Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nous contacter

Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
8 rue Saint-Ehrard - 67100 Strasbourg
Courriel : ps.mundolsheim@gmail.com

Recherche

Archives

17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 09:55

 

argent-banque_transfert_argent_vers_etranger.jpg

 

Une augmentation de salaire ? Mais c'est démodé : 42 % des salariés n'ont pas été augmentés depuis plus de 5 ans.


Une économie de marché peut-elle fonctionner sans pouvoir d'achat des salariés ? Une vraie question qui semble être posée, mais pour combien de temps ?

Nous sommes à des années-lumière des augmentations de salaire régulières et générales. On avait même oublié ce qu'était une augmentation.

Évidemment, il y a ceux pour qui tout va pour le mieux. Mais tout le monde ne peut pas être « trader » ou plus justement, opérateur de marché.


C'est au moment de son embauche que le salarié a intérêt à être vigilant sur la rémunération qui lui est proposée, car elle risque de... durer.

Un sondage tout frais nous rappelle les dures réalités du salariat. Plus de 6 actifs sur 10 n'ont pas connu d'augmentation depuis 2 ans, et 42 % des salariés n'ont pas été augmentés depuis plus de 5 ans.

Maigre consolation, cette disette concerne toutes les catégories sociales, ouvriers ou cadres, et tous les secteurs d'activité.

Le budget des entreprises consacré aux rémunérations aurait été en moyenne de 2,6 % en 2010, et de 2,9 % en 2009.

Une étude d'un cabinet spécialisé portant sur les 30 dernières années évalue la progression annuelle des budgets de rémunération entre 3,3 et 3,5 %. Pour 2011, on s'attend à une progression moyenne de l'ordre de 2,7 %. Or, une augmentation générale des salaires aurait un impact direct et immédiat sur l'économie. Elle se porterait en priorité sur des travaux de rénovation de l'habitat, les loisirs, l'éducation des enfants et les voyages... En France.

À l'heure où les plans d'austérité s'abattent sur les peuples européens, en aggravant la situation générale, il n'est peut-être pas inutile de rappeler les vertus d'une vraie augmentation des salaires.


Sur Miroir social

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 13:21

taxe.jpg

 

Lors de la séance de question au Gouvernement, Marie-Hélène Des Esgaulx, sénatrice de la Gironde, maire de Gujan-Mestras, a attiré l'attention du ministre du Budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État «sur le fait que, depuis 2010, un certain nombre de collectivités locales ne reçoivent plus de versement de la taxe locale d'équipement, la TLE, sans qu'aucune information leur ait été adressée. Malgré les demandes formulées auprès des services de l'État, cette absence de versement reste aujourd'hui sans explication».
Elle a fait observer que «les délais de versement de la TLE pour les permis de construire délivrés à compter du 15 mars 2010 ont été réduits de dix-huit à douze mois» mais que «depuis cette date, aucune mise en recouvrement de taxe n'a été effectuée par les services instructeurs, du fait, semble-t-il, de l'inadaptation du logiciel utilisé par les services des trésoreries générales».

 
Georges Tron, secrétaire d'État auprès du ministre du Budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État, chargé de la Fonction publique, a déclaré comprendre «parfaitement les inquiétudes suscitées parmi certaines collectivités territoriales par la non-perception d'une recette importante, à l'heure où se met en place une grande réforme de la fiscalité locale, dont nous apprécions progressivement les effets». D'après les informations qui lui ont été transmises, «ces dysfonctionnements seraient liés à des difficultés informatiques, des interfaces entre les applications utilisées par les services fiscaux et celles dont sont dotées les communes concernées ne fonctionnant pas», le ministère du Budget étant actuellement en train de s’équiper d'outils informatiques nouveaux, «en particulier avec le projet Chorus, afin d'améliorer le suivi et les relations entre le ministère et les collectivités territoriales».
Il a ajouté qu’en «tout état de cause, la période d'ajustements que nous connaissons ne doit en aucun cas porter préjudice aux collectivités concernées, notamment quand elles ont été victimes de la tempête Klaus et ont déjà subi, à ce titre, une perte de recettes fiscales» et il assuré que le ministère fera «tout (son) possible pour corriger la situation dans les meilleurs délais».
 

Sur Maire info


Pour accéder au compte-rendu du débat, utiliser le lien ci-dessous.


Liens complémentaires :
http://www.senat.fr/seances/s201012/s20101214/s20101214_mono.html#par_194  

 

Vade mecum


Émise par le trésor public, la TLE ou taxe locale d'équipement, est une taxe institué aux profits des communes dans le but de les aider a financer les infrastructures et les équipements public rendu nécessaire par leur développement démographique.

La TLE est redevable depuis 2001 pour toute construction, reconstruction ou agrandissement de maisons ou bâtiments de toute nature.

Elle se décompose en trois parties :

·         65% de son montant va à la commune

·         5%, au conseil en architecture, urbanisme et environnement du Département

·         30 % restant étant destiné aux espaces naturels sensibles du Département

Son montant est très variable et dépend de trois facteurs:

·         la surface SHON,

·         le taux de taxation de la commune

·         le type de construction réalisée.

On peut en être exonérée, tout ou en partie selon la politique locale de la commune ou si on bénéficie de prêt aidé type prêt a 0%.

La TLE se paye en deux fractions égales :

·         La première doit être acquittée avant l'expiration d'un délais de 18 mois a compter de la date d'autorisation du permis de construire

·         La seconde doit être acquittée avant l'expiration d'un délais de 36 mois a compter de cette même date.

 

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 10:28

 

ANDR2 REICHARDT PHOTO-copie-1Décidément la nomination de André Reichardt au poste de sénateur est loin d’être un lit de roses pour celui qui était il y a encore quelques mois président du conseil régional d’Alsace. Cette promotion à temps compté qui doit tout au hasard du calendrier politique risque fort  d’illustrer cet axiome de Pierre NORA pour qui il y a des futurs qui ne sont par forcément un avenir...

La presse locale ne s’en était pas faite l'écho, mais déjà en 2009, son installation dans le fauteuil du défunt président ZELLER avait occasionné quelques grincements de dents. Atteint par le cumul des mandats, André REICHARDT avait du céder son fauteuil de maire de la commune de Souffelweyersheim lors d’une élection qui avait vu lui succéder Patrick KURTZ, son premier adjoint.

 

Quelques mois après, l’arrivée de Philippe RICHERT à la présidence du conseil régional ayant mis fin à son CDD de président par intérim, et c’est à l'issue d'une élection sans encombres que André REICHARDT avait retrouvé son fauteuil de maire en octobre 2009.

Dans la foulée André PERRIN devenait 1er adjoint en lieu et place du maire sortant Patrick KURTZ, très connu dans le monde du sport en tant que président de la FFVB (Fédération Française de Volley-ball).

A l’époque les habitants de cette commune s’étaient interrogés sur le sens de cette rétrogradation.  Etait-ce « pour préparer l’avenir » (oui mais lequel ?) comme le soulignait André Reichardt de façon énigmatique ? Ou pour mieux enterrer celui de Patrick Kurtz ?

Avec l'élection qui s'annonce, cette question ne manquera pas de ressurgir au moment de mettre le bulletin dans l'urne.


Aujourd’hui, la démission de André REICHARDT de son poste de maire de Souffelweyersheim si elle satisfait aux règles du cumul, elle n’en indispose pas moins les habitants de cette commune. 

En laissant dans l’ombre bon nombre de questions, elle visibilise d'autant et par effet de miroir, ce qui jusqu’ici semblait devoir se  contenir  derrière la scène : Qui demain, de Pierre PERRIN, Patrick KURTZ ou d’autres encore, sera le prochain maire de Souffelweyersheim ? Celui qui a déjà occupé ce poste ?  Ou bien alors ???


Au-delà de ce contexte municipal d'un maire qui joue les Arlésiennes, le choix de André Reichardt doit avant tout se comprendre aux exigences de sa fonction de président de l’UMP du Bas-Rhin. Abandonner sa 1ere vice-présidence au Conseil Régional d’Alsace (et surtout les compétences qui vont avec) cela aurait eu comme conséquence de redonner un peu de mou à un centrisme Alsacien tenu à la laisse courte.I I n'était donc pas question pour André REICHARDT de laisser filer une succession forcément médiatisée et qui aurait vu s'affronter pour le meilleur et surtout le pire, la RPR Arlette Grosskot et son homologue centriste René DANESI.

Autant le dire, avec ce choix André REICHARDT signifie implicitement la poursuite des batailles feutrées qui opposent partisants du centre et tenants d'une droite pure et dure, batailles qui, le temps d'une élection, risquent fort de se déplacer sur les bords de la Souffel et ce quand bien même l'on tenterait d'en nier l'existence.


Nul doute que  les électeurs de Souffelweyersheim apprécieront comme il se doit ce « 3ème tour de scrutin municipal » en un peu plus de deux ans !

En 2008, la liste André REICHARDT avait été élue sans opposition avec 50% d’abstentions et près de 15% de bulletins blancs, une sorte de record pour cette commune qui depuis 1995 voit le béton s’afficher sans complexes sans que pour autant la volonté qui y préside soit pleinement consciente des conséquences qui en résultent.


Au final,  au delà des postures affichées par les uns et les autres face aux médias, assisterons nous à Souffelweyersheim à la reconduction d'une  politique qui tient l'électeur en si peu de considérations ? Dans l'immédiat cela parait fort probable. Mais en sera-t-il de même aux municipales de 2014 ? Et avant cela, aux  cantonales de mars 2011 ? Du côté de la Souffel la question reste posée.

 

 

francis-hammer-photo.jpg

 

Francis Alexis HAMMER

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 08:51

 

nantes-photo-jpg.jpg

 

L'Agence d'Urbanisme de la Région Nantaise (Auran) vient de lancer une vaste consultation pour réfléchir sur l'avenir de la métropole à l'horizon 2030.

Durant près de deux ans, l'opération « Ma Vi(ll)e demain » va inviter la population à imaginer un nouveau projet d'agglomération (le dernier datant de 1995, avant même la création de Nantes Métropole). « Nous avons l'obligation de nous interroger » a déclaré Jean-Marc Ayrault, président de Nantes Métropole en rappelant le dernier scénario de l'Insee sur l'état démographique du pays à horizon 2040 qui place les Pays de la Loire dans le peloton de tête des régions en forte croissance. « Il est d'autant plus important d'essayer de penser l'avenir que celui-ci s'avère incertain pour beaucoup de gens. Et si les habitants perçoivent l'avenir comme globalement positif, il y a toujours un double questionnement qui mêle développement et inquiétude » explique-t-il.

La consultation - votée à l'unanimité par le conseil communautaire et porté par les 24 maires de l'agglomération - sera pilotée par l'Agence d'Urbanisme de la Région Nantaise (Auran). « La démarche se fera en quatre temps, explique Thierry Violland, directeur général de l'Auran. Nous sommes dans phase de lancement jusqu'au printemps 2011 avec l'ouverture du site internet www.mavilledemain.fr, un questionnaire qui sera diffusé à 300 000 exemplaires en janvier et la réalisation d'un guide (L'ABCd'ère) qui donne, autour de mots-clés, les principaux repères (chiffres, définition, piste de réflexion) nécessaires au débat ».


A partir du printemps 2011, « ce sera le temps fort du débat public dans les différentes communes de l'agglomération », suivie, à la rentrée, d'une période de gestation afin de synthétiser la somme des informations et suggestions recueillies. Enfin, à la rentrée 2012, viendra le temps de la restitution à travers un colloque ou une exposition, suivi d'une phase de décision, dont la responsabilité incombera aux élus de Nantes Métropole.


www.mavilledemain.fr

 

Sur Le Moniteur.fr


Partager cet article
Repost0
10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 09:59

 

Bâtir écologique : le pouvoir est aux mains des élus locaux

 

Soutien aux PME d’éco-construction, création d’emplois « verts »… Il n’y a plus grand chose à attendre de ce gouvernement pour favoriser l’émergence de nouvelles activités économiques répondant aux cruciaux enjeux environnementaux. L’association Les Amis de la Terre vient d’éditer un guide à destination des collectivités locales pour les aider à agir dans le secteur de l’habitat, l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, tout en créant des emplois.


 

En France, les secteurs du tertiaire (public et privé) et du résidentiel représentent 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les deux tiers sont émis par les logements de particuliers. Cette tendance énergivore des bâtiments va en s’aggravant, augmentant de 30 % au cours des trente dernières années, avec l’accroissement du parc immobilier et de de la surface moyenne des logements. L’augmentation du confort – éclairage, chauffage – et l’apparition de nouveaux besoins – électroménager, bureautique, réfrigération, climatisation, ventilation – contribuent également à cette explosion de la consommation d’énergie.

Le développement de la climatisation a pour conséquence des émissions de gaz fluorés, dont l’impact sur l’effet de serre peut être 8.000 fois supérieur à celui du CO2 ! Le secteur du bâtiment représente donc un énorme gisement d’économies d’énergie. Pour diviser par quatre ou cinq sa consommation d’énergie d’ici 2050, et limiter ainsi les effets du dérèglement climatique, le secteur résidentiel français va donc devoir engager un sérieux ravalement ! Reste à savoir qui s’attellera à ce travail d’Hercule. « Heureusement, il est possible d’avancer concrètement sur le terrain sans attendre des miracles de la loi », rassure Cyrielle Den Hartigh, chargée de campagne Habitat écologique aux Amis de la Terre.


Le bois éco-certifié en Gironde


Les collectivités territoriales (communes, conseils généraux, régions) ont un pouvoir réel. C’est ce qu’assure le petit ouvrage « Développer les filières courtes d’écomatériaux, guide à destination des collectivités territoriales  » édité par les Amis de la terre. Production et distribution de l’énergie, transports, aménagement urbain, gestion des déchets, agriculture, espaces verts, achats publics constituent autant de domaines où les collectivités peuvent agir concrètement.

Parmi les nombreuses expériences répertoriées, on peut citer celle du Conseil général de Gironde (à majorité PS) qui a initié une dynamique d’achat public responsable de bois. La politique forestière du département vise notamment « à multiplier les usages du bois dans les filières de chauffage, d’équipement et de construction, à diversifier les essences, à valoriser le pin maritime, à soutenir les PME et à aider les organismes professionnels ». Le Conseil général a adopté un système d’éco-conditionnalité des aides et des commandes publiques. « Un véritable changement culturel en interne », commentent les Amis de la terre. À chaque appel d’offre, la mission Agenda 21 [1] local doit s’assurer que certaines contraintes environnementales sont bien prises en compte. « Ainsi, en 2007, 80 % des commandes bois étaient éco-certifiées. Ce taux atteint aujourd’hui 100 %. »


Le chanvre en Haute-Garonne


Le Conseil général de Haute-Garonne soutient la culture du chanvre, aujourd’hui destiné à l’isolation des bâtiments, une tradition locale qui s’était perdue. L’émergence de cette filière courte – une unité de transformation s’est installée dans le département – est facilitée par la constitution d’une équipe de conseillers agricoles compétents, l’édition d’une plaquette d’informations et la mise en place d’aides financières aux exploitations.

La valorisation de ces filières courtes présente de nombreux avantages. Le partage d’expérience et de compétences est simplifié et les économies d’échelle (recherche et développement ou communication) rendues possibles. Côté environnement, ces filières courtes ont des impacts très positifs puisqu’elles permettent de « réduire le recours au transport et donc les émissions conséquentes de gaz à effet de serre, mais aussi la ponction sur les ressources naturelles importées des pays du Sud (bois tropicaux, par exemple) ». Pour les habitants du territoire, la structuration de ces filières d’écomatériaux «  permet de renverser l’approche économique : partir de la base, des besoins exprimés par une population sur un territoire pour y répondre au mieux… Cela permet d’ajuster la production à la consommation et non l’inverse. C’est un mode de développement qui part du territoire et y est, de fait, adapté.  »


Habitat écologique : encore un (gros) effort !


Outre le soutien aux PME et aux associations, les collectivités sont invitées à former leur personnel administratif (celui en charge des secteurs de l’urbanisme, par exemple) et à intégrer des critères liés à l’utilisation des écomatériaux dans les appels d’offre. Le Guide propose d’ailleurs un descriptif précis des démarches possibles. Des exigences en matière d’écoconstruction ou de performance énergétique peuvent être intégrées au plan local d’urbanisme (PLU).

« Côté administratif, il y a, en France, un gros travail d’information à fournir en matière d’habitat écologique, commente Jean-Yves Brélivet, maître d’œuvre et vice-président de l’association bretonne Approche (Association pour la promotion de la construction et de l’habitat écologique). Prenons les PLU : la plupart d’entre eux, en imposant des positionnements de maisons aberrants, ne permettent pas de faire de maison bioclimatiques. Il faut que tout cela change ! Et vite !  » Dans certaines villes, il est ainsi impossible d’envisager une isolation par l’extérieur (pourtant imbattable sur le plan de l’efficacité énergétique), pour la simple raison que le bardage bois est interdit par le PLU, qui lui préfère les enduits !


Métiers de l’écologie : l’urgence de la formation professionnelle


Autre levier d’action des collectivités : la formation professionnelle, qui dépend des régions. Tout, ou presque, reste à faire. Exemple : trouver un plombier sachant raccorder une cuisinière à bois à un système d’alimentation de la maison en eau chaude (chauffage et sanitaires) est parfois un exploit ! Si vous y ajoutez une production d’eau chaude via des panneaux solaires, il est encore plus difficile de trouver un professionnel compétent ! À Saint-Étienne, dans le Loiret, l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) propose depuis 2006 une offre de formation dédiée à la réhabilitation des pratiques de construction traditionnelle (pisé et enduits terre crue). Financée par le Conseil régional, la ville de Saint-Just-Saint-Rambert et l’Union européenne, cette formation reprend des savoirs ancestraux du pays. Objectif : « Former les maçons pour répondre aux besoins des constructeurs et architectes  ». Une centaine de personnes, maçons et demandeurs d’emploi, ont déjà été formés.

Pour activer la mise en place de formations de qualité, les régions peuvent s’appuyer sur des réseaux de professionnels, certes peu nombreux, mais bien organisés et souvent compétents. Les professionnels de l’éco-construction de l’Association Approche délivrent depuis des années des formations courtes dans les universités de Brest et Lorient, auprès des étudiants en géographie, ou en architecture. Ils interviennent aussi régulièrement dans les chambres des métiers.


Emplois créés, fierté retrouvée


En plus de contribuer à résoudre la crise climatique, le développement de ces filières courtes d’éco-construction inscrivent les métiers du bâtiment dans une démarche collective de recherche de qualité. Cela redonne fierté et dignité à des travailleurs plutôt habitués à se faire exploiter pour fournir des bâtiments de piètre facture vendus par des spéculateurs immobiliers. Louis Hatte, consultant mayennais en éco-habitat met ainsi en place une mini-formation sur l’étanchéité à l’air, qui garantit une parfaite enveloppe thermique aux bâtiments. Destinée à tous les corps de métier – plombier, électricien, charpentier, maçon, menuisiers –, la formation est assurée sur les chantiers qu’il suit.

« Cela dure environ deux heures. Je leur montre, grâce à des photos et des schémas comment éviter les ponts thermiques (trous dus à des mauvais raccords d’isolants, mal façons dans la pose de menuiserie... ndlr). J’insiste sur le fait que la réussite de tous est due aux compétences, et au sérieux, de chacun, explique Louis Hatte. Cette façon de travailler crée une complicité entre les différents corps de métier, qui est palpable sur les chantiers. Cela valorise les métiers du bâtiments. Quand nous faisons les "blower door test" (mise sous pression de la maison, de façon à voir s’il reste des ponts thermiques) en fin de chantier, et en public, et que les résultats sont bons, les gars sont très fiers ! Et ils ont de quoi ! » Voici de quoi donner envie à ceux et celles qui cherchent désespérément du boulot, et un métier, de s’y coller, le sourire aux lèvres... À condition que les élus, eux-aussi, se mettent au travail.

Nolwenn Weiler

Notes

[1] L’Agenda 21 est un plan d’action adopté au sommet de la terre à Rio en 1992 qui dresse une série de domaines sur lesquels peuvent intervenir les pouvoirs publics locaux : développement durable, lutte contre la pauvreté, contre les pollutions...

En savoir plus

Télécharger le guide « Développer les filières courtes d’écomatériaux, guide à destination des collectivités territoriales »

 

Nolwenn Weiler sur Bastamag.net

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 18:15

 

ville-photo-images.jpg

 

Devoir de prospective, aiguillon de demain, développeur de conscience, que sais-je encore ? L’écologie n’est pas un phénomène de mode mais un mouvement de fond de nos sociétés. Pour relever ce défi écologique sans précédent, le décideur politique utilise l’utopie. Certains diront que l’utopie est un lieu qui n’existe pas, d’autres parleront d’un outil au service du décideur. Quels acteurs ? Quels enjeux ? Quels principes ? Quelle politique ? Pour minimiser l’impact des constructions sur l’environnement, les concepteurs, les ingénieurs, les maîtres d’ouvrage et les collectivités locales travaillent sur de multiples enjeux, qui relèvent de l’écologie, de l’économie, du patrimonial, du culturel et du social. Cette remise en question de l’urbanisme doit normalement déboucher sur un nouveau savoir en appliquant les principes de subsidiarité et de précaution.


La forme urbaine

Dessiner l’urbanisme, lui donner une forme, l’ancrer à son destin, le projeter humainement et socialement dans son avenir. La création d’un espace public est une œuvre sociale. Pour rappel, le domaine public a pour mission d’ « assurer le bonheur collectif ». Pour ce faire, il faut essayer de faire vivre ensemble les citoyens, d’intégrer les nouveaux habitants, de favoriser les rencontres entre les générations, de rendre possible l’accès aux services publics (aînés, handicapés etc.), de rétablir la sécurité et la justice dans les quartiers « sensibles », de réduire la dépendance à l’utilisation de la voiture, de réparer l’erreur du « tout-pavillonnaire ».

La psychologie environnementale

L’environnement impacte-il les comportements du citoyen ? L’environnement influence-t-il le « bonheur collectif » ? Un aménagement territorial passe incontestablement par la prise en compte des attentes de la société. L’urbaniste doit ensuite traduire ces attentes citoyennes et écologiques dans la planification des tissus urbains, péri urbains, suburbains. Si l’environnement inspire le sentiment d’insécurité, de haine, d’injustice et de non-créativité, alors il s’agit d’une dérive inacceptable.

Le défi écologique
 
La question de la cohérence du tissu urbain est fondamentale dans le débat. Un projet moderne s’exprime dans le cadre d’un plan architectural et urbanistique durable. La ville s’adapte aux changements économiques, sociaux et démographiques. La règle d’or veut que toute construction doit s’insérer dans son site. La voirie permet l’irrigation des quartiers, elle fluidifie la circulation en centre-ville et elle favorise les déplacements doux. Par exemple, il est crucial que les pistes cyclables soient connectées au réseau de l’écoville. Le pouvoir politique ne peut s’exercer que par le prisme de la démocratie urbaine participative.

L’utopie écologique
 
Tout comme Le Nôtre et Haussmann, il s’agit de bâtir des écoquartiers honorant le « bien vivre ensemble ». Pour atteindre cet objectif humaniste, favorisons la mise en place de conditions donnant du sens à cet idéal. L’écoville doit prendre des formes répondant à des critères durables. Tout en organisant l’espace, le politique doit considérer la notion de temps. Créer des conditions de développement durable de la cité pour favoriser le savoir (recherche, éducation), la prospérité (commerce), la santé (médecine), la créativité (arts, artisanat). Contrairement au modèle américain, le modèle européen insiste sur l’harmonie, l’équilibre et la fluidité. Face à la solitude et à la brutalité des villes américaines, les villes européennes sont capables de cohésion sociale et d’espaces publics.

Le jardin public

Jardiner l’espace, fleurir l’écoville, théâtraliser la nature dans l’écoquartier. Concevoir, planifier, agencer un jardin public en mouvement, évoluant au gré des saisons mérite que le promeneur respecte les règles du bien vivre ensemble. « Espace de mémoire », un jardin public est un lieu d’expression artistique, alternant pénombre et luminosité. Savoir plier le fer, modeler la terre, teindre le métal, donner une résonance aux matériaux, imaginer tout simplement une œuvre urbaine de qualité. Dans une atmosphère de paix, quelle joie d’escalader une fleur de pierre, de s’endormir sous un pommier, de photographier une sculpture polychrome en tôle, de faire voler le cerf volant, de s’embrasser sous un kiosque, de s’abriter dans un bosquet de pins et de cèdres. Fort de ses effets de volume et d’harmonie, le jardin public accueille les spectacles vivants tout en préservant la biodiversité. A l’horizon 2030 les bio-technologies et l’agriculture hors-sol connaîtront un essor remarquable, les jardins publics se nourriront et ils s’arroseront avec une grande autonomie, certaines plantes seront à « élagage naturel ».
 
Le logement et la mixité sociale

La croissance démographique corrélée à une espérance de vie qui augmente a pour conséquence une demande accrue de logements. Au-delà de l’aspect sociétal, considérons la qualité environnementale et la qualité urbaine. Le premier acte consiste à créer les conditions pour favoriser la qualité urbaine, le second acte met en perspective la qualité urbaine avec la qualité environnementale, et ce en raisonnant à différentes échelles. Pour recenser quelques unes des conditions essentielles à la conception d’un lotissement écologiquement responsable, proposons des « volumes fermés », des rues épousant les courbes de niveau, des « coulées vertes », des clôtures végétalisées, une voirie mixte et une gestion économe du foncier. La transformation urbaine ne se fera pas sans la question du logement.
 
La maison écologique

Une maison écologique facilite la circulation de l’air, diffuse la lumière grâce à des peintures claires et naturelles, récupère et recycle les eaux pluviales, installe des toilettes sèches, sélectionne des matériaux sains ( = brique, pierre, terre cuite, bambou, bois, terrazzo), utilise des fibres naturelles comme le lin et le coton, tous deux blanchis naturellement au soleil teints végétalement, isole grâce au VIR ( = verre à isolation renforcée), lave le linge avec des noix de l’Himalaya et bannit à jamais des « composés organiques volatils », ces substances toxiques pouvant nuire à la santé de l’être humain, sous la forme de nausées, de vertiges ou de crises d’asthme. Échangeons nos lampes à incandescence (durée : 1 000 heures) avec des lampes basse consommation (durée : 8 000 heures). Retraitons les eaux grises peu usées en provenances des lavabos et de la douche pour alimenter les toilettes et l’arrosage du jardin écologique.

L’architecture bioclimatique

L’architecture bioclimatique a le devoir de trouver un compromis entre les contraintes du bâtiment, le confort de l’occupant et les impératifs environnementaux. Par exemple, une annexe servant à la fois de garage pour les vélos et de lieu de stockage pour les déchets. Au niveau du plan masse, intégrer la dimension solaire pour l’habitat, les espaces publics, le tracé des voies. Le « landscaping » est un ombrage lié à la présence d’arbres. Le captage des apports solaires économise considérablement les charges pesant sur l’habitat. Par exemple, il est possible de chauffer de l’eau sanitaire grâce aux apports solaires. Chronologiquement, l’énergie est captée, stockée, distribuée et régulée dans l’habitat.
 
Le confort acoustique
 
Les transports terrestres et aériens, le voisinage, l’industrie sont à l’origine de la majorité des nuisances sonores qui impactent négativement la santé (irritabilité, trouble du sommeil, surdité etc.). Les urbanistes et les politiques joignent leurs efforts pour les réduire par la mise en œuvre d’actions préventives et d’actions curatives. Compte-tenu de sa nature (= phénomène physique ondulatoire), il est possible de réduire les nuisances sonores. Dans un premier temps, la cartographie du bruit localise les zones de conflit et elle sert à quantifier les problèmes. Dans un second temps, la cartographie du bruit est un support d’aide à la décision et elle priorise les actions de correction.
 
La circulation en zone 30

Sur un périmètre « zone 30 », les cyclistes et les piétons gagnent en liberté et en sécurité, les automobilistes en convivialité, le bruit et la pollution de l’air sont réduits. Dessinons des formes en utilisant des bornes, des caniveaux, des bordures, du mobilier urbain, tout en oubliant ces « fameuses » peintures au sol comme autant de marques inefficaces. Une « zone 30 » concentre trois points importants de la politique de ville durable : la sécurité routière, l’environnement et la qualité de vie dans la cité.
 
Les technologies innovantes
 
Nouveaux parfums, nouvelles couleurs, nouveaux volumes, nouvelles matières. Hier, nous souhaitions avec ardeur la ville à la campagne, demain la ville et la nature s’interpénétreront. Le visuel urbain mute, l’habitat délaisse la pierre au profit d’une alliance de verre, de béton et d’acier. La scénographie d’une mise en scène urbaine intégrera un réseau de diodes colorées s’allumant à l’approche des usagers. Créateur d’ambiance, le nouvel éclairage public se veut sobre, sécurisant et modifiant les flux de circulation. Fonctionnel, dépouillé, transparent ( = évoque la liberté), léger et sain (= ni microbe ni bactérie), telles seront les caractéristiques du mobilier urbain de demain. Isolons nos habitations en utilisant de l’enduit minéral à la chaux aérienne. Lieu de refuge à l’être biologique, le logement durable intégrera des technologies sobres en énergie et porteuses d’un meilleur confort. Par exemple, citons trois technologies innovantes : l’E-GLASS (= vitrage isolant avec un chauffage rayonnant), l’ELECTROCHROME (= sous l’effet des conditions climatiques, le verre passe du bleu clair au bleu foncé) et le PRIVA-LITE (= verre stratifié transparent qui devient translucide).

La gouvernance
 
« La Cité, c’est le peuple », écrivit Sophocle. Sans mise en relation entre les besoins humains et les réponses durables, les villes du siècle prochain seront un désastre. Un cycle nouveau surgit : incertitudes, numérisation, multiple-culturalisme, nouvelles donnes économiques. Mettons en place les conditions nécessaires et suffisantes pour une transformation urbaine rapide, si un besoin urgent survient. Puisque l’architecture se doit d’incarner l’idéal populaire, il est de la « liberté responsable » du politique d’impulser un projet urbain responsable en pratiquant la concertation populaire. Au-delà du choix de bonnes pratiques, il incombe à l’édile de faire étinceler durablement le territoire administré.

L’imagination au pouvoir

Quel visage urbain voulons-nous offrir à nos enfants ? Entre peurs aigües et désirs écologiques, quels choix justes pour quels usages urbains ? D’une part, des initiatives d’éco-mobilité démontrent la prégnance de l’inter-modalité, d’autre part, la mobilité se fait écocitoyenne avec la totale généralisation des vélos en libre-service ainsi que des transports en commun. Selon des analyses croisées, le dessin urbain idéal s’orienterait vers un centre-ville hautement densifié, avec une majorité de zones 30 et de voies vertes pour les déplacements doux, une épaisse ceinture verte, telle un creuset pour la protection de la biodiversité, épousant les contours du centre-ville. A l’extérieur de cette « green belt », partiraient des axes verts de transports en commun pour irriguer harmonieusement le territoire, aux bords desquels, des maisons en grappe ou en bande seraient construites. Cette conception mettrait en perspective le besoin en logements durables, une desserte juste et équilibrée, une efficacité économique combinée à des impératifs sociaux et écologiques. Demain, le soleil ne se lèvera sur la ville qu’ à la mesure d’une programmation urbaine fluide et dense. Et si nous donnions vie au visage urbain de demain ?
*
* *
 
Sachant que la biodiversité et les ressources décroissent alors que les risques naturels et les pollutions croissent, la crise environnementale nous a enseigné une chose : la prise de conscience du BIEN COMMUN. Le dérèglement climatique et la fin des énergies fossiles conduisent à l’éclosion durable d’un nouveau paradigme, dont les deux leviers sont la réorganisation spatiale et la transformation des usages. Issues du cuivre et du cristal, les villes pionnières se caractériseront par l’innovation, l’inventivité et l’imagination. Une conception urbaine se pense à différentes échelles, en intégrant la nature à l’écosystème urbain et en exprimant l’audace de ses bâtisseurs.

 Pierre-Franck Herbinet sur Agoravox
Partager cet article
Repost0
9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 09:05

 

 

Et oui, le leader de Mai 68 est courageux car chez les écolos, on est pas fan de DSK. C'est notamment le cas de Cécile Duflot ou Eva Joly.


Cécile Duflot, Eva Joly et Daniel Cohn Bendit.

Cécile Duflot, Eva Joly et Daniel Cohn Bendit. | MAXPPP

 

Daniel Cohn-Bendit n'a pas peur de reconnaître ses erreurs, ni de rajouter au désordre, ces très grandes qualités l'ont amené hier, dimanche 5 décembre, à déclarer sur I-Télé/Le Monde/France Inter à propos du PS qu'il s'était "trompé" sur Ségolène Royal et que "le débat le plus intéressant serait Dominique Strauss-Kahn contre Nicolas Sarkozy" pour la présidentielle de 2012.

 


"Dominique Strauss-Kahn est un peu furieux contre moi parce que j'avais soutenu Ségolène Royal. Je me suis trompé, ça peut arriver à tout le monde", a déclaré Dany, précisant qu'il avait "interprété Ségolène Royal dans les primaires (socialistes en 2006) comme une véritable rupture avec le dirigisme, un carcan du Parti socialiste ( ..) Et puis j'ai découvert une Ségolène Royal qui mélange un peu tout, qui mélange le nationalisme et qui mélange une idée de l'ouverture et donc je ne m'y retrouve plus idéologiquement", précisant qu'elle "fait des choses très bien en tant que présidente de Poitou-Charentes".


Des propos mesurés  qu'il affine un peu plus :

 

"Je crois qu'aujourd'hui je ne suis pas contre Martine Aubry, je ne suis pas contre Ségolène Royal, mais je crois que le débat le plus intéressant serait Dominique Strauss-Kahn contre Sarkozy, et surtout le débat le plus intéressant pour nous les écologistes ça serait un débat avec DSK".

A ceux qui martèlent que DSK est trop à droite, il a répondu pragmatique: "Je crois qu'il faut faire attention, DSK occupe une position centrale avec ce qu'il défend en France. Il faut savoir ce qu'on veut, est-ce-qu'on veut être de gauche et perdre ou est-ce qu'on veut battre Nicolas Sarkozy ?".

Cohn-Bendit avait déjà déclaré :

 

"Le tabou à faire tomber, c’est la ligne anticapitaliste. Il faut affirmer que la «ligne anticapitaliste», aujourd’hui, ça ne veut rien dire."

Une fois encore, il bouscule sans hésiter les totems de la gauche idéologique pour une approche pragmatique d'une alternance crédible.

Son choix est courageux.


On sait sa famille politique, les écologistes,  est plus que circonspecte devant DSK. Cécile Duflot faisant au patron du FMI à peu près les mêmes reproches que Jean-Luc Mélenchon, qui est globalement celui d'assumer une politique libérale.

Là encore, Daniel Cohn-Bendit assume :

 

"Je crois que Dominique Strauss-Kahn est intellectuellement aujourd'hui le plus apte à trouver des compromis dans la gauche et avec les possibles partenaires de la gauche pour nous faire avancer. Il a une position très claire sur l'Europe et sur la mondialisation qu'il faut réguler", qualifiant Dominique Strauss-Kahn de "social-démocrate réformiste".

De plus, l'eurodéputée Europe Ecologie Eva Joly, très proche de Cohn-Bendit, a également taclé DSK à plusieurs reprises, notamment avec cette formule : "Je connais bien Dominique Strauss-Kahn, je l'ai mis en examen."

Evidemment pour les fanatiques de la révolution, les adeptes du Grand Soir, cette attitude sera jugée tiède, et  donc inacceptable. Il ne serait pas surprenant que ressurgisse  le mot de "social-traître" à l'endroit de Dany, ou toutes autres balivernes de la panoplie du komitern éternel avec excommunication à la clef.

Peu importe, finalement celui qui à symbolisé Mai 68, puis incarné une Europe convaincue, a une nouvelle fois démontré sa liberté et son indépendance, c'est plutôt rare en politique non ?

 

Galahad sur Le Post

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 08:51

 

Placé répond à Cohn-Bendit : "Les gens de droite n'ont rien à faire dans Europe Ecologie-Les Verts "

Jean-Vincent Placé et Daniel Cohn-Bendit, à Lyon, le 13/11/2010.Jean-Vincent Placé et Daniel Cohn-Bendit, à Lyon, le 13/11/2010. | MAXPPP

 

Sal temps chez les écolos. La greffe entre les "vieux" militants des Verts et les "jeunes" sympathisants d'Europe Ecologie a du mal à prendre.

Les deux composantes doivent ne faire qu'un dans le nouveau mouvement né du rapprochement d'Europe Ecologie et des Verts, il y a un peu plus de trois semaines, à Lyon. Ce mouvement, appelé justement "Europe Ecologie-Les Verts", compte plus de 15.000 adhérents.

Illustration de ce malaise : lundi, l'eurodéputé Jean-Paul Besset, proche de Nicolas Hulot, a quitté la direction du nouveau mouvement, qu'il devait codiriger avec Cécile Duflot. Sa mission aurait été justement de veiller à l'équilibre entre les partisans des deux structures.

Mais il a décidé de jeter l'éponge, constatant avec amertume que "la fusion-dépassement n'a pas eu lieu" dans sa lettre de démission dont Marianne 2.fr publie une copie. L'écologiste dénonce aussi un "climat délétère de guerre froide" entre les partisans d'Europe Ecologie et les Verts. Le nom de Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes, est avancé pour le remplacer.

Sur Le Post, l'ex-leader d'Europe Ecologie Daniel Cohn-Bendit a regretté mardi que "les Verts occupent le terrain" face aux membres d'Europe Ecologie dans le nouveau mouvement.

La secrétaire nationale du mouvement, Cécile Duflot, a dit "comprendre" la décision de Jean-Paul Besset, tout en soulignant que chacun doit "être capable de mettre de côté (ses) petites différentes…", mardi, sur BFM TV.

Jean-Paul Besset "a raison de nous alerter sur les jalousies et les affrontements excessifs pour prendre le pouvoir au sein de l'organisation", a déclaré de son côté Yves Cochet (ex-Verts) à L'Express.fr.

Contacté par Le Post, l'ex-numéro deux des Verts Jean-Vincent Placé, par ailleurs vice-président de la région Ile de France, reconnait "des difficultés" mais pense qu'il faut "du temps" pour "faire l'amalgame entre les anciens des Verts et les nouveaux d'Europe Ecologie". S'il affirme que ses relations avec Cohn-Bendit se sont apaisées, il n'est pas prêt à ouvrir le parti aussi largement que le voudrait "Dany".

Que pensez-vous de la démission de Jean-Paul Besset ?
"Je la regrette. Jean-Paul est un ami. C'est un intellectuel engagé, un type bien... Peut-être a-t-il ressenti une forme de lassitude devant les difficultés auxquelles nous sommes confronté. Mais maintenant, il faut se tourner vers l'avenir."

Des difficultés qui pourraient remettre en cause le nouveau mouvement ?
"Non, il n'y a pas de rupture entre les deux structures. Je reconnais qu'il y a des difficultés mais elles ne sont pas insurmontables. Et elles sont modestes par rapport à celles du PS ou du Parti de gauche ! Cela prend du temps de faire l'amalgame entre les anciens des Verts et les nouveaux d'Europe Ecologie. Je ne suis pas surpris de ce qu'il se passe. Jean-Paul Besset a beaucoup oeuvré pour l'existence de ce mouvement unique. Son coup de pied dans la fourmilière nous permet au moins de nous retrouver et de plus communiquer entre nous."

Que pouvez-vous améliorer concrètement ?
"Le lien Paris - Bruxelles peut être amélioré [entre les députés écolos et les eurodéputés, ndlr]. Nous avons besoin d'une cohésion plus forte entre nous."

Cohn-Bendit constate presque fataliste qu'"il y a deux cultures différentes entre les Verts et Europe Ecologie"...
"La fusion va se faire progressivement."

Cela va mieux entre lui et vous ? Vous vous êtes pas mal accrochés ces derniers mois...
"Ça va beaucoup mieux. Nous nous parlons beaucoup plus avec Daniel Cohn-Bendit. Ensemble, nous allons d'ailleurs proposé de co-animer les discussions programmatiques avec le PS, qui devraient débuter en janvier. Dany se sentait à l'écart. Il râlait... Je lui ai donc dit : 'Viens avec moi'. Comme ça, il arrêtera de m'emmerder (rires) !"

Vous et Cohn-Bendit, vous illustrez ce clivage au sein des écolos. Vous êtes des Verts et clairement de gauche. Il est d'Europe Ecologie et prône une ouverture plus large. Que pensez-vous de sa volonté d'ouvrir les portes du mouvement à des gens venant de gauche comme de droite, tant qu'ils adhèrent au projet écolo ?
"Mais c'est n'importe quoi ! Je n'en veux pas des gens de droite ! Je suis dirigeant d'un parti écologiste, allié avec la gauche, donc je ne vais pas accueillir des gens qui soutiennent la politique de Sarkozy ! Ces gens là n'ont rien à faire dans le nouveau parti ! La politique, c'est de l'ouverture mais aussi de la clarté."

De quoi relancer les critiques sur le "sectarisme" des Verts, formulées par  Daniel Cohn-Bendit à plusieurs reprises...
"Mais c'est quand même incroyable d'entendre cela ! Nous ne sommes absolument pas sectaires. Nous sommes ouverts à tous les gens de gauche. Dans le nouveau mouvement, il y a des socialistes, des communistes, des radicaux de gauche, des chevénementistes... et des Verts. Et puis, attendez, ce n'est quand même pas rien d'avoir trouvé un consensus autour d'Eva Joly pour 2012. Je rappelle qu'elle vient d'Europe Ecologie. Vous en connaissez beaucoup des partis qui n'investissent pas un candidat issu directement de ses rangs ? Nous aurions très bien pu investir Yves Cochet, qui est un militant Vert historique."
Alex Lemarié sur le Post
Partager cet article
Repost0
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 18:51

 

Le mariage et la fidélité conjugale : conséquences directes de la transmission du patrimoine

mariage.jpg


Pour beaucoup de couples, qu’ils soient croyants ou non, et qu’ils appliquent plus ou moins strictement les préceptes de leur religion, le mariage est avant tout un moyen traditionnel et usuel de créer une famille. Ils ne s’attachent qu’à la cérémonie, au banquet, aux cadeaux et au voyage de noces. Prisonniers de leur béatitude larvaire, ils sont très peu à s’interroger sur l’origine de cette institution. La fidélité que l’on considère comme l’une des conditions du mariage, même si elle n’est pas si évidente, est un moyen de montrer ses sentiments et de ne pas laisser prise, du moins le pense t’on au début, à la suspicion et à la jalousie. Tout cela a débouché au fil de l’évolution des nombreuses cultures de par le monde, sur des légendes, des contes, une forte tradition matrimoniale et sur des romans d’amour avec en parallèle des histoires tragiques, sordides ou pitoyables d’adultères ou de vengeance. Mais avez-vous pensé que ni le mariage, ni la fidélité conjugale ne se justifient et n’ont de raison d’être s’il n’y a pas de patrimoine à transmettre par héritage, que ce soit à sa veuve ou ses enfants selon les cultures ou seulement à ses fils ou son fils ainé.
 
On ne sait pas grand-chose, si ce n’est rien des sentiments que pouvaient éprouver et émettre les premiers humains. Ce que l’on sait par contre, c’est qu’ils furent d’abord des cueilleurs, puis des chasseurs utilisant des outils et des armes rudimentaires. En ce cas, ils ne possédaient rien et le seul intérêt commun était la préservation physique des membres du groupe, puis la survie alimentaire.
 
Après des millénaires apparaissent l’agriculture et l’élevage. D’abord itinérante, l’agriculture se fait sur brûlis, abandonnés quand la terre se tarit. Quant à l’élevage, après la domestication d’animaux sauvages, les troupeaux devaient être collectifs et appartenir à un petit groupe qui en utilisait la chair, le lait et les peaux. Il fallut encore d’autres millénaires pour que l’agriculture se sédentarise et que le bétail soit marqué et appartienne à des individus. Avec les premiers propriétaires terriens et les éleveurs établis, le proto-capitalisme était né, en un mot la propriété.
 
Tout cela est bien beau d’être propriétaire, mais quand on meure, qui va hériter de ce qui a été produit, amassé, thésaurisé ? D’autant que les nouveaux propriétaires ne vivaient plus les uns sur les autres comme les hommes des cavernes, mais dans un habitat construit de plus en plus élaboré. Un homme et plusieurs « femelles » cohabitaient sous le même toit. Il devenait donc plus difficile de partager avec les membres d’un groupe moins soudé et moins cohérent. Parallèlement au développement des « deux mamelles de la France » qui n’existe pas encore, l’homme se crée des Dieux d’abord de la nature, puis plus personnalisés et commence à leur vouer un culte. La propriété et sa transmission par héritage va stabiliser le groupe familial par le mariage, initialement rituel d’appropriation légale d’une épouse, puis cérémonie teinté de rituel histoire de marquer le coup et les esprits. La religion va s’approprier le mariage et introduire une morale, d’abord faite de tabous, puis de lois divines. Mais la religion ne fait que renforcer une nécessité créée avant tout par le concept de propriété.
 
En effet, à quoi bon décider de transmettre ses biens à ses enfants, si la notion de famille n’est pas définie ? Qu’elle soit monogame ou polygame, la cellule familiale doit être reconnue et respectée par les autres membres du groupe, puis de l’ethnie, puis de la nation et ainsi prévenir l’appropriation illicite des femmes, donc des biens. Mais pourquoi l’homme transmettrait ses biens à ses enfants, s’il n’est pas sûr qu’ils soient les siens ? Avant que l’homme fasse le lien entre copulation, fécondation et paternité, il a fallu des millénaires. Par contre, le plus crétin des hommes connaissait ses frères et sœurs, car issus du même ventre, et ils connaissaient ses tantes et oncles maternels, car nés d’une même grand-mère. Il aurait été plus naturel de transmettre son héritage à ses frères et sœurs, ou à la génération plus jeunes des neveux et nièces nés par ses sœurs. Ce fut probablement le premier modèle de succession et il persiste encore de façon édulcorée dans certaines sociétés africaines, amérindiennes ou mélanésiennes. La transition d’une société de type népotique à une société patriarcale à dû se réaliser par étapes progressives, certains anthropologues essaient d’ailleurs d’analyser ce glissement. Et finalement, c’est la société patriarcale qui a pris le dessus. Notons en passant que dans une société népotique de transmission des biens se transmettant par les mères, le mariage et la fidélité deviennent inutiles car on sait toujours qui est la mère, même si « elle couche » un peu partout ! Et ce type de société n’empêche pas un homme de devenir propriétaire, mais pas sa mère ou sa tante et de transmettre ses biens à ses frères ou sœurs, neveux ou nièces, ou uniquement à des hommes issus des femmes de parenté.
 
Admettons donc que la famille telle que l’on la conçoit désormais avec parents et enfants soit installée dans un processus social général reconnu par tous. On en revient à la nécessité de savoir si l’homme est vraiment le père de ceux à qui il va transmettre son patrimoine. Et avec l’aide de la religion, la société va créer le mariage, mais surtout le concept de fidélité de l’épouse ou des épouses. Avec pour corollaire des châtiments de l’adultère pouvant aller jusqu’à la mort, mais passant le plus souvent par des compensations matérielles d’abord en bétail, puis en numéraire pour ceux qui prenaient la femme officielle d’un autre. Cela existe encore dans de nombreuses ethnies africaines, où après palabre et avis des anciens qui jugent au nom du droit coutumier, les amants indélicats pris en faute doivent indemniser les maris.
 
Sociétés machistes, protesteront avec véhémence les féministes, qui pénalisent, molestent, lapident ou exécutent les femmes et ne donnent que quelques amendes aux hommes adultères. Erreur d’interprétation sommaire, car si l’adultère masculin est moins réprimé, c’est qu’il met moins en danger la famille et la transmission du patrimoine. L’homme adultère est condamné, quelquefois sévèrement s’il prend la femme d’un autre, ou les filles nubiles d’un autre, car ces filles ont une valeur marchande dotale et sont au minimum des bras agricoles à la disposition du chef de famille. Par contre, même dans des sociétés pas obligatoirement atteintes par le modernisme, avoir des maitresses qui « n’appartiennent » à personne n’est condamnable que si l’homme est dispendieux et fait profiter ses maitresses plus que sa famille de ses biens et de ses acquis.
 
Que reste t’il de tout cela dans les sociétés modernes, même quand elles se détachent de plus en plus des contraintes religieuses et qu’elles se laïcisent ? Beaucoup de choses en somme, malgré la libération des mœurs en Occident et la légalisation du divorce. Car les sociétés actuelles qui veulent se débarrasser du poids de la morale religieuse veulent cependant toujours protéger la propriété, l’héritage et sa transmission. Le mariage civil et son avatar, le PACS ne remettent nullement en cause la propriété et l’héritage, bien au contraire, ils les protègent. Et si certains homosexuels veulent adopter ou procréer, c’est justement pour transmettre un patrimoine. Les récentes lois Sarkozy sur les successions vont dans le même sens. A moins d’être immensément riche, on peut transmettre désormais la plus grande partie de son patrimoine à ses enfants. Par contre celui qui n’en a pas, même si sa fortune est modeste ne peut attribuer ses biens à une sœur, un neveu et encore moins à un ami sans que ceux-ci payent jusqu’à 60% de droits de succession.
 
L’adultère est de moins en moins reconnu comme une faute et il n’est même plus pénalisé dans de nombreux pays, mais il est encadré et si les enfants que l’on qualifiait jadis adultérins ou de naturels peuvent hériter, il ne s’agit pas d’une condamnation du capitalisme et de la transmission des biens.
 
Les premiers bolchéviques de 1919 à 1923, c’est-à-dire avant la reprise en main quasi religieuse de la société russe par Staline, avaient pensé supprimer le mariage qu’ils trouvaient à juste titre bourgeois, d’autant que la collectivisation des terres et de l’outil de production rendait l’héritage obsolète. Ils ont dû renoncer à cette idée, non pas uniquement à cause de l’attachement des Russes à une institution liée à la foi orthodoxe, mais en raison de la crise du logement. En effet, les femmes vivant en concubinage ayant peur de se retrouver à la rue en cas de rupture, se gardaient leur ancien logement, créant ainsi une pénurie. Le Petit Père du Peuple ayant mieux à faire avec ses roubles soviétiques que de développer à l’excès l’habitat social, le mariage a donc reprit très rapidement ses droits en Union Soviétique.
 
Le mariage est donc lié étroitement si ce n’est au capitalisme, du moins au capital et à la propriété. On remarquera que dans la France rurale du Moyen-âge au XIXème siècle, les paysans pauvres qui n’avaient ni terres ni bétail passaient rarement devant le curé, malgré l’attachement généralisé au catholicisme. Il en était de même pour le monde ouvrier qui vivait le plus souvent en concubinage, on disait alors « à la colle ». Dans le peuple, on se mariait « derrière l’église » ou « à la mairie du XIIIème », car jusqu’en 1860, Paris n’en comportait que 12 arrondissements !
 
Les principaux adversaires du mariage furent d’ailleurs les ennemis jurés du capitalisme. Anarchistes, libertaires, utopistes du XIXème siècle vivaient en concubinage, comme Louise Michel (la vierge rouge qui ne l’était pas) ou Kilbatchich et Maxime Gorki se faisait régulièrement vider d’hôtels « respectables » quand il venait avec une compagne. Et c’est enfin Georges Brassens, le chanteur libertaire et frondeur qui composa « la non demande en mariage ».
 
Ceux et celles qui se pâment devant un catalogue Pronuptia, qui rêvent de pièce montée et de voyage à Venise, ceux qui se jurent (hélas en y croyant) un amour éternel, n’ont pas conscience qu’ils participent au maintien d’une forme de transmission du capital qui s’est pérennisée depuis des millénaires. Mais laissons-les rêver de petits fours, d’alliances en or et de promesses qui seront non tenues, l’espoir maintient l’aliénation.

par

 

Georges Yang sur Agoravox

 

 

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 13:38
Partager cet article
Repost0