'inflation et probablement peu créatrice d'emploi »

 

Exit donc la TVA sociale. Jusqu'à ce jour du 4 octobre 2010 où François Coppé en mal d'existence sur l'échiquier politique du moment, ressort dans les colonnes du Figaro ce projet mort né  en l'habillant du vocable habile et racoleur de TVA anti-délocalisations, ce qui dans une période de crise économique et de perte de compétitivité des produits made in France à de quoi séduire plus d'un adepte de la remobilisation au service d'une France industrieuse et performante.


Pour autant, derrière cette intention qui n'est pas exempte d'arrières pensées politiques, il convient de douter fortement de la pertinence d'un tel projet, livré en l'état, et ignorant délibérément la guerre des politiques tant monétaires que fiscales menées dans et en dehors des pays de l'Union européenne.

Une TVA à 24,6 %  n'aurait en soi rien d'originale pour peu que l'on veuille bien oublier que les armes budgétaires et fiscales, les politiques monétaires et autres leviers pour l'emploi et la compétitivité des entreprises ont depuis bien longtemps montré leurs limites dans une compétition mondialisée où les grands pays se marquent à la culotte bien que ne concourant pas tous dans la même division.


En 2007, au temps de la grande coalition CDU, CSU,SPD. l'Allemagne avait augmenté son taux de TVA de 3 points en contrepartie de la baisse de 2 points de la cotisation chômage (de 6,5% à 4,5%), renforçant par là même l'équilibre des ses finances et la compétitivité de ses entreprises déjà bien amorcés par les dispositions HARTZ 1 à 4 introduites par le gouvernement SCHOREDER entre 2003 et 2005.

Toutefois dans la comparaison que semble vouloir engager le président SARKOZY avec notre puissant voisin, vouloir isoler cette initiative du gouvernement Merkel du contexte qui l'a précédé équivaut à botter en touche  la nécessaire politique du juste retour des fruits de la production et de la croissance des biens disponibles.

C'est oublier aussi que cette hausse de la Mehrwertsteuer (la TVA allemande) n'a pas épuisé pour autant la polémique sur les taux réduits et les incidences sur les bas revenus d'une taxe réévaluée. Sans compter que cette politique fiscale dont on mesure aujourd'hui mal les effets venait après la cure de cheval imposée par Gehardt SCHROEDER tant sur les salaires que sur les protections sociales.

 

Vouloir mettre en exergue la bonne santé actuelle de l'économie Allemande au prétexte d'une politique décriée par beaucoup comme antisociale demeure discutable à bien des égards, si l'on veut bien également se rappeler que l'Allemagne, après avoir longtemps été la 2ème économie mondiale, demeure toujours et de loin, la première puissance économique européenne, avec ses industries performantes et son tissu de PME sans équivalent dans le reste de l'UE.

Ce n'est pas en effet la même chose que de vouloir soutenir politiquement une industrie à la pointe de l'innovation, assise sur l'antériorité de son positionnement haut de gamme, et de fait à l'abri des concurrences exacerbées, forte également d'une tradition de dialogue telle qu'elle subsiste encore au sein du patronat et des syndicats... que de vouloir imposer sans concertation aucune des mesures de soutien à nos entreprises sachant que leur positionnement moyenne gamme les met en prise directe avec la concurrence des pays à bas salaires !


Faute d'avoir su à temps s'imposer l'indispensable remise à plat des conditions présidant à la juste production et redistribution des richesses produites dans notre pays, la politique Elyséenne en vient , faute de mieux, à plagier sans aucun recul ce qui s'est fait Outre-Rhin dans des conditions contestables et propres à ce pays.

 

 

Une TVA sociale n'a de sens que dans l'optique d'une juste répartition des efforts consentis, faisant foi d'un réel investissement dans une redynamisation par le haut de notre tissu industriel.

 

Vouloir régler le problème de nos exportations par le seul biais d'une hausse de la TVA, tient lieu de la politique incantatoire, sachant qu'un avantage de quelques pour cent donné à nos entreprises ne saurait en aucun cas combler l'écart des salaires qui existe entre pays avancés et pays émergeants (dans un rapport de 1 à 10 et parfois plus), pas plus qu'il ne saurait nier les plus values que s'accordent les pays pratiquant des politiques sociales et écologiques qui tiennent plus de la pratique discursive que de réalisations effectives.

 

Jean Marie LE GUEN et Manuel VALLS résument assez bien la situation quand ils affirment « qu'il nous faut amorcer un véritable big bang fiscal, ne s'interdire aucun tabou et interroger toutes les facettes de notre système fiscal y compris la T.V.A », à la condition expresse toutefois de bien vouloir se rappeler qu'il ne peut avoir de réforme fiscale réussie que celle qui fasse état d'un juste échange dans un monde aujourd'hui partagé entre libre échangisme et protectionnisme.

A ce stade, il paraît difficile de croire au succès de manipulations sur la TVA prises isolément, dans un temps où une part non négligeable des délocalisations dont souffrent nos compatriotes a pour destination les pays à moindres salaires de l'Union européenne !

 

Il paraît tout aussi aléatoire de s'abandonner aux vertus d'une politique fiscale univoque si le but avoué est de redonner du pouvoir d'achat et des salaires dans un temps où nos entreprises se battent sur des prix là, où leurs homologues allemandes s'imposent sur leur savoir faire et leur faire savoir...

 

De la même façon il ne faudrait pas prendre pour monnaie comptant, le fait d'avoir à appliquer un copié collé des initiatives prises par un Gérard SCHROEDER aux fins des restaurer la machine industrielle allemande. Pour en récolter aujourd'hui les bénéfices par la conquête de nouveaux marchés et la consolidation des positions acquises, cette politique n'en demeure pas moins une formidable machine inégalitaire, qui plombe durablement les consommations et accentue les inégalités dans un pays qui il n'y a guère se nourrissait aux conquêtes de l'humanisme rhénan.

 

Innovation – recherche – éducation - économie financière encadrée - justes échanges- concertations - Europe fiscale- Europe sociale- droit du travail et au travail - redistributions équitables de la valeur ajoutée - tels sont les mots clefs qui devraient faire souche dans l'indispensable dialogue qui aujourd'hui ,à tous les étages de la vie publique, n'existent qu'à la marge où alors en des termes qui marquent tout autant l'hypocrisie d'un capitalisme primaire qui dévore ses propres enfants, que l'impasse qui se profile à l'horizon d'une politique Sarkozienne, s'imposant désormais dans toute l'inanité de ses prétentions et du vide abyssal qu'elles provoquent.

 

Francis Alexis HAMMER

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 10:03

 

periljeune-copie-1.jpg

 

Irresponsable ! ». L’élément de langage est sur toutes les lèvres umpistes, et s’adresse à la Némésis du président de la République, et accessoirement première secrétaire intérimaire du parti socialiste, j’ai nommé Ségolène Royal. Irresponsable, donc, d’avoir jugé favorablement le fait que la jeunesse – en particulier lycéenne – descende dans la rue contre les retraites. « A 15 ans, à 16 ans, je pense en effet que les jeunes sont responsables et savent pourquoi ils descendent dans la rue. Je leur demande d’ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique ».

 

De quoi déclencher un tir de barrage évoquant le bon vieux temps du procès en folie et en incompétence de la campagne de 2007. Eric Besson s’en étoufferait presque : « démagogique […] irresponsable […] hallucinante […] mais qu’est-ce que ça veut dire ? ». Oui d’ailleurs, irresponsable, admettons, mais pourquoi ? C’est que la majorité présidentielle, peut-être inspirée par le care socialiste, a le souci de la jeunesse et de sa sécurité. Nadine Morano s’inquiète de la « mise en danger » des adolescents, dont les « regroupements spontanés » peuvent dégénérer vite ; et puis il ne faudrait pas qu’ils oublient la loi, et le fait que le blocage des lycées est « totalement interdit ».

 

Jean-Christophe Lagarde, quant à lui, rappelle la jeunesse à son autocentrisme : il n’y aucune raison

qu’elle manifeste contre une loi qui ne la concerna pas directement, puisque les adolescents d’aujourd’hui ne seront en retraite que « dans 49 ou 50 ans ». Et puis le jeune a autre chose à faire que de s’encombrer de politique :

 

Comme le souligne Michèle Alliot-Marie, manifester, c’est « sécher les cours », alors que l’on est « dans une période d’examens, juste avant la Toussaint ». Mieux vaut perdre deux ans de retraite qu’un point de moyenne ! Bref, et comme l’a déclaré Nicolas Sarkozy lors d’un déjeuner avec les députés Nouveau Centre, on ne peut pas « demander sérieusement à des enfants de 16 ans de manifester. » Dormez, jeunesse, et n’écoutez pas les irresponsables gauchistes qui vous exposent, en bref, aux foudres de la loi, aux violences urbaines, et à des points en moins sur votre copie.

 

Il faut se mettre à la place du jeune. On l’imagine plein de bonne volonté et tout prêt à suivre les conseils bienveillants de ces tutélaires figures ministérielles. Mais admettons que le jeune ait un peu de mémoire et que, tout à son désir de bien faire, il essaie aussi de suivre ce qu’ont dit ou conseillé les mêmes, il y a quelques mois, voire quelques semaines ?

 

Le jeune de 16 ans voudrait bien, pour faire plaisir à son président, se comporter et se considérer comme un « enfant », rester sagement à l’école puis rentrer chez lui goûter et faire ses devoirs. Mais dans le même temps, il se souvient que le sénateur Serge Dassault, dans la chaleur de l’été sécuritaire, et à la suite du fameux discours présidentiel de Grenoble, avait justement proposé de baisser la majorité pénale à 16 ans. Initiative isolé d’un franc-tireur ? Certes non, puisque cette idée avait déjà émergé dans la campagne présidentielle d’un certain …

 

Nicolas Sarkozy, en 2007 : « Est-ce que vous pensez vraiment que la femme qui a été brûlée vive dans un bus à Marseille en a quelque chose à faire que son agresseur soit un mineur de 16 ans ? ». Là, le jeune ne comprend plus : quand il s’agit de prendre position sur un sujet de société, il est encore un « enfant » (donc étymologiquement quelqu’un qui n’a pas la parole) ; mais quand il s’agit d’actes répréhensibles, il devient soudainement un adulte, pour lequel les portes du pénitencier ne sont pas prêtes de se refermer ?

 

La République, la citoyenneté, n’est-ce pas pourtant les devoirs, mais aussi les droits ? Le jeune est bien embarrassé, ne sachant plus à quel Sarkozy se vouer, celui de 2007 ou celui de 2010. D’autres souvenirs lui reviennent alors et ne font qu’ajouter à sa confusion. La même UMP a tenté à plusieurs reprises de mettre les jeunes – ou plutôt les « enfants », selon la terminologie présidentielle – au travail, de plus en plus tôt. C’était « l’apprentissage junior », du temps du CPE, mesure inscrite dans la fameuse loi « égalité des chances » et permettant, si l’on peut dire, à des jeunes de 14 ans de commencer leur insertion professionnelle. Puis lui succéda le DIMA, ou « Initiation aux métiers de l’alternance », repoussant cette entrée précoce dans la vie active à … 15 ans. De tout cela faut-il déduire que le Sarkozy pré-2010 était favorable au travail des … enfants ? Le jeune, tiré à hue et à dia par ces messages contradictoires, ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec la bienveillante mise en garde de Nadine Morano sur les dangers des « attroupements spontanés » : à tout prendre, n’y a-t-il pas plus de risques d’être victime d’un accident du travail à 15 ans, que d’avoir des soucis en allant manifester avec ses copains, à 16 ans ou plus, dans un cortège encadré par des organisations et leurs services d’ordre ?

 

Le jeune est décidément plein de bonne volonté, mais néanmoins coriace. Esprit de contradiction, quand tu nous tiens ! Tenez : quand il entend la PEEP se désoler de voir des responsables politiques l’appeler à manifester et lui inculquer la culture de la « désobéissance », il se souvient d’un temps pas si lointain où ce satané président de la République – toujours lui – avait décidé d’imposer à l’école la lecture de la lettre d’adieu de Guy Môquet, mort à 16 ans d’avoir justement désobéi à l’ordre ambiant. « Point Godwin ! » rétorquera probablement le chœur des porte-parole UMP ; résister au nazisme, ce n’est pas protester contre une réforme des retraites. Le jeune veut bien leur concéder cela. Mais, puisque l’on parle de civisme, il se souvient également qu’une des marottes présidentielles, soutenue par l’inénarrable Martin Hirsch, est justement l’instauration d’un service civique ; et en faisant une rapide recherche sur Google (le jeune aime bien Internet), il retrouve même ce passage des vœux de Nicolas Sarkozy au monde associatif, en janvier dernier : expliquant que le service civique lui tient « particulièrement à cœur », le président précise qu’il s’agit « pour les jeunes d’une chance unique de s’engager, de s’approprier pleinement les valeurs de notre pays, de ne pas être seulement spectateurs mais acteurs du monde qui est en train de se construire ». Et pour notre société ? « C’est un moyen de renforcer la cohésion sociale, en associant toutes les générations au service de la communauté ». Tiens, se dit le jeune, n’est pas justement ce que je ferais en manifestant au sujet de la réforme des retraites : m’engager, ne pas être un spectateur mais un acteur, m’associer aux autres générations ? Il faudrait savoir : si je fais cela dans le cadre du service civique présidentiel, je suis un bon Français ; si je prends l’initiative de le faire plus tôt et de mon propre chef, je suis un « irresponsable », manipulé par la gauche et les syndicats !

 

Le jeune a beau être plein de bonne volonté et de bienveillance envers son président de la République, il commence à être rongé par le doute. Et si le problème, c’était justement qu’il se prenne en mains lui-même, et qu’il n’attende pas que l’Etat-UMP lui explique comment être un individu civique, responsable, et soucieux du « monde qui est en train de se construire » – ou plutôt que l’on est en train de lui construire ? Et si le sénateur Marini disait tout haut ce que ses collègues de majorité pensent tout bas, à savoir que ce qui est inacceptable, c’est que pèsent sur la direction de la France « des comités d’étudiants et de salariés ou de syndicalistes », bref qu’il existe une démocratie vivante dans notre pays ?

 

Finalement Alliot-Marie a raison : ce jeune, il ferait mieux de se taire et de retourner faire ses devoirs.


 

Romain Pigenel sur Variae

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 23:07

Sur la grande question du moment, il y a un chiffre qu’on vous cache, ou alors il faut aller le chercher dans les coins, ou mieux dans l’excellent livre de Pierre Concialdi « Retraites, en finir avec le catastrophisme » (juin 2010). Il est pourtant essentiel, même si un seul chiffre ne peut suffire à raisonner sur un problème complexe. 


Gadrey-Jean-.jpg-PHOTO.jpgPratiquement tous les argumentaires du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) mais aussi des économistes de gauche hostiles à la réforme se fondent sur l’évolution d’un chiffre qui est le « ratio de dépendance vieillesse », défini comme le rapport entre le nombre de personnes âgées et la population en emploi. C’est proche du ratio retraités/cotisants, usuel dans les caisses de retraites. Et lorsqu’on ne regarde que ce chiffre, il fait apparaître une hausse très forte entre 2010 et 2050 (selon des prévisions qui sont loin d’être parfaites) : il passerait de 0,54 à 0,81, soit une progression de 50 %. Dur, dur ! Chaque actif aurait « sur le dos » le financement de 0,81 retraités contre seulement 0,54 aujourd’hui.

Avec un tel « poids », on comprend que beaucoup se réfugient dans les promesses de la croissance du gâteau comme seule issue : avec un « gâteau par actif » plus gros d’au moins 50 %, on s’en sortirait ! Et au-delà de 50 %, on s’en sortirait encore mieux, on connaît la chanson.


Or comme d’habitude, les conclusions dépendent fortement des hypothèses et du cadre. Pour sortir de ce cadre, il faut élargir un peu le regard. Suivons pour cela Pierre Concialdi, en acceptant de rester dans une analyse économique traditionnelle, mais nettement enrichie. Ce qui suit est une citation.

« Cependant, cela [l’augmentation de 50 % du ratio de dépendance vieillesse] ne signifie pas que la charge économique qui va peser sur les actifs va s’accélérer à ce rythme, loin de là. Car les retraités ne sont pas les seules personnes économiquement « dépendantes » des personnes en emploi. Les richesses produites par les actifs occupés sont aussi partagées avec les autres inactifs (jeunes ou moins jeunes) ainsi que les chômeurs. Le ratio de dépendance économique (personnes sans emploi/ personnes en emploi) permet de mesurer la charge globale qui pèsera sur les travailleurs de demain.

Son évolution est bien moins forte – quatre fois moins précisément – que celle du ratio de dépendance vieillesse : + 13,5 % en 40 ans. Tout simplement parce que l’augmentation de la proportion de personnes âgées sera, en partie, compensée par la diminution de la proportion de jeunes. Et, contrairement à une idée reçue, le coût « d’entretien » des personnes âgées n’est pas plus élevé que celui des jeunes.


On retrouve le même décalage dans tous les pays. D’après les statistiques de la Commission européenne, le taux de dépendance vieillesse devrait augmenter de 84 % dans l’Union européenne (UE) à 27 et de 69 % dans l’UE à 15 %. Pour le ratio de dépendance économique, ces variations sont respectivement de +20 % et + 17 %.

 

RETRAITE-TABLEAU-.jpg

Source : projections démographiques de l'INSEE


Autrement dit, pour accompagner les changements socio-démographiques qui se profilent pour les quatre décennies à venir et préserver le niveau de vie de tous, la croissance nécessaire est de moins de 14 % sur l’ensemble de ces 40 années, soit seulement 0,3 % par an. Avec les œillères des retraites, on a donc un miroir déformant et fortement grossissant de la « charge » qui pèsera demain sur les travailleurs. Tous les gains de productivité supérieurs à ce minimum de 0,3 % permettent d’envisager une croissance du niveau de vie ou bien, comme on le verra, de favoriser un autre modèle de développement, à rebours du consumérisme outrancier qui continue de ravager les ressources de la planète et, aussi, d’épuiser les salariés. »


Merci à Pierre Concialdi, merci aux rares analystes qui mentionnent cet argument (présent dans le livre d’Attac sur les retraites et dans l’article de Nicolas Postel dans « Projets » de mai 2010…). Merci aussi à Christiane Marty, celle qui va le plus loin dans le « halte au catastrophisme » avec de très bons arguments : voir mon billet du 25 avril 2010.


Reste un point, pour plus tard. Le raisonnement précédent se fonde encore pour partie sur les concepts de croissance, gains de productivité et niveaux de vie quantitatifs ou « en volumes », dont j’ai dit et redit qu’ils apparaîtront vite comme dépassés par la « grande bifurcation » qualitative nécessaire vers une société soutenable sur tous les plans.


Mais pour aujourd’hui, peu importe : chaque actif n’a pas à se préparer à « porter un sac à dos » plus lourd de 50 % pour les « non actifs », mais seulement de 13,5 %, et cela change fondamentalement la perspective. Le catastrophisme n’est vraiment pas de mise dans ces conditions.


Deux remarques auxquelles je tiens :


  • 1 - Le chiffre de 13,5 % est selon moi, et selon d’autres, très « conservateur », notamment parce que les prévisions socio-démographiques d’activité des femmes y sont très pessimistes et maintiennent une énorme inégalité avec l’activité des hommes. Dans son texte, Christiane Marty montre fort bien que des politiques d’égalité professionnelles vigoureuses pourraient aboutir à ce qu’il n’y ait AUCUNE PROGRESSION DU TAUX DE DÉPENDANCE ÉCONOMIQUE dans les prochaines décennies !


  • 2 -  Le choix des mots sur de telles questions n’est vraiment pas neutre. On avait déjà les « charges » sociales pour parler des cotisations sociales. On avait déjà les « prélèvements obligatoires » pour désigner ce que partout ailleurs dans le monde on appelle les recettes fiscales. On a inventé pour nous des ratios de « dépendance », histoire de bien nous faire comprendre que les retraités, les vieux, les personnes sans emploi et les jeunes sont un poids, une charge, un fardeau, qu’ils ne produisent aucune richesse, etc. Mais l’économie marchande et monétaire tout entière s’écroulerait en un jour si le travail domestique « non économique » n’était pas assuré, elle « dépend » elle aussi fortement de toutes les activités non rémunérées, de tous les liens sociaux qui l’entourent, de toutes les richesses autres que celles qui se vendent ou qui ont un coût en monnaie. Parlons de ratios socio-démographiques n’induisant pas de telles représentations alors qu’il est question de solidarité et d’interdépendance.

 

Jean Gadrey sur son blog

 

***  Jean GADREY est professeur d'économie à l'université de Lille 1, membre du Conseil national de l'information statistique

 


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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 22:42

 

Il y a des colloques qui ne servent à rien. Je l'avoue, je suis même intervenu dans certains. On espère toujours mais la lucidité impose parfois le triste constat d'un temps gaspillé.

Quel contraste avec "Les Assises de la Prévention de la Délinquance Juvénile" proposant de "se mobiliser autour de nouvelles réponses", organisées et présidées par Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'Etat à la Justice avec le concours à la fois efficace et aimable de son directeur de cabinet Laurent Marcadier.


Pour être rebattu, ce thème demeure capital et le tour de force a été de passionner alors qu'une forme d'inéluctabilité morose pèse sur les esprits et laisse croire à tort que le combat est déjà perdu. Ce n'est pas en tout cas une mince affaire sur le plan social que de s'affronter à une problématique (Libération) concernant 370 000 mineurs pour l'année écoulée, aussi bien en matière éducative que pénale.


D'emblée a été évacuée cette fausse question de l'opposition absurde entre prévention et répression comme si l'une et l'autre n'étaient pas nécessaires mais n'avaient pas le même rythme et le même impact, la première étant destinée à modifier le tissu des destinées singulières et collectives à long terme et la seconde à intervenir dans l'urgence pour réparer les déchirures causées par de multiples transgressions, crimes et délits, à la fois de plus en plus graves et commis de plus en plus précocement. Rien n'est plus incohérent, comme on l'entend souvent dans les discours sulpiciens, que d'exiger de la prévention une action répressive et de la répression des conséquences durablement préventives. Ce sont deux mondes complémentaires mais qu'il convient de ne pas mélanger. Cette méthode salubre a été clairement adoptée par ces Assises et Jean-Marie Bockel l'a souligné dans son propos introductif.

Toutefois, ce qui a marqué les débats est une double réflexion sur les instances capables d'assurer et d'assumer la prévention de la délinquance juvénile (17% de la délinquance totale) et sur les modalités de leur action.

A la première interrogation, la réponse est facile puisque naturellement la famille, l'école et la citoyenneté constituent les terreaux et les structures susceptibles de favoriser ou d'imposer le cours paisible de parcours qui, sans leur aide et leur chaleur, dériveraient. Cette identification des forces positives de cohésion et de solidarité ne suffit plus, à elle seule, en dépit de la bonne volonté des uns et des autres, pour considérer qu'un barrage solide a été construit et que la délinquance juvénile va se trouver limitée.


Il y aura, pour celle-ci comme pour l'adulte, le poids, évidemment, des tempéraments individuels et de la liberté du "je" même s'il est permis de supposer que pour les mineurs les influences ont encore toute leur chance.

Plus profondément - et cette seconde interrogation prise de plein fouet a fait la richesse rare du colloque -, l'incertitude, si elle ne se rapporte plus aujourd'hui aux outils et aux agents de la prévention - parents, enseignants, citoyens -, est suscitée, en quelque sorte au second degré, par ce qui mine de l'intérieur les familles, l'école et la société. Ces forces que je qualifiais de positives sont elles-mêmes, et de plus en plus, corrodées, déstabilisées et détournées de leur mission. Loin de pouvoir aisément se consacrer aux tâches préventives pour sauver les plus jeunes, elles sont obligées de se concentrer, en désespoir de cause, sur elles-mêmes pour reprendre pied et vigueur. Malades, elles se doivent de guérir et de recouvrer une légitimité contestée pour redevenir, à part entière, des acteurs performants de la prévention de la délinquance juvénile.


On a entendu, sur le rôle des parents, des interventions remarquables, d'abord du procureur Jean-Claude Marin faisant état d'une pratique relative à des "stages parentaux" puis du président Jean-Pierre Rosenczveig soulignant la nécessité de tenir compte des nouvelles configurations familiales nées de l'évolution.


Pour l'école, est-il besoin d'insister sur le malaise de cette dernière chargée d'enseigner et d'éduquer quand au contraire, en certaines zones et pour certains établissements, la loi est faite par ceux auxquels elle devrait s'appliquer ? Les professeurs, la hiérarchie scolaire sont trop occupés à ne pas sombrer ici ou là pour s'offrir le luxe de remplacer les familles dans un travail préventif gâché en amont et que la communauté nationale aura du mal à réparer en aval.


Le civisme est atteint, lui, de toutes parts. Il n'est pas un quotidien qui ne se plaigne de l'incivisme, reprenant les doléances de beaucoup de nos concitoyens. "Un peu de civisme, s'il vous plaît", titre sur deux pages Le Parisien qui fait appel, pour les remèdes, à cinq personnalités. La plus farfelue est évidemment Alexandre Jardin qui souhaite "donner un rôle aux petits caïds" et la plus avisée Michel-Edouard Leclerc qui rêve "que les élites soient exemplaires". Le Figaro nous apprend que "65% des Français pensent que l'incivisme a progressé depuis dix ans... et ce sont les violences à l'école et le manque de politesse qui inquiètent le plus". Je ne m'amuserais pas de ces sombres perspectives qui, pour une large part, sont l'oeuvre de ceux qui les dénoncent mais je verrais plutôt dans ce consensus la marque d'une société atteinte en son coeur et qui, incapable d'être authentiquement citoyenne, est forcément inapte à apprendre la citoyenneté aux mineurs en danger.


Baisser les bras, l'esprit aurait été une tentation. Le contraire de la démarche initiée par Jean-Marie Bockel. Il est des colloques si utiles et réussis qu'ils sont déjà des actes.

La délinquance juvénile, si elle ne relève pas que de la responsabilité des mineurs, n'est pas irrésistible. Mais il ne faut pas laisser se dégrader les puissances bienfaisantes qui seules peuvent la prévenir.

 

Philippe Bilger sur son blog

 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 22:19
Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités locales. 
Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux collectivités locales.

Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’aménagement du territoire, a annoncé le 14 octobre, lors de la convention de l’Assemblée des communautés de France (AdCF), le dépôt d’un amendement gouvernemental au projet de loi de finances pour 2011 destiné à neutraliser pour les contribuables les effets du transfert de la part départementale de la taxe d’habitation au bloc communal.


Cette mesure a été confirmée par Alain Marleix, secrétaire d’Etat aux Collectivités territoriales, dans un communiqué et une lettre adressée le même jour au Président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard.

Le transfert au bloc communal (communes et EPCI) [1] de la part départementale de taxe d’habitation, instauré en loi de finances pour 2011 afin de compenser la réforme de la taxe professionnelle, était susceptible d’avoir des conséquences non négligeables pour les ménages pour deux raisons : des politiques d’abattement différentes entre les départements et le bloc communal, et des valeurs locatives moyennes également différentes d’un échelon à l’autre (ces valeurs servent de base au calcul aux abattements de taxe d’habitation).


Transferts entre contribuables


Ainsi, certains contribuables gagnaient à cette réforme en voyant leur taxe d’habitation baisser si la politique d’abattement de la commune ou de la communauté était plus généreuse que celle du département et/ou si la valeur locative moyenne était plus élevée.
A l’inverse, des contribuables perdaient (donc leur TH s’alourdissait) si la politique communale d’abattement était moins généreuse que celle du conseil général et/ou si la valeur locative moyenne était plus faible sur la commune que sur le département. Ce qui est notamment le cas des communes et communautés plutôt pauvres.
Par exemple, les familles nombreuses de 3-4 enfants, habitant dans une commune plutôt pauvre qui applique un taux d’abattement moins généreux que celui du département et qui a des valeurs locatives moyennes faibles, voyaient leur montant de TH augmenter.

Environ 3,8 millions de contribuables allaient devoir payer une taxe d’habitation en hausse, et 3,9 millions une taxe en baisse, a précisé Michel Mercier. Pour éviter ces transferts de charge entre contribuables – et le risque de contentieux à la clé -, le gouvernement a donc décidé de traiter ce problème. Un amendement sera ainsi déposé à l’article 59 du projet de loi de finances pour 2011 (clause de revoyure de la TP).

L’amendement est en cours de rédaction. Plusieurs solutions techniques seraient envisageables, le but étant de neutraliser toutes les situations et évolutions du foyer fiscal des ménages.


Impact sur les communes et communautés


Ceci aura de fait un impact pour les communes et communautés sur leur montant de dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (DCRTP) et de fonds de garantie individuelle de ressources (FNGIR). Concrètement, les contribuables qui étaient perdants (qui payaient plus de TH) verseront moins de TH. Les dotations de compensation augmenteront alors pour le bloc communal. A l’inverse, les ménages qui étaient gagnants (qui payaient moins de TH) en verseront plus. Les collectivités verront leurs dotations de compensation réduites d’autant.


Report des budgets


Dans le courrier adressé le 15 octobre, au président de l’Association des maires de France (AMF), le secrétaire d’Etat aux Collectivités détaille les conséquences pratiques que cet amendement va engendrer :

"Les communes ou intercommunalités qui auraient d’ores et déjà délibéré sur [leurs politiques d’abattement] disposeront d’un délai exceptionnel, jusqu’au 15 novembre prochain, pour revenir, si elles le souhaitent, sur leurs délibérations.
La notification des bases de taxe d’habitation, actuellement prévue aux alentours du 5 mars 2011, sera retardée afin d’offrir aux collectivités territoriales les informations les plus fiables.
C’est pourquoi nous sommes disposés à envisager, à titre exceptionnel, un report de la date limite du vote des budgets au 30 avril 2011, indique Alain Marleix. Un amendement des modalités de paiement de la taxe d’habitation sera également étudié, afin de sécuriser son paiement à la fin 2011 tout en garantissant la qualité du service rendu aux contribuables et aux collectivités territoriales."

 

Note :

 Le taux de TH départemental est transféré au 1er janvier 2011, selon les cas, aux communes isolées, aux EPCI ex-TPU ou aux EPCI à fiscalité additionnelle et aux communes membres.

 

M. Cabellic - X.Brivet sur La Gazette.fr

 

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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 18:15

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Au travers de la loi de finances 2011, l'État s'apprête à transfèrer la charge des parcours de formation des travailleurs handicapés (AFPA) à l'Agefiph.

De ce fait, l'État va ponctionner 60 millions d'euros entre le second semestre 2011 et le second semestre 2012, directement sur les fonds de l'association.

FO s'insurge de cette nouvelle ponction, effectuée par l'État sur les fonds destinés aux personnes en situation de handicap, en contradiction avec « la loi handicap » du 11 février 2005.

Rappelons que cette loi situait les travailleurs handicapés dans le droit commun, pour les placer aujourd'hui dans un droit spécifique : une discrimination de plus envers les personnes handicapées.

Une nouvelle fois, l'État ne souhaite plus assumer les charges concernant les personnes handicapées,particulièrement dans le cadre de la formation professionnelle, et oblige l'Agefiph à prendre à son compte 60 millions d'euros sur 2 ans, qui seront inévitablement pris sur des aides qui auraient dues être disponibles pour les travailleurs handicapés.

Un nouveau désengagement de l'État dans les dispositifs pour les personnes handicapées.

 

Sur Miroir Social

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