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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 14:40

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Tempête Klaus: les maires des Landes prêts au bras de fer avec l'État


16 mois après la tempête Klaus, les 59 communes landaises ont voté ces dernières semaines des budgets insincères intégrant les aides promises par l'État et jamais versées, rapporte "Sud-Ouest". L'État a par ailleurs déclassé les parcelles forestières afin d'aider les propriétaires sylviculteurs. Conséquence, les impôts locaux sur le foncier non bâti sont en chute libre, diminuant encore les rentrées financières des communes.
Pierre Darmanté, président des communes forestières, appelle cela la «double peine». Et il n'est pas le seul à vivre ça comme une réelle injustice.
L'Association des maires landais, épaulée par Henri Emmanuelli, Alain Vidalies et Jean-Louis Carrère, trois des cinq parlementaires du département des Landes, a donc été reçue en audience par le préfet, Evence Richard. Un préfet qui a relayé à plusieurs reprises les doléances des maires landais lassés d'attendre les aides budgétaires, mais n'a pu convaincre le gouvernement de les honorer.
En avril 2009, «un courrier de la présidence de la République nous assure d'un soutien identique à celui reçu après la tempête de 1999», explique Jean-Yves Montus, président de l'Association départementale des maires. «Nous l'avons sincèrement cru», renchérit Pierre Darmanté, président de l'Association des communes forestières landaises.
Le préfet, «sans concertation aucune», protestent les maires, a déféré ces communes à la chambre régionale des comptes. Leur budget est gelé pour une période d'un mois, le temps de l'instruction.
Les élus sont d'autant plus remontés qu'en 2009, quand les propriétaires sinistrés ont été exonérés de taxe sur le foncier non bâti, l'État a compensé, à hauteur de près d'un million d'euros. Selon "Sud-Ouest", ce pan du dossier ne concerne plus seulement 59 mais 284 des 331 communes landaises.
«Le préfet nous a dit que comme en 2009 nos budgets étaient à l'équilibre, l'État n'avait pas de raison de tenir ses promesses», indique Pierre Darmanté. «Il a appliqué la loi de façon un peu brutale. Pourtant ça arrive qu'on n'ait pas les recettes prévues, qu'on ne fasse pas la coupe de bois annoncée, les budgets ne sont pas jugés insincères pour autant.»


Sur Sud Ouest


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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 11:57

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Un jeune polyhandicapé de 15 ans d’origine kosovare a été expulsé mardi du territoire français avec sa famille. Le jeune homme, accueilli depuis le mois de mars dans un centre d'accueil pour handicapés à Freymling-Merlebach, en Moselle, pour une maladie dégénérative, a été arrêté la veille. Tout comme sa famille.
Le jeune homme a été "emmené le 3 mai par une trentaine de gendarmes qui ont fait irruption, munis d'une décision préfectorale d'expulsion, devant le personnel soignant choqué et impuissant", affirme l'Association des Paralysés de France (APF). Après avoir passé la nuit au centre de rétention administrative de Metz, la famille de sans-papiers a été expulsée le 4 mai, par avion, vers le Kosovo.

L’APF et Réseau éducation sans frontières (RESF) se disent indignées par "la violence et l'inhumanité de cette expulsion". Pour les associations, "la politique gouvernementale actuelle ne doit pas prévaloir sur l'état de santé des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens". SOS Racisme a également exprimé sa "stupéfaction". L’association estime que cette expulsion fait "honte à la France".

"Douze gendarmes et cinq véhicules ont été utilisés pour faire exécuter la décision administrative", a répondu la directrice du cabinet du préfet de la Lorraine, Elisabeth Castellotti. "Et ceci après que le médecin-inspecteur de la Ddass eut certifié que l'enfant polyhandicapé pouvait recevoir dans son pays d'origine le même traitement qu'en France", a-t-elle précisé.

"Lors de 'l'éloignement', qui s'est déroulé dans le calme et la dignité, (...) toutes les précautions ont été prises pour que l'adolescent puisse être pris en charge dans les meilleures conditions de sécurité. Ainsi, un médecin a accompagné la famille de manière permanente jusqu'à leur arrivée au Kosovo", a expliqué la préfecture de Moselle. Le son de cloche d’un cousin du polyhandicapé est différent.

"Il n'y aucune possibilité de traitement pour le petit" à Marali, où les cinq Kosovars expulsés ont trouvé refuge, selon ce cousin qui vit régulièrement à Metz. "Il n'y a pas non plus de médicament", a-t-il affirmé. Selon lui, l'adolescent "a fait plusieurs crises depuis son retour forcé au pays". L'APF a écrit une lettre à Nicolas Sarkozy pour qu'il intervienne dans ce dossier.

L’adolescent, ses parents, son frère et sa sœur étaient arrivés en France en 2008. la famille s'était vu refuser successivement plusieurs demandes d'asile, avant de se voir signifier une obligation de quitter le territoire. Ce qu'ils n'ont pas fait. (Source Europe 1)

 

Mathieu Carrier sur Europe1.fr


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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 08:20

 

Accessibilité des bâtiments publics : seuls 5% à 15% des travaux effectués

 

En cinq ans, seuls 5 à 15% des bâtiments recevant du public dépendants de l'Etat ou des collectivités territoriales ont été mis aux normes pour l'accueil des handicapés, alors que la loi impose que tous les bâtiments soient équipés d'ici à 2015, selon une étude publiée par l’APAJH.


20100324_161456_20100217_112436_20091016_155127_20071018_11.jpgLa loi du 11 février 2005 impose aux Etablissements Recevant du Public (ERP) de répondre aux exigences et aux normes d’accessibilité, en 2015. « A mi-chemin de l'échéance fixée par la loi, l'étude soulève des interrogations quant au respect des délais impartis en matière d'accessibilité globale des établissements recevant du public (ERP) », indique le communiqué. L’investissement à la charge de l’Etat et des collectivités territoriales est estimé à environ 20 milliards d’euros TTC pour l’ensemble des Etablissements Recevant du Public existants. Pour l'Etat, le coût global est évalué à 3,6 milliards d'euros.

Depuis 2005, selon cette enquête réalisée par la fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés), la banque Dexia et la Fédération française du bâtiment, seulement 5 à 15% des travaux ont été réalisés. « Etat, régions, départements ou encore communes et leurs regroupements devront mesurer les enjeux pour être au rendez-vous en 2015 » précise le communiqué. En France, on dénombre environ 330 000 établissements recevant du public gérés par les collectivités locales et l'Etat. Pour une grande partie d'entre eux, un diagnostic de mise en accessibilité devra être réalisé au 1er janvier 2011.

La grande loi handicap de 2005 a rendu obligatoire, en 2015 dernier délai, la mise en accessibilité (rampes d'accès etc...) de tous les bâtiments recevant du public, qu'ils soient modernes ou très anciens. Selon une étude réalisée par l'Insee entre 1998 et 2001, 10% de la population française se déclarent en situation de handicap.

 

B.P sur AFP

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 11:33

 

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Martine Aubry "Les Français nous attendent, le PS doit être à la hauteur"

 

C’est le premier chapitre du nouveau logiciel socialiste. Un texte de 23 pages, rédigé sous la houlette du député PS Pierre Moscovici, pour dessiner les contours d’un «nouveau modèle économique, social et écologique». Corrigées et enrichies, lundi soir en bureau national, «après une longue discussion qui a duré jusqu'à 1 heure du matin», les pistes de cette première convention en vue de 2012 ont été examinées, ce mardi par le conseil national, à la Mutualité (Paris).

«Un moment important», a commencé Martine Aubry: «Le temps est venu de présenter aux Français un nouveau modèle de société. Ils nous attendent et nous devons être à la hauteur.» Forte de la victoire de son camp aux régionales de mars, la première secrétaire a déploré que le gouvernement n’ait «rien entendu du message lancé par les Français» lors du scrutin. Elle dénonce la «volonté» de la droite de «récupérer son électorat par le retour des boucs émissaires habituels», citant le débat très animé autour du futur projet de loi interdisant le port du voile intégral et l’intervention de Nicolas Sarkozy en Seine-Saint-Denis sur le thème de la sécurité, un «copier coller de ses précédents discours».


"Le cadavre à la renverse vous salue"


«Le président, attaque encore Aubry, essaie de jeter un grand voile sur la situation de la France aujourd’hui et essaie de faire oublier son échec.» Sans pour autant laisser un boulevard à la gauche: «Nous ne souhaitons pas être élus par un rejet, mais choisis pour nos valeurs.»

Du pain sur la planche socialiste, donc. Une dizaine de forums et quatre conventions nationales, programmées en 2010, doivent déterminer le projet du parti pour la présidentielle: les prochaines conventions porteront sur la rénovation du PS (primaires, non cumul, parité, diversité), l’international et l’égalité réelle. Autant de rendez-vous censés permettre, selon Aubry, de «réarmer le PS et la gauche», que la patronne socialiste veut «imaginative, pas imaginaire», «solidaire et fière de ses valeurs», à même de faire mentir les «belles intelligences», comme Bernard-Henri Lévy, qui diagnostiquaient «le coma voire pire»: «le cadavre à la renverse vous salue», ironise Aubry.

Côté propositions, la maire de Lille ébauche trois grands axes: une «société du bien-être» dans laquelle «on produit mieux en respectant l’environnement et nos valeurs»; «une société de la création» où l'on donne la priorité à la recherche, à l’enseignement supérieur, où l'on soutient les PME, l’économie sociale et solidaire et la culture; et «la justice plutôt que la captation des richesses par une minorité» avec le plafonnement des hautes rémunérations et une remise à plat de la fiscalité. Sur ce point, l’une des pistes avancées est la mise en place d’un «impôt plus progressif qui remplace la CSG et l’impôt sur le revenu».


Au "rendez-vous" sur les retraites


Au chapitre industriel, la première secrétaire suggère la création d’un «grand pôle public industriel» pour créer des filières d’excellence, «réarmer la puissance publique pour réorganiser une économie réelle» et garantir la «mutation vers l’industrie verte» et plaide pour une «TVA écomodulable». Elle parle aussi «agriculture responsable permettant une juste rémunération» et «revalorisation du travail», débat que doit «reprendre la gauche».

La première secrétaire du PS promet enfin d'être au «rendez-vous» des propositions sur le front des retraites, se disant, au passage, «consternée par le non-respect dont le gouvernement fait preuve dans la conduite de ce dossier»: «il n’a toujours pas rendu publique ses propositions et nous somme de mettre les nôtres sur la table. [...] Nous ne cèderons pas aux injonctions, aux petites manoeuvres.»

En attendant 2012, Aubry doit reprendre, demain mercredi, le chemin de l’opposition: elle doit rencontrer le ministre du Travail, Eric Woerth, pour confronter leurs points de vue, dans les cadre des concertations gouvernementales sur les retraites.

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Sur Libération.FR

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 09:43

 

 

pochoir-fauteuil-roulant-nouveau-1135 ans de la loi handicap : les critiques de la Fnath et de l'Unapei La loi Handicap du 11 février 2005, qui a fêté le 11 février 2010, son cinquième anniversaire, est "à bout de souffle", a déploré la Fnath, association de défense des "accidentés de la vie" (malades, invalides et handicapés).

Alors que le Premier ministre François Fillon a souhaité que cette année soit celle "d'un nouveau souffle" pour lutter contre l'exclusion des personnes handicapées, la Fnath estime que la loi du 11 février 2005 "apparaît à bout de souffle et (que) son application patine dans de nombreux domaines".

"Les maisons départementales des personnes handicapées fonctionnent de manière hétérogène, le taux de chômage des travailleurs handicapés reste le double de celui de la population, le montant de l'allocation aux adultes handicapés stagne en-dessous du seuil de pauvreté, la mise en accessibilité (des lieux) ne connaît aucune accélération", dénonce la Fnath.

La Fnath déplore notamment "les dernières mesures concrètes prises par le gouvernement (qui) vont à l'encontre de l'intérêt des personnes handicapées", comme le projet d'introduire des dérogations à l'accessibilité des bâtiments neufs ou le report de six mois de l'entrée en vigueur de l'augmentation des sanctions contre les entreprises ne réalisant aucune action faveur de l'emploi des handicapés. Elle salue en revanche l'installation du comité interministériel du handicap et de l'observatoire de l'accessibilité.


L'Unapei a estimé que la loi était «malmenée tant sur le fond que sur la forme». Malgré certaines avancées incontestables, la mise en application de la loi est loin d'être effective, selon elle. «La loi du 11 février 2005 voit son esprit menacé par des amendements pervers : dérogation accordée pour la mise en accessibilité des bâtiments neufs, remise en cause du plan personnalisé de compensation du handicap, délais supplémentaires pour les entreprises n'employant aucune personne handicapée, ... et tout ceci sans concerter ni les personnes concernées ni leurs représentants», dénonce l'Unapei. Elle affirme attendre des actions concrètes et une détermination de l'Etat dans la politique menée en faveur des personnes handicapées.

Concernant les MDPH, elle «exige une plus grande implication des conseils généraux pour que ces instances répondent enfin aux missions qui leurs sont dévolues par la loi et demande à l'Etat d'être véritablement garant de l'équité de traitement sur l'ensemble du territoire». Par ailleurs, l'Unapei demande un programme pluriannuel de création de 30 500 places dédiées à l'accueil et l'accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes. Elle souhaite aussi que «chaque commission communale d'accessibilité considère les besoins spécifiques des personnes handicapées mentales». Autre revendication : un accompagnement pérenne et qualitatif des enfants handicapés à l'école.


Sur La Gazette santé sociale.fr

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 07:09

Zemmour, avocat incompris des statistiques ethniques


Alors que « l’affaire Zemmour » n’en finit plus de rebondir, entre ramifications juridiques et dommages collatéraux, il y a un silence – et même parfois une hostilité patente à l’égard du trublion télévisuel – que je ne m’explique pas : celui des défenseurs de la statistique ethnique.

Serpent de mer dans le débat français sur l’intégration et la lutte contre les discriminations au faciès, les statiques ethniques devraient permettre, selon leurs défenseurs, d’accroître considérablement la (re)connaissance des inégalités réellement vécues par les Français à la peau pas assez blanche. Savoir, par exemple, combien de Noirs travaillent dans tel secteur avec tel niveau de formation initiale, comparer avec le nombre de Blancs, et pouvoir ensuite conclure à une discrimination de x % au détriment des premiers. Mais ce projet ne s’est pas encore imposé dans la société française, décidément très rétive (Probablement par archaïsme ? Ah l’exception nationale !) à se compter en Noirs, Arabes, Blancs, métis, un tiers un tiers un tiers, et toutes autres couleurs et combinaisons envisageables.

 

450px-Eric ZemmourOn pourrait donc croire les nobles chevaliers de cette forme de comptage racial heureux de gagner un tribun particulièrement médiatique à leur cause. Car ce qu’a expliqué Eric Zemmour, et qui lui vaut la tempête actuelle – les policiers ont raison de contrôler au faciès, car la majorité des délinquants ne sont pas blancs – n’est-ce pas une application parmi d’autres de cette belle idée de statistiques ? C’est pourtant simple : une fois que l’administration aura le droit de recenser les citoyens par appartenance ethnique, on pourra à la fois vérifier si les Noirs sont honteusement bloqués dans telle ou telle profession, ET si cela ne s’expliquerait pas par leur plus grande propension au crime !

 

Et pourtant aucun défenseur des statistiques ethniques n’aide ce pauvre Zemmour dans son impasse médiatique actuelle. Pire, Louis-Georges Tin et Patrick Lozès, patrons d’un CRAN toujours très en pointe dans le combat pour ces statistiques, ont de façon incompréhensible fustigé le racisme rampant de l’éditorialiste politique de Laurent Ruquier !

 

Trêve d’ironie. L’affaire Zemmour est en train de démontrer par l’absurde le danger de cette idée même de statistiques, et le mélange d’incohérence et d'inconscience de celles et ceux qui les défendent en espérant lutter contre le racisme. Eric Zemmour d'une part, ceux qui fustigent son racisme tout en défendant les statistiques ethniques d'autre part, ont un point commun fondamental : ils considèrent que la « race », couleur de peau ou consonance du patronyme peut constituer une façon acceptable de définir un citoyen dans notre République. Sans doute les uns le font ils avec les meilleures intentions du monde, quand les autres sont mus par des arrière-pensées plus douteuses. Mais au bout du compte ils se retrouvent sur la considération que cette donnée physique particulière qu’est la couleur de peau a vocation à être traitée comme, disons, le niveau d’études, les revenus ou la catégorie socio-professionnelle.

 

Du moment que l’on introduit de la classification ethnique dans le pacte républicain, il faut accepter, si l’on est un peu cohérent, que l’on puisse s’en saisir pour mesurer tout et n’importe quoi. Du parfois utile, comme les discriminations. De l’anecdotique, comme la satisfaction sexuelle, les goûts musicaux, que sais-je encore (on saura ENFIN si les Noirs dansent mieux !). Et du sordide, comme la corrélation entre crime et couleur de peau. Un « sordide » qui rime avec « stupide », puisque la découverte zemmourienne mélange avec mauvaise foi deux choses fort différentes : le lien entre pauvreté et un certain type de délinquance, et celui entre couleur de peau et pauvreté. Si le premier lien est effectivement explicatif et pertinent, le second n'est que la conséquence accidentelle des aléas de l'immigration. A d'autres époques, comme l'écrit Maître Eolas, la petite délinquance aurait été blanche. Et encore faut-il faire la différence entre Paris et la province ... Savoir qu'il y a éventuellement plus de Noirs et d'Arabes que de Blancs délinquants ne nous apprendrait rien sur les causes et les remèdes du problème, mais renforcerait sans aucun doute la peur fantasmée de la « racaille » dans l'opinion.

 

Les partisans des statistiques ethniques rétorqueraient certainement qu'elles permettraient de mesurer, dans le cas des discriminations, non pas une corrélation accidentelle et non explicative (comme dans le cas du lien entre délinquance et couleur de peau), mais un lien de cause à effet bien réel, celui entre peau un peu trop foncée et refus raciste de recrutement dans une entreprise par exemple. Mais une fois que la pratique sera entérinée, allez donc faire d'aussi subtiles distinguos dans les médias … Progressera probablement de façon spectaculaire l'habitude de tout ramener à la couleur de peau, le communautarisme, et au bout du compte le racisme. Surtout si, comme le laissent entendre deux juristes de bords politiques différents, Maître Eolas et Philippe Bilger, on constate en effet une prédominance de certaines couleurs de peau dans les tribunaux de région parisienne.

 

L'enjeu républicain reste plus que jamais le passage à une pensée et à une société post-raciales, où la couleur de peau ne serait plus vue que comme une différence physique parmi d'autres, et serait déchargée de toute la charge symbolique et des tabous et fantasmes qu'elle porte aujourd'hui. Zemmour et les pro-statistiques ethniques, qui sont en fait deux facettes d'une même pièce, contribuent malheureusement à nous en éloigner.

 

Romain Pigenel sur Le Post

 

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 10:19


Baisse inédite en 60 ans de la masse salariale, première recette de la Sécu

La masse salariale du secteur privé, principale source de recettes pour la Sécurité sociale, est restée "stable" au quatrième trimestre mais affiche une baisse de 1,3% en 2009, du jamais vu depuis l'après-guerre, a annoncé, le 11 mars, l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss).

Selon les statistiques de l’Insee, la masse salariale n’a jamais baissé depuis 1949, date de création de l’institut de statistiques, à l’exception d’un trimestre pour faits de grève en 1968. La contraction de la masse salariale cette année est donc inédite depuis la création de la Sécurité pole-emploi-300x202.jpgsociale à la Libération.

La baisse d’un point de pourcentage de la masse salariale équivaut à deux milliards d’euros de recettes perdues par la Sécu. Le recul de la masse salariale est dû principalement à la disparition d’emplois salariés, mais aussi à la hausse du chômage partiel et à la diminution des heures supplémentaires. Elle est la principale cause du creusement sans précédent du déficit du régime général (salariés) de la Sécurité sociale.

Les prévisions de l’Acoss établies en octobre étaient néanmoins plus pessimistes et tablaient sur une baisse de -2,1% voire -2,5% en 2009. Finalement, après quatre trimestres consécutifs de baisse, la masse salariale s’est stabilisée au quatrième trimestre 2009 (+0,1% sur un trimestre, après -0,2% au 2ème et 3ème trimestre et -1,1% au 1er trimestre).
La masse salariale dépend du nombre d’emplois, mais aussi du niveau des salaires et primes.

En 2009, le salaire moyen par tête (SMPT) a connu un rythme de hausse qualifié par l’Acoss de « très modéré par rapport aux années précédentes » (+1,2% au 4ème trimestre sur un an, contre environ 2,5%). C’est dû à « l’impact de l’indemnisation du chômage partiel ».
L’indemnité de chômage partiel, à la différence du salaire, est exonérée de cotisations patronales (mais pas de la CSG) ce qui fait perdre beaucoup de recettes à la Sécu. Or, au quatrième trimestre 2009, 144.000 personnes ont été placées en chômage partiel, après 156.000 au troisième, 245.000 au deuxième, 211.000 au premier, selon l’Insee.

La baisse de la masse salariale tient aussi, note l’Acoss, à « la diminution des heures supplémentaires ». Les heures supplémentaires sont encouragées par le gouvernement et continuent de bénéficier d’exonérations sociales et fiscales.
Les dernières prévisions officielles tablent sur un « trou » de Sécu de 23,5 milliards d’euros pour 2009.

Sur la Gazette.fr

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 17:38

Inégalité et mortalité : la pauvreté tue aussi les riches

 

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Un total de 1,4 million. C'est le nombre de morts, chaque année, qu'on peut attribuer aux inégalités de revenus dans les 30 pays les plus industrialisés.

Cette statistique proprement abasourdissante est tirée d'une méta-recherche publiée en novembre dans le British Medical Journal, et qui fait tranquillement son chemin dans les cercles des sciences sociales.

Combinaison de 28 études antérieures couvrant 60 millions de personnes, l'étude fait faire un bond en avant à la connaissance du sujet.

Selon les auteurs, de Harvard et de l'université japonaise de Yamanashi, l'inégalité devient mortifère lorsque l'indice Gini, qui en mesure le niveau, dépasse les 0,3 points.

Le Canada s'en sort plutôt bien

Dans le tableau qui suit, on voit que le risque, et la proportion, de morts prématurés augmente avec l'importance de l'inégalité. (Voir le graphique, en anglais)

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On note que le Canada se situe parmi les moins touchés par le phénomène. Le niveau d'inégalité des pays non présents sur le tableau est évidemment préférable : l'Allemagne, la France, la Suède et les Pays Bas, par exemple, ont des coefficients Gini allant de 0,28 à 0,23.

Au delà d'un indicie Gini de 0,3, attention danger

Mais au-delà du ratio de 0,3, chaque augmentation d'inégalité de 0,05 fait augmenter la mortalité. Vu autrement, si les pays industrialisés qui ont un niveau trop élevé d'inégalité réussissaient à le réduire au niveau québécois, chaque année, 1,4 million de leurs citoyens, au lieu de mourir, vivraient plus longtemps. Pourquoi ?


Inégalité et pauvreté : la pauvreté tue aussi les riches


Il y a deux façons d'appréhender l'impact de l'inégalité, notamment sur la santé publique, donc sur les décès prématurés.

  • si la richesse est mal distribuée, les pauvres sont trop pauvres, donc leur santé est déficiente. Un système qui fait monter les revenus de tous réduit la pauvreté réelle, donc la mauvaise santé, et alors on se fiche du niveau d'inégalité.

    C'est la situation actuelle en Chine : le niveau d'inégalité augmente rapidement, mais, simultanément, des centaines de millions de Chinois sortent de la pauvreté.

  • quelle que soit la quantité de richesse distribuée, le simple fait d'une trop forte inégalité dégrade la santé publique -tenez vous bien- de toutes les strates sociales. Cette seconde approche, dite « contextuelle », validée par cette étude, est plus lourde de sens.

L'explication contextuelle soutien que l'inégalité est en soi un facteur de division et de corrosion sociale. Ce que nous savons maintenant de l'importance sur la santé de facteurs psychologiques -incluant le statut social, l'amitié, le capital social, le sens du contrôle de sa vie- rendent les explications contextuelles de plus en plus plausibles.

Inégalités = violence, racket, filles-mères, incarcération…

C'est ce qu'écrivent les épidémiologistes et éditorialistes du British Medical Journal, Kate Picket et Richard Wilkinson, mettant la méta-étude dans le contexte des progrès du savoir dans ce domaine. Ils poursuivent :

« Il est maintenant clair que les sociétés inégales souffrent d'une incidence supérieure d'un grand nombre de problèmes sociaux, incluant un niveau plus élevé de violence, de racket, de filles-mères, d'incarcération, de décrochage, d'heures travaillées et un niveau inférieur de mobilité sociale et de confiance.

Ces conséquences dans les comportements offrent une preuve forte que les phénomènes psychosociaux sont associés à l'inégalité.

Les bénéfices d'une plus grande égalité sont plus grands chez les plus pauvres mais ont un impact sur presque tout les membres de la société. »

Bref, nous savions que l'inégalité, du moins aux niveaux maintenant connus aux Etats-Unis et ailleurs, était moralement inacceptable. Nous savions qu'elle suscitait envie et cynisme. Nous savions qu'elle était un facteur essentiel dans le cycle de la surconsommation, chacun voulant imiter la consommation de son voisin plus fortuné.

Nous savons maintenant qu'elle est funeste.


Jean François Lisée - Centre d'études internationales - Université de Montreal

Sur Rue89

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 15:33

L'aide à domi
cile aux personnes agées. Silence, on ferme !

Flambeau des services à la personne par le nombre de salariés (l'enquête concernant l'emploi dénombre 470 000 aides à domicile), par les perspectives annoncées de création d'emplois (l'ensemble des services à la personne devait créer 500 000 emplois en trois ans, selon un contrat d'objectifs et de moyens liant l'Agence nationale des services à lapersonne [ANSP] et l'Etat),   
aide-a-domicile-photo-copie-1.jpgl'aide à domicile est-elle en train de sombrer dans l'indifférence générale ?

Regardons-y de plus près. D'abord, l'aide à domicile est l'une des activités du champ des "services à la personne", un ensemble très éclectique (de l'aide à domicile auprès de personnes dépendantes au coaching sportif pour hauts cadres, en passant par le soutien scolaire et le ménage) ainsi nommé depuis la mise en application du plan Borloo dit "de cohésion sociale". En regroupant des activités relevant d'une part de l'action sociale (l'aide à domicile auprès des personnes âgées dépendantes) et, d'autre part, d'un marché lucratif de services pour ménages aisés (les services de ménage, et plus généralement de confort, cible principale du plan Borloo), de nombreux dispositifs publics ont visé à "rationaliser" l'activité indistinctement, mettant en danger les associations qui œuvrent dans ce champ.


On identifie plusieurs raisons de cette fragilisation des acteurs historiques du champ de l'action sociale. D'abord, cette rationalisation a rimé avec l'ouverture du marché, invitant les usagers à "choisir leur offre", provoquant une véritable "chalandisation" du social (M. Chauvière). Ensuite, par l'extension du chèque emploi-service universel et par la banalisation du recours au "gré à gré" (situation dans laquelle l'usager est son propre employeur, et le salarié est couvert par une convention collective minimaliste), le plan Borloo a stimulé l'emploi direct "discount", contribuant ainsi à créer des distorsions fortes dans l'accès aux services. Bien que financeurs de la principale aide sociale du champ (par l'intermédiaire de l'aide personnalisée à l'autonomie [APA]), les conseils généraux n'ont aujourd'hui plus la possibilité de s'opposer au développement de ces emplois dégradés, et sont sommés par les préfectures de laisser le "libre choix" aux usagers.


Dans ces conditions, comment s'étonner que les associations peinent à faire face au dumping économique et social que provoque cette multiplication d'emplois directs précaires ? Leur fragilité est d'ailleurs aggravée par la sédimentation de lois, souvent contradictoires, qui ont modifié des règles du jeu à peine mises en place. Ainsi, par exemple, en souhaitant favoriser la professionnalisation des salariés du champ, la loi de modernisation de l'action sociale de 2002 invitait les employeurs à entrer dans des programmes de qualification diplômante de leurs salariés, en particulier en favorisant, souvent par la validation des acquis et de l'expérience, l'accès au diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale. Trois ans plus tard, le plan Borloo a mis à bas cet édifice en centrant davantage son dispositif sur la professionnalisation des structures, et nettement moins sur celle des personnels de service au contact direct des usagers.

Les associations se sont retrouvées ainsi avec des salariés formés, qu'il fallait rémunérer en conséquence, dans une situation de disette de fonds publics. En effet, la loi de décentralisation de 2004 a, elle aussi, percuté cette logique, fragilisant plus encore les comptes sociaux des territoires, l'Etat ne compensant pas financièrement l'ensemble des compétences d'action sociale transférées aux conseils généraux. Dans un souci de "maîtrise" des dépenses publiques, ces derniers ont souvent limité et continuent de limiter la croissance des dépenses d'APA, fragilisant d'autant plus ces organisations. Les caisses régionales d'assurance maladie, qui interviennent sur le champ de la dépendance légère (groupes iso-ressources GIR 5 et 6) ne sont pas en reste, refusant souvent d'ajuster les tarifs conventionnés auprès des associations.


Pendant ce temps, par les généreuses déductions fiscales qu'il reconduit tous les ans, l'Etat n'hésite pas à dépenser annuellement près de 3,6 milliards d'euros, selon le dernier rapport de la Cour des comptes (2010), pour financer les services de confort dont profitent pour l'essentiel les 10 % des ménages les plus riches.

Ces dépôts de bilan et ces fermetures ne sont pas un épiphénomène et relèvent d'une restructuration profonde de l'action sociale en France. Comme l'aide à domicile est une activité réalisée à 98 % par des femmes, souvent peu qualifiées, ce sont sur elles que pèseront en dernier ressort les inconsistances et insuffisances des politiques de l'emploi. Ces fermetures se feront dans un silence que ne viendront pas non plus perturber les personnes âgées les plus fragiles socialement, qui iront sans doute se fournir au mieux sur le marché du gré à gré, au pire dans l'emploi au noir, à moins qu'elles ne renoncent à ce qui devrait être un droit, celui d'une vieillesse vécue dans la dignité.


Florence Jany-Catrice est membre du Centre lillois d'études et recherches sociologiques et économiques (Clersé), Université Lille 1.

 

Sur Le Monde.fr - photo Sidali-Djemidi/Gamma

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 08:29
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Mal logé, mal en société ?


Selon une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) publiée mardi 23 février, la crise du logement en France "entretient le sentiment de déclassement social".


Pour le Crédoc, "jamais les Français n'ont ressenti autant de difficultés liées au logement".
Environ une personne sur deux, contre une sur trois au début des années 80, déclare que ses dépenses de logement constituent une "lourde charge", une "très lourde charge" ou une "charge à laquelle elle ne peut faire face", selon cette étude.
L'impression d'être en difficulté à cause du logement s'est particulièrement accentuée pour les catégories modestes (+17 points) et les classes moyennes inférieures (+9 points). Par contre les Français les plus aisés affirment ressentir de moins en moins leurs dépenses comme une "lourde charge" (-7 points en 30 ans).
Pour le Crédoc, "l'habitation ne répond pas seulement à la fonction de se loger, c'est un marqueur social qui étaye les représentations que l'on a de sa position sociale".
"Vivre dans un logement dégradé nuit à l'image que l'on a de soi-même", affirme cette étude.
Au cours des 15 dernières années, les prix d'achats des logements ont été multipliés par 2,5 en France mais ils sont restés stables en Allemagne même si les logements outre-Rhin sont de meilleure qualité, souligne le Crédoc.

En 50 ans, relève le Crédoc, les prix à la consommation ont été multipliés par 10 en France, les prix des loyers par 18, ceux des charges par 26 et ceux de l'immobilier par 55. Seuls, les prix de l'électricité, du gaz et des autres combustibles pour le chauffage et l'eau chaude ont augmenté moins vite que le coût de la vie.

 

Sur LeMoniteur.fr Source AFP


 
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