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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 10:28



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On parle toujours de Morano. C'est injuste. Cela doit faire des jaloux. Il existe, dans l'ombre, de nombreux Morano de rechange. Les bonnes volontés moranoïdes sont innombrables, et trop souvent sous-exploitées. La preuve: le Morano du jour s'appelle Accoyer, Bernard, président de l'Assemblée Nationale. A cent jours du premier tour, Accoyer n'existait pas. Invisible sur les écrans radar. Eu égard à ses hautes fonctions, c'était intolérable. Le pays grondait: mais que fait Accoyer ? Mais que pense Accoyer ? Mais pourquoi, en ces temps troublés, n'entend-on pas sa voix puissante ?

Donc, Accoyer parle de "guerre", en cas de victoire de Hollande. "Ne nous y trompons pas: si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre" déclare-t-il exactement lors de ses voeux à la presse (car Accoyer, lui aussi, a présenté ses "voeux". Pourquoi chacun aurait-il le droit de régaler les journalistes accrédités, et pas lui ?) Résultat éclatant: dans les radios du matin, il n'est question que d'Accoyer, sa guerre et ses voeux. Aphatie appâté invite Accoyer, et le bombarde de sermons aphatesques. Franchement, là, n'êtes-vous pas allé trop loin ? Ne regrettez-vous pas ? Patrick Cohen demande à Bayrou de réagir à Accoyer. La guerre d'Accoyer est le café du matin, le socle sur lequel on va bien attaquer la journée.

Accessoirement, quelques minutes plus tard, on apprend que Bayrou est opposé à la suppression du quotient familial. Avec les mêmes arguments, exactement, que l'UMP accusant Hollande de vouloir tuer les petits enfants. Au moins, cela clarifie les choses. C'est inimaginable, combien cette affaire du quotient familial aura fait, pour tracer aux yeux de ceux qui veulent bien voir, une ligne de partage, au-delà de ce qu'imaginent tous ceux qui se prononcent sur la question. Si j'étais taquin, et que je voulais animer un peu nos forums, je dirais que ce débat resuscite la vieille, la très vieille ligne de partage, entre ceux qui demandent un peu de justice ici-bas, et ceux qui estiment que la chose, somme toute, peut bien attendre le jugement dernier.

 

Daniel Schneidermann sur @rret sur images

 

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 17:43

 

 

  uropi-300x187.jpg 

 

Tous les jours on nous parle de nouvelles crises, de dettes nationales, de nouvelles catastrophes affectant ou menaçant l’Union Européenne: problèmes financiers et égoïsmes nationaux dominent et accaparent la scène.On ne peut toutefois pas réduire l’Europe à la dimension financière, l’Europe, c’est beaucoup plus que cela. C’est pourquoi je voudrais m’éloigner un peu de toutes ces crises pour vous parler d’une autre Europe, de l’Europe que j’aime: Europe des citoyens, Europe des langues et des cultures, Europe de la solidarité entre les peuples. Cette Europe-là n’est pas un mythe, elle existe déjà mais nous ne la voyons pas, bien qu’elle soit le fruit de 2 ou 3 mille ans d’histoire et de civilisation.

L’autre jour j’écoutais à la radio une interview de l’historien Pierre Nora sur l’identité nationale de la France (Le 22 octobre dans le « 7-9″ de France-Inter). Cette interview m’a beaucoup intéressé. Le sujet en était « le transfert d’une identité nationale vers une identité européenne qui se cherche ».

Identité nationale et européenne

Selon P. Nora, nous n’avons pas eu une identité nationale unique, mais « plusieurs identités nationales: une identité féodale, monarchique, révolutionnaire, républicaine; aujourd’hui on va vers une identité démocratique ». Cette nouvelle identité démocratique se caractérise par une « multiplicité de groupes ethniques et culturels – tous les groupes minoritaires qui ont conscience de leur propre identité et de leur propre histoire ». Il ne s’agit pas seulement des émigrés, mais également « des femmes, des provinciaux, des juifs, des ouvriers, des religieux, etc. minorisés par un état jacobin, qui ont besoin d’êtres reconnus dans ce qu’ils sont, dans leur identité ». Bien que nous puissions émettre quelques doutes quant à l’identité « nationale » féodale, les identités à cette époque étant plutôt bourguignonnes, normandes, bretonnes, etc., que nationales, ce qu’en dit P. Nora correspond à ce que nous avons toujours affirmé: toute identité est multiple, c’est l’unitas multiplex pour reprendre les termes d’Edgard Morin (Edgard Morin, Penser l’Europe, Gallimard, Paris, 1987) . Chacun d’entre nous a une identité multiple: personnelle, familiale, régionale, nationale, européenne, et pourquoi pas, mondiale. Pour P. Nora, l’identité européenne est « à la fois évidente et introuvable. Nous sommes tous européens scientifiquement, intellectuellement, pas linguistiquement, mais historiquement ». Il aurait pu ajouter culturellement.

Ainsi, si je comprends bien P. Nora, le seul obstacle à une identité européenne semble être la langue. Mais poursuivons: l’identité européenne « n’a pas de symboles. Les seuls lieux d’une mémoire europénne sont Verdun et Auschwitz, des lieux de deuil ».

L’histoire de l’Europe est déjà commune, simplement, nous ne le voyons pas parce que nos gouvernements nationalistes ont toujours fait tout leur possible pour nous le cacher et nous inciter à la guerre contre nos « frères » européens; nous voyons le résultat: Verdun et Auschwitz. Il me semble que l’on oublie un peu vite que la Renaissance italienne et que les Lumières françaises ont éclairé l’Europe toute entière. Que dans les brumes de Stratford, Shakespeare, rêvant d’Italie, écrivait Romeo et Juliette, Othello, le Marchand de Venise, que les Romantiques n’ont pas connu de frontières et que certains d’entre eux, comme Lord Byron ont combattu pour libérer la Grèce du joug ottoman, que Goethe, lui aussi, rêvait d’Italie « Kennst du das Land wo die Zitronen blühen ? » (Connais-tu le pays des citronniers en fleur ?), alors qu’ Apollinaire rêvait de l’Allemagne (Rhénanes). On oublie aussi que les princes d’Europe se mariaient entre eux et que les reines de France ont été Medicis, espagnoles, autrichiennes… que les rois de Suèdes sont les descendants de Bernadotte et que la reine Sofia d’Espagne est grecque. Que le roi Edouard III d’Angleterre était le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle, « la louve de France », et à ce titre, héritier plus légitime de la couronne que les rois Valois qui n’étaient que ses neveux… On pourrait même dire qu’il n’y a pas d’histoire de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne… mais seulement l’histoire de l’Europe.

Mais n’y a-t-il pas de nouvelles générations d’Européens qui se considèrent comme européens ? P. Nora répond: « C’est le verre à moitié vide et le verre à moitié plein; nous sommes tous des Européens sans l’être ». Comment se forge une identité ? Selon P. Nora « c’est l’histoire qui la forge; il faut du temps et des épreuves communes ». Simplement le temps, c’est la seule chose que nous n’avons pas, que nous n’avons plus: l’Europe peut bien être détruite avant que nous n’ayons le temps de la construire, et la pression de la concurrence mondiale ne nous laisse pas un siècle pour nous forger une identité européenne. Il nous faut agir vite et bien.

Nous avons cependant déjà quelques symboles: un drapeau, un hymne (que peu d’Européens connaissent), une monnaie commune (aujourd’hui très critiquée, mais qui est quand même bien pratique lorsque l’on voyage en Europe). Pourtant l’importance de ces symboles est très relative; de toute manière, ils ne suffisent pas. Il nous faut des symboles beaucoup plus forts, des symboles qui requièrent un engagement de la part des Européens, la seule chose qui nous manque sur notre chemin vers une identité européenne, c’est à dire une langue commune. L’apprentissage d’une langue est un véritable engagement personnel, il demande beaucoup d’investissement aux apprenants, il leur permet de communiquer entre eux et par là, de créer un lien entre les Européens, lien qui n’existait pas auparavant. Comme dit Claude Hagège “l’usage d’une langue est vécu par l’individu comme un rapport fondateur, pourvoyeur d’identité, sinon d’accession à l’existence.” (C. Hagège. linguiste français, “Le pouvoir de la langue”, Courrier de l’UNESCO, Mars 1988)

 

Une origine commune

Une langue commune est l’outil dont nous avons besoin pour forger une identité européenne.

Mon propos est de fonder l’identité européenne sur la langue. Quel paradoxe, me direz-vous ! Il y a au moins en Europe au sens large, une trentaine de langues officielles, sans compter les langues dites « minoritaires » et les dialectes !

Tant mieux ! Cette diversité, c’est notre richesse; si, à l’instar des Etats Unis, nous n’avions qu’une seule langue, ce serait un dramatique appauvrissement culturel. Mais il nous faut aller plus loin; il ne faut pas que les arbres nous cachent la forêt. Lorsque l’on analyse cette diversité – et tous les linguistes le savent – on s’aperçoit qu’elle fourmille de points communs. Point n’est besoin, d’ailleurs, d’avoir un diplôme de linguistique pour s’en apercevoir: ça saute aux yeux du premier Européen qui découvre la langue de son voisin. Par exemple, école en anglais se dit school, tiens, ça ressemble à scolaire, en allemand Schule (qui ressemble à school) et tous à l’italien scuola, esp escuela, russe школа « chkola », etc. Ecrire se dit skriva en suédois, skrive en danois, qui ressemblent à l’italien scrivere, esp escribir, al schreiben, neer schrijven et même à l’albanais shkruaj.

Vous allez me dire: « il ne s’agit là que de quelques termes isolés, empruntés au latin, ça ne va pas bien loin ». Pourtant, ces emprunts sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense généralement, beaucoup plus nombreux que les mots internationaux du type hôtel, taxi, café, téléphone, télévision, etc. Mais surtout, la principale caractéristique des langues d’Europe, c’est qu’elles sont issues, pour la plupart d’entre elles (à l’exception du basque, de l’estonien du finnois et du hongrois) d’un ancêtre commun, le proto-indo-européen (PIE), parlé il y a environ 5 à 6000 ans dans les steppes au nord du Caucase (The Horse, the Wheel and Language par David Anthony). Ce n’est pas un hasard si voir se dit videre en latin, vedere en italien et видеть »videt’ » en russe, widzieć en polonais, viděti en tchèque…: ils sont tous issus de la racine i-e weid-*, woida* = voir et savoir (je sais parce que j’ai vu: woida*) qui a également donné l’allemand wissen, néerlandais weten, danois vide, suédois veta = savoir, le sanskrit veda = savoir, connaissance, le grec είδω « eidô » = voir, etc. Ou si donner se dit en latin, et italien dare, en espagnol dar, en russe дать « dat’ », en tchèque dáti, en polonais dać, en lituanien duoti, letton dot, en sanskrit dádāti, en grec δίδωμι « didômi », en arménien dal, en perse dādan, en hindi dēna, en kurde dan: ils sont tous issus de la racine i-e do-*, didōmi* = donner.

Une langue commune

Nous avons donc une langue commune, ou plutôt, nos lointains ancêtres avaient une langue commune, car celle-ci s’est diversifiée en de multiples dialectes, suffisamment différents les uns des autres pour qu’on les appelle aujourd’hui langues étrangères.

Certains, comme Carlos Quiles , on tenté de ressusciter le proto-indo-européen pour en faire une langue moderne, ce qui n’est pas une mince affaire car le PIE était d’une grande complexité tant sur le plan grammatical (innombrables déclinaisons et conjugaisons) que phonologique. En outre l’Europaio (PIE ressuscité de Carlos Quiles) ne tient aucun compte de l’évolution des racines i-e à travers les siècles et les millénaires: certaines d’entre elles ont pratiquement disparu comme ekwos* , le cheval, qu’on ne retrouve guère en français que dans des mots empruntés au latin comme équestre, équitation. D’autres racines ont changé de sens et de forme à tel point qu’elles sont méconnaissables: qui penserait que quatre et vier en allemand, peder en breton et tessera en grec sont exactement le même mot ? Pourtant ils sont tous issus de la même racine kwetwōr*. La racine skəyō* couper, séparer donne σχίζω « skhizô » en grec, scindo en latin = fendre, mais également scio = savoir, et aussi le breton skoed = bouclier, l’allemand scheißen et l’anglais shit = déféquer, le lituanien skíesti = étendre, diluer (liquide), et le slave čistý (tchèque) = pur, propre, l’allemand Scheibe = tranche et Schiff, anglais ship = navire, etc. Comment s’y retrouver ?

Voilà pourquoi j’ai créé l’Uropi, une langue pour l’Europe.

Pour chaque mot créé, je suis parti de la racine i-e commune (à l’exclusion de celles qui se sont perdues), j’ai suivi son évolution à travers les siècles et à travers les langues pour aboutir aux termes contemporains. Chaque mot Uropi ou presque, est la synthèse de cette évolution. Pour certains mots, c’était facile, pour le soleil par exemple, sol en Uropi qui est la forme la plus simple et la plus commune qu’a pris la racine i-e sāwel* et qui correspond aux mots espagnol, catalan et scandinaves.

La racine weid-* (voir, savoir) a donné l’Uropi vizo (voir) qui tient compte de son évolution: al wissen (savoir), participe passé espagnol visto (vu), le grec είδα « eida » (j’ai vu, où le δ se prononce comme le th anglais de this) et surtout des termes secondaires comme vision, télévision, devenus très internationaux (par ex. tch televize, lit, cro, slo televizija, alb televizion, pol telewizja, pers telewizyun, kurde televizyon… d’où le « z ».

Contrairement à celle du PIE, la grammaire Uropi est la plus simple possible tout en restant à 100% européenne: toutes ses structures sont empruntées aux langues européennes modernes, par exemple, le présent de dormir (de la racine i-e swepmi* / swopeyō* = dormir > Lat sopor = sommeil > français soporifique):

i sop , tu sop, he sop, nu sop… = anglais I sleep, you sleep, he sleeps, we sleep…

Le passé en ì: i jedì = j’ai mangé = espagnol comí; italien finì (il a fini), catalan morí (je mourus = Ur. i morì)

Le futur: ve + infinitif: i ve veno = je viendrai = roumain voi veni, allemand ich werde kommen, anglais I will come, (+ futur proche français je vais venir & espagnol voy a venir). Le grec moderne θα αγοράσουμε (tha agorasοume) et le bulgare ще купим (chté koupim) = Ur. nu ve kopo (nous achèterons) ont une construction semblable.

La négation: I vol ne, je ne veux pas, = allemand ich will nicht, néerlandais ik wil niet

L’interrogation: Vol tu…? = fr. Veux-tu…?, = al. Willst du…?

La prononciation qui élimine presque tous les sons difficilement prononçables par la majorité des Européens, se rapproche de celle de l’italien.

Vers une identité européenne

A travers les racines indo-européennes communes, l’Uropi restitue aux Européens un patrimoine commun depuis longtemps oublié, tout en reflétant les langues européennes modernes. L’Uropi est à la fois un outil de communication, ce qui devient de plus en plus indispensable entre Européens et le ciment qui crée l’unité dans la diversité européenne. Une langue commune doit permettre aux Européens de s’identifier en tant qu’ Européens, de faire naître cette identité européenne qui nous paraît encore si lointaine car, comme le dit Claude Hagège (op.cit) « l’usage d’une langue est pourvoyeur d’identité ».

Selon P. Nora, historien, seule l’histoire confère une identité; il oublie la langue. Une histoire commune et une langue commune confèrent une identité. Nous avons déjà montré que nous avions une histoire commune – il suffit d’ouvrir les yeux pour s’en apercevoir – et aussi, sans doute, enseigner l’histoire autrement, dans une perspective européenne .

Il nous faut maintenant une langue commune. Histoire et langue… langue et histoire… histoire de la langue… histoire des langues européennes. L’étymologie de chaque mot Uropi nous raconte l’histoire des mots européens. C’est là aussi, dans ces mots pluri-séculaires voire pluri-millénaires, que réside l’identité européenne.

Aujourd’hui l’Europe et ses états-membres me font penser à ces tribus gauloises qui passent leur temps à se quereller alors que César est à leurs portes et les menace toutes. César aujourd’hui ce sont les nouvelles super-puissances et le danger n’est plus celui d’une conquête militaire, mais d’une conquête économique. Pierre Nora nous dit que l’identité est forgée par l’histoire et souvent dans un combat contre un ennemi commun. Aujourd’hui l’Europe doit livrer ce combat contre la crise financière: si nous combattons ensemble et unis, nous vaincrons et l’Union Européenne survivra, si au contraire nous sommes battus, l’Europe cessera d’exister, elle disparaîtra, sera dissoute dans la mondialisation.

Alors même que j’écris ces lignes, les gouvernements européens en réunion se révèlent incapables d’accorder leurs violons. Ils ne pensent qu’à leurs intérêts nationaux et électoraux; il n’y a aucune solidarité. Ils n’ont pas compris que nous sommes condamnés par l’histoire et la géographie, mais aussi par la culture et l’économie à vivre ensemble et à nous unir simplement pour pouvoir survivre. J’ai le sentiment que l’Europe est en train de se suicider. Que peut-on faire pour sauver l’Europe ? Pourquoi faut-il toujours que les financiers seuls décident du destin des citoyens européens pour ne pas dire des citoyens du monde ?

 

Joël Landais

Article publié en trois langues: Uropi – français – anglais sur le blog Uropi

 

 

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 10:03

Avion présidentiel

"Sarkozy entre au Livre des records". C'est Le Canard enchaîné qui l'annonce dans son édition du 4 janvier : "En 2010, Nicolas Sarkozy a passé 1 218 heures à bord des aéronefs de la République ! Soit près de 24 heures par semaine. Pour un coût d'environ 8 millions d'euros". Avec 24 heures d'avion par semaine, pas étonnant que Nicolas Sarkozy soit en décalage (horaire) avec le pays, diront certaines mauvaises langues. C'est le journal officiel en date du 27 décembre qui a livré le temps de transport aérien de Sarkozy. A titre de comparaison, François Fillon n'a utilisé les avions de République "que" 545 heures.



Pour être tout à fait complet, avec 1 218 heures, Sarkozy bat son record de 2008 (il n'avait volé "que" 1 089 heures) mais 2009 restera l'année la plus aérienne avec 1 337 heures d'avion.


Au-delà de ces chiffres, c'est le coût des déplacements de Nicolas Sarkozy qui pose problème en période de crise. Si les heures d'avion ont coûté 8 millions d'euros en 2010, le coût global de ces déplacements est beaucoup plus élevé. Dans le budget 2009, les frais de voyages de Nicolas Sarkozy avaient augmenté de 33% pour atteindre 20,4 millions d'euros... quand les voyages présidentiels de Jacques Chirac coûtaient chaque année entre 5 et 6 millions d'euros. La plus grande activité diplomatique de Sarkozy par rapport à Chirac n'explique pas tout.

Depuis 2007, nous recensons régulièrement les frasques de Sarkozy dans les airs en soulignant les aberrations. Par exemple, en février 2011, Sarkozy a utilisé deux avions pour aller à Bruxelles car il en avait pris un pour partir en week-end à New York. En novembre 2011, pour faire seulement 262 km, Sarkozy a eu besoin, entre autres, d'un Airbus présidentiel et de deux hélicos. Et quand le chef de l'Etat tente de limiter l'utilisation de l'escadron officiel pour partir en vacances en prenant un avion de ligne... un autre avion le suit à vide (au cas où). Sans compter le coût de l'Air Sarko One (environ 185 millions d'euros), censé permettre à Sarkozy de faire des voyages long-courrier sans escale... ce qui ne l'a pas empêché de partir avec 3 avions pour son voyage en Inde en décembre 2010.

A sa décharge, les dérives aériennes du pouvoir ne sont pas du seul fait de Sarkozy : Fillon adore les Falcon de la République (pour partir en week-end au Maroc, en week-end dans la Sarthe, et même pour inaugurer le TGV Est). Autant de péripéties racontées dans la presse mais qui n'ont pas empêché Sarkozy et Fillon de continuer de profiter de ces privilèges sans chercher à réduire les coûts.



*** Sources
- "Sarko entre au Livre des records", Le Canard enchaîné n°4758, 4 janvier 2012, page 2
- "Chaumont et merveilles", Le Canard enchaîné n°4748, 26 octobre 2011, page 5
- Julien Martin, "Sarkozy s'envoie en l'air, mais se protège mieux que MAM", Rue89, 8 février 2011
- "Fillon part en week-end avec la République", Le Canard Enchaîné n°4624, 10 juin 2009

Sarkozy entre dans le livre des records




>> Pour faire 262km, Nicolas Sarkozy a besoin d'un Airbus présidentiel, de deux hélicos et de deux voitures blindées


Sarkozy a Chaumont



>> Achat et aménagement de l'Air Sarko One : entre 176 millions et 185 millions d'euros


Air Sarko One



>> Les voyages de Nicolas Sarkozy coûtent 20 millions d'euros par an


Avion, Sarkozy, Bruni



>> Les week-ends dans la Sarthe de François Fillon : un Falcon 7X, des voitures officielles et un coût estimé à 1,3 million d'euros par an


Fillon en Falcon



>> François Fillon a passé le week-end de la Pentecôte à Marrakech en prenant un avion de la République


Fillon à Marrakech

Sur Politique net

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 15:49

 

Jack_Lang_2.jpg

 

Le redécoupage électoral de la 6ème circonscription du Pas-de Calais aurait pu passer inaperçu si il n'avait concerné un certain Jack Lang député sortant et toujours emblématique ministre de la culture sous François Mitterrand.

De fait, la réforme Marleix a créé de toutes pièces (voir les cartes), un nouvel arrondissement à partir de territoires des anciennes troisième, sixième et huitième circonscriptions mais sans les quartiers populaires du Chemin-Vert à Boulogne et du Fort Nieulay à Calais, ceux là même qui avaient largement contribué à l'élection sans contestes de Jack Langen 2002 puis en 2007 . Devenue très rurale, cette nouvelle circonscription s’étend tout en longueur sur une distance de 138 km en allant du Cap Gris Nez à Bors dans l’arrondissement d’Arras, englobant au passage des communes réputées voter à droite !


Dans ces condtitions, vouloir se faire réélire, tenait pour le député sortant bien plus d'une gageure que du risque calculé. Sa décision en décembre dernier de ne pas se présenter au vote des militants pour l'investiture dans son actuelle circonscription fut l'objet de bien des commentaires, les uns imaginant purement et simplement son retrait de la vie publique, les autres s'appliquant à lui trouver un point de chute dans des circonscriptions à priori plus favorables.


DeJ.M.-LALANDREjpg.jpgs rumeurs de plus en plus insistantes, dont je m'étais fait l'écho sur ma page Facebook,     annonçaient son arrivée dans les Vosges, et plus précisément dans la 2ème circonscription de St Dié dont le député sortant n'est autre quel Gérard Cherpion, un UMP bon teint déjà élu en 1993 puis en 2002 et 2007.

Ces rumeurs privilégiaient un retour au sources pour celui qui né à Mirecourt (88500) en 1939 était sensé se rappeller avoir débuté sa carrière universitaire comme maitre de conférence à Nancy II après avoir été lauréat de l'agrégation de droit pulic la même année.

Un reChristian_Pierret-copie-2.jpgtour au sources désormais accrédité et qui aura grandement été facilité par l'inégibilité qui touche le candidat investi par le PS et concerné par l'application d'une nouvelle disposition du code électoral. En effet, Jean- Marie Lalandre, qui est aussi 1er secrétaire fédéral PS des Vosges ne peut se présenter au vu du poste qu'il occupe en tant que directeur du Centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville de St Dié,

    Cette rumeur désormais accréditée dès lors que Christian Pierret, le maire PS de St Dié devrait en faire l'annonce aujourdh'ui même, devrait s'accompagner durant le temps de la campagne des prochaines législatives par un éclairage médiatique important et qui viendrait fort à propos pour cette circonscription très touchée par la crise alors qu'elle possède des atouts non négligeables liés notamment à la proximité du massif vosgien et des filières du bois.

La candidature de Jack Lang devrait également pouvoir remettre eChristian_Poncelet.jpgn question une situation politique locale figée depuis des lustres par la grâce d'une droite sans envergure engluée dans une lutte fratricide entre « rénovateurs » et partisants indéfectibles de l'inamovible sénateur UMP Christian Poncelet, celui qui entré en politique en 1953 fut tour à tour maire de Remiremont, conseiller régional de Lorraine, député des Vosges, député européen, président du Conseil général des Vosges et pour finir, président du sénat.


Francis Alexis HAMMER

 

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 13:31

 

 

construction-immobiliere-re.jpgA Saint-Ouen, la préemption pour contrôler les prix fait polémique

 

 Mesure efficace de contrôle des prix ou posture politique ? A Saint-Ouen, la mairie communiste utilise depuis plusieurs années son droit de préemption face aux vendeurs jugés trop gourmands, une pratique à l'origine de nombreux recours devant les tribunaux.

« Dans notre ville, toutes les transactions immobilières supérieures de 10% aux prix du marché sont susceptibles d’être préemptées », explique Jacqueline Rouillon, maire PCF de cette commune de Seine-Saint-Denis. « L’objectif, c’est d’inciter les vendeurs à se montrer raisonnables. »

Des prix inférieurs au marché - Le droit de préemption urbaine (DPU) permet aux communes d’être prioritaires sur les autres acheteurs lors de la vente d’un bien, en cas de projet d’intérêt général. Cela, à un prix souvent inférieur aux prétentions du vendeur, basé sur une estimation du service des Domaines (ministère du Budget).

Une solution radicale pour enrayer la hausse des prix? « Si l’on veut conserver notre mixité sociale, on ne peut pas rester les bras croisés », affirme l’élue, qui a fait de la lutte contre la spéculation l’un de ses chevaux de bataille.

7% des ventes réalisées - En 2009, 39 procédures préemptives ont ainsi été engagées dans la commune, sur 549 déclarations de vente. Et en 2010, 28 procédures ont été enclenchées, pour 456 transactions.

Rares sont toutefois les procédures menées à terme. Car la perspective d’avoir à affronter des tracasseries administratives effraie les vendeurs. Et beaucoup préfèrent courber l’échine plutôt que d’engager un bras de fer avec la municipalité.

« Une arme de dissuasion » -  « Pour nous, la préemption est avant tout une arme de dissuasion », reconnaît Mme Rouillon. Une arme plutôt efficace, si l’on s’en tient aux chiffres de la chambre des notaires : en 2011, le parc privé de Saint-Ouen était ainsi l’un des plus abordables des communes avoisinant Paris, à 3.720 euros du m2.

Une situation difficile pour les vendeurs - Cette politique, pourtant, essuie des critiques. « Les préemptions se font au cas par cas, ce n’est pas transparent du tout. Pour les vendeurs, c’est insupportable », déplore William Delannoy, conseiller municipal d’opposition (divers droite). « Ceux qui doivent déménager se retrouvent coincés. En vendant à bas prix, ils ne peuvent plus acheter dans les autres villes, où l’immobilier a fortement augmenté », poursuit l’élu, qui dénonce une « politique d’affichage ».

Plus globalement, la régularité du procédé est mise en cause. « Pour être légale, la préemption doit être motivée par un projet précis. A Saint-Ouen, ce n’est pas le cas : la ville préempte pour empêcher la vente, et non pour acheter », s’indigne Me Benoît Jorion, avocat de plaignants.

La ville plusieurs fois condamnée en justice - Attaquée devant le tribunal administratif, la ville a été condamnée à plusieurs reprises ces dernières années. Montant de la facture ? « Quelques dizaines de milliers d’euros », selon la municipalité. « Beaucoup plus », d’après Me Jorion, qui évalue à 150.000 euros pour la seule année 2011 et pour ses seuls clients la note payée par la mairie.

Mais la mairie n’en démord pas. « En tant qu’individu, on a toujours envie de tirer le meilleur profit d’un bien, c’est normal. Mais la puissance publique est là pour défendre l’intérêt général », martèle Jacqueline Rouillon, qui affirme agir « au nom du droit au logement ».

Quitte, concède l’édile, à tomber dans l’illégalité: « C’est aux élus de faire évoluer le cadre juridique, quand c’est l’intérêt du bien commun. Si nous n’avions pas mis en place cette politique, beaucoup d’habitants auraient déjà dû quitter Saint-Ouen. »

 

Sur la Gazette.fr

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 18:32
© Fotolia

 

Commerce, restauration, soins corporels sont quelques-unes des activités privées qui tentent de plus en plus les agents publics, selon la Commission de déontologie de la fonction publique, qui vient de publier un rapport. Principale raison de ce boom : le statut d’auto-entrepreneur.

 

+ 15 % pour la fonction publique d’État, + 55 % pour la fonction publique territoriale et + 17 % pour la fonction publique hospitalière. En 2010, le nombre des saisines d’agents publics souhaitant cumuler une activité dans le secteur privé a continué “d’augmenter fortement” en 2010, relève la Commission de déontologie de la fonction publique dans son rapport d’activités(cliquer ici pour lire le rapport), dévoilé en fin d’année 2011.

  

Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 2 février 2007, la Commission de déontologie est chargée de donner son avis sur les déclarations des agents, titulaires ou contractuels, qui se proposent, tout en continuant à exercer leurs fonctions dans l’administration à temps plein ou à temps partiel, de créer ou de reprendre une entreprise, ou encore de poursuivre leur activité dans une entreprise après leur recrutement dans la fonction publique. Qu’il s’agisse de la territoriale, de l’État ou de l’hospitalière, au total, la commission a été saisie de 3 386 dossiers, dont plus des deux tiers correspondaient à des demandes de cumul d’activités, le reste portant sur des cessations d’activité.

Dans la fonction publique d’État, les déclarations de cumul ont représenté plus de 70 % des demandes examinées par ladite commission. Pour la fonction publique hospitalière, “la proportion des dossiers de cumul d’activités par rapport au nombre total de dossiers soumis à l’examen de la commission est du même ordre que dans la fonction publique d’État”, précise la commission, qui a rendu 428 avis. Enfin, dans la fonction publique territoriale, l’année 2010 a également enregistré une “progression importante” concernant les cumuls, avec 1 338 dossiers sur 1 730.

 

Forte proportion de catégorie C


Comment expliquer un tel boom ? La commission voit deux explications : la possibilité d’obtenir un temps partiel, mais aussi et surtout le statut d’auto-entrepreneur, qui par son “succès” a “fortement contribué à l’augmentation des demandes”. Les activités de commerce et de restauration ainsi que les soins corporels et de bien-être arrivent en tête des secteurs privilégiés par les agents de l’État, tandis que les agents territoriaux sont avant tout tentés par le bâtiment et les travaux publics. Les enseignants sont les plus demandeurs, avec les agents de catégorie C, qui représentent, dans la seule fonction publique territoriale, 70 % des dossiers traités.

Même si le cumul d’activités a le vent en poupe chez les agents publics, tous ne sont pas assurés d’obtenir le feu vert de la commission. Celle-ci s’assure que l’activité privée ne porte pas atteinte à la neutralité, à l’indépendance ou au fonctionnement normal du service, dans le cadre des fonctions exercées par l’agent, et ce au cours des trois dernières années précédant le début de l’activité. A ainsi été déclarée incompatible l’activité, sous le statut d’auto-entrepreneur, de conseil aux particuliers en gestion de patrimoine avec les fonctions d’agent administratif principal du Trésor.

Les cas d’avis d’incompatibilité sont toutefois rares. “Les administrations peuvent intervenir en amont pour dissuader un agent de poursuivre un projet qui serait incompatible avec la déontologie”, note la commission. Au total, ils ont été 55,6 % d’agents de l’État à bénéficier d’un avis favorable de la part de la commission, et 51,6 % pour la fonction publique territoriale, “une proportion se stabilisant par rapport à l’année précédente”, selon la commission. Rappelons que l’administration demeure toujours libre de refuser le cumul, malgré un avis favorable, dans le cas où les obligations de service de l’agent pourraient ne pas être correctement accomplies.

 

Xavier Sidaner sur Acteurspublics.com

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 15:01

Sciences-Po : Une orientation toujours plus à gauche

 

 

Tous les diplômés des Instituts d’études politiques (IEP) en conviennent, cette institution est très marquée à gauche, et s’y revendiquer de droite relève souvent du parcours du combattant ou d’un suicide politique affirmé.

 

Ces établissements publics se comptent au nombre de neuf en France, dont celui de Bordeaux, crée en 1948. L’article 2 du décret du 18 décembre 1989 leur donne pour mission : « de contribuer à la formation des cadres supérieurs des secteurs public, parapublic et privé de la nation, et notamment des fonctions publiques de l’État et des collectivités territoriales ». Vaste programme, où la formation de consciences de gauche, ne relève pas d’un fantasme, mais d’une réalité concrète.

Sous l’égide de Vincent Hoffmann-Martinot (depuis 2007), l’IEP Bordelais confirme ce penchant. L’études des chaires mises en place ces dernières années, est un bon exemple de cette domination. La Chaire Vergniaud est financée par le Conseil Général de Gironde (PS), la Chaire Michel Vaisan par la Fondation du Judaïsme Français, ou encore la Chaire Jean Zay par le Grand Orient de France !

La liste des intervenants aux rencontres de Sciences-Po, « passerelles jetées entre la Cité et l’Université », est éloquente. En 2011, les hommes politiques de gauche ont trustés toutes les places (et 2012 ne devrait pas déroger à la règle) : Jean-Pierre Jouyet (très proche de la gauche), Éva Joly (Europe Ecologie), Laurent Fabius (PS). Le prochain intervenant attendu est Arnaud Montebourg, présenté comme le « troisième homme des primaires citoyennes ».

Le guide des associations est lui aussi très clair. Seuls les mouvements de jeunes de gauche y figurent : « Union des Étudiants Communistes », « Union Nationale des Étudiants de France » ou encore « Mouvement des Jeunes Socialistes ».

 

 

Interrogé par Infos-Bordeaux, un ancien diplômé nous confirme ce « terroriste intellectuel ». Pour Henri, « le décalage entre les opinions présentes et le reste de la population est flagrant ». « Lors des discussions politiques qui avaient lieu, s’afficher pro-Bayrou était presque considéré comme réactionnaire. Vous pouvez imaginer les conséquences d’un choix affirmé pour Nicolas Sarkozy ou le Front national ! »

Dans leurs plaquettes de présentation, les IEP se présentent volontiers comme « une école de la citoyenneté ». La « diversité » y est un leitmotiv depuis plusieurs années. Mais toutes les diversités sont-elles acceptables dans ces temples de la bien-pensance ?

 

 

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 15:52

 

En comparant Angela Merkel à Bismarck, Arnaud Montebourg a non seulement commis une erreur historique, mais aussi une double faute politique. Comment ne pas comprendre en effet que l’avenir de l’Euro, et de l’Europe elle-même, dépend aujourd’hui de la capacité de la France et de l’Allemagne à travailler et proposer ensemble ? D’autant que loin d’être « nationaliste et arrogante », l’Allemagne bouge aujourd’hui, en réalité, plus que la France ! Comment ne pas voir ainsi que même la CDU, à son Congrès de Leipzig, a mis sur la table une vision de l’avenir de l’Europe (élection du Président de la Commission au suffrage universel, droit d’initiative législative donné au Parlement européen, etc) que l’on est loin de retrouver dans nos propres débats !

 

Sans doute devons-nous faire preuve de vigilance sur les risques d’une prise de pouvoir par les experts dont on ne saurait accepter qu’ils se substituent aux Parlements en matière budgétaire. Et François Hollande a eu raison de refuser une « judiciarisation des traités ». Mais peut-on en revanche reprocher à nos amis Allemands de ne vouloir consentir des efforts financiers supplémentaires qu’après avoir avoir obtenu de nouvelles garanties de la part de leurs partenaires ? N’est-il pas paradoxal de les « agresser » au moment où il faudrait au contraire se montrer créatifs et avancer des solutions, à 2 ou à 6, qui associent les Parlements – à l’instar de ce que vient de faire Jean-Louis Bourlanges, qui préconise par exemple que le contrôle des Budgets soit confié à des représentants de toutes les commissions des finances des pays engagés dans un processus de coopération renforcée ? Ne serait-il pas temps de suggérer de nouvelles avancées en matière d’intégration budgétaire et fiscale à l’Allemagne, plutôt que de lui renvoyer à la figure un rappel brutal de son histoire ?

 

Mais ces propos sont aussi malheureux au regard des enjeux de la campagne présidentielle. En se plaçant dans le camp des critiques de l’Allemagne, Arnaud Montebourg laisse à Nicolas Sarkozy le rôle du « responsable à la recherche de solutions avec notre partenaire incontournable » ! Or, que voulons-nous pour demain ? Une France qui s’isole ? Une Europe livrée à elle-même dont le destin ne nous concernerait plus en priorité ? Il est certain que la réponse au malaise européen ne viendra pas plus de déclarations à l’emporte-pièce que de petits arrangements improvisés, mais de propositions novatrices que notre candidat a heureusement commencé à formuler à Berlin ce lundi. Mais il lui faudra aller plus loin. Faire preuve de plus d’audace. Pour dire à nos amis Allemands combien nous comprenons leurs craintes mais pour leur dire aussi que la France ne pourra accepter de nouveaux transferts de souveraineté que s’ils s’accompagnent de progrès dans les domaines de l’intégration politique, fiscale et budgétaire.

 

Comment y parvenir, sinon en saisissant l’occasion qui nous est offerte par la crise de proposer la constitution d’une véritable union franco-allemande qui puisse sur le plan économique, comme sur le plan budgétaire, mettre en commun et partager les moyens indispensables à de nouvelles percées dans le domaine universitaire, industriel, technologique ou de la recherche ? Pourquoi ne pas consacrer une part de nos ressources, Français et Allemands et tous ceux qui le voudraient, à un budget commun consacré au financement de ces priorités ? Et pourquoi ne pas aller vers un véritable Gouvernement franco-allemand, ouvert à tous ceux qui voudraient s’y joindre, qui pourrait fixer sur des périodes pluriannuelles les grandes orientations de cette stratégie économique et budgétaire commune ? Pourquoi ne pas relancer la coopération renforcée en matière d’harmonisation fiscale, amorcée en particulier sur l’assiette de l’impôt sur les sociétés ? Voilà les pistes à partir desquelles l’Europe et la France, avec l’Allemagne et tous ceux qui voudraient s’y associer, pourraient retrouver un élan.

C’est en remettant notre histoire en marche que nous pourrons dire définitivement adieu à Bismarck comme à Déroulède…

 

Gaëtan Gorce sur son blog

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 14:21

nkm.jpgLa ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé jeudi 15 décembre 2011 en clôture des trois mois de travaux des Assises du ferroviaire le lancement à partir de 2014 d'une "expérimentation" visant ouvrir le marché des Trains express régionaux (TER) et des Trains d'équilibre du territoire (TET).

Cette expérimentation concernera quelques TET et les TER, « pour les régions qui le souhaitent », a déclaré la ministre. Elle sera précédée du « développement d’un cadre social harmonisé » pour les employés du ferroviaire, a-t-elle ajouté. Mais elle a renvoyé à une date ultérieure l’étude de l’ouverture à la concurrence pour le TGV et pour l’Ile-de-France.

 

En clair, dès 2014, les régions pourront choisir un opérateur autre que la SNCF, contrairement à aujourd’hui où le trafic régional est réglementé par des conventions signées entre l’Etat, les régions et la SNCF.
Ce qui pourrait permettre une baisse des prix, et de meilleurs services.

Libéralisation justifiée et nécessaire - De quoi satisfaire les associations d’usagers à l’image de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) qui estime « justifiée et nécessaire » cette libéralisation.
La Fnaut a notamment relevé que l’introduction en Allemagne de la concurrence dans le transport ferroviaire régional « a permis de réduire les coûts d’exploitation et de réinvestir les économies ainsi réalisées dans un renforcement quantitatif et qualitatif de l’offre ».

Les Assises du ferroviaire avaient pour objectif de se pencher sur la gouvernance du secteur, les moyens de rétablir sa santé financière ou encore sur l’avenir de la filière.

 

ter-alsace.jpg

 Attaque contre le statut de cheminot - Les syndicats de la SNCF ont estimé jeudi soir dans un communiqué commun (CGT, Unsa, SUD-Rail et la CFDT) que les préconisations des Assises constituaient un risque de démantèlement de la SNCF et une « attaque » contre le statut de cheminot.
« C’est une remise en cause du service public SNCF qui se profile derrière ces prises de position », ont-ils considéré, prévoyant de se mobiliser « dès le début de l’année 2012 ».

 

Concernant l’épineuse question de la gouvernance du système ferroviaire, et notamment le partage des rôles et des compétences entre l’opérateur historique SNCF et le propriétaire du réseau (RFF), Mme Kosciusko-Morizet a estimé que le « statu quo n’est plus possible ».

« L’Etat prend la décision d’unifier le gestionnaire d’infrastructures » en réunissant « en un seul lieu, SNCF Infra, DCF (Direction de la circulation ferroviaire, NDLR), et la partie correspondante de RFF », a-t-elle déclaré.

 

Sur L a Gazette.fr

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 11:35
Dans son projet présidentiel pour 2012, l’UMP propose de réduire de 2 milliards d'euros par an l’enveloppe versée par l’État aux collectivités. Une manière de financer, en partie, un programme chiffré à 30 milliards d’euros sur cinq ans.

 Après les annonces du Premier ministre et de la ministre du Budget Valérie Pécresse sur leurs intentions de faire participer les collectivités aux efforts en matière de lutte contre les déficits (lire notre article du 30 novembre), on commence à y voir plus clair. L’UMP a annoncé, le 15 décembre, en présentant le chiffrage de son projet pour la présidentielle de 2012, son intention de baisser de 2 milliards d’euros par an – soit 10 milliards sur l’ensemble du quinquennat 2012-2017 – les dotations aux collectivités locales.

L'UMP, à l'image de la politique menée par le gouvernement, sait que la marge de manœuvre est étroite pour contraindre autoritairement les collectivités, et choisit de jouer sur le montant des dotations pour obliger les LeMaire.jpgcollectivités à réduire leurs propres dépenses. “Notre projet a un coût que nous évaluons à 30 milliards d’euros sur cinq ans, soit environ 6 milliards par an, notamment pour les dépenses liées à l’école et à la justice”, a déclaré lors d’un point presse Bruno Le Maire, chargé de l’élaboration du projet de l’UMP.

Pour parvenir à un projet à coût zéro, “ces 6 milliards de dépenses nouvelles seront compensés à l’euro près et financés de manière équitable, à parts égales, par l’État, par les collectivités locales et par des réductions de dépenses sur la protection sociale”, a insisté Bruno Le Maire. Cela représente, pour les collectivités locales, un effort de 2 milliards d’euros par an sur cinq ans (soit 10 milliards au total) correspondant, selon le numéro un de l’UMP, Jean-François Copé, à une baisse à due proportion des dotations que leur accorde chaque année l’État. “C’est un principe d’équité. Les collectivités locales ont, depuis plusieurs années, augmenté leurs dépenses de fonctionnement et n’ont pas fait les mêmes efforts que l’État en matière de réduction de leurs dépenses”, a fait valoir Bruno Le Maire.

Asphyxie
Cette nouvelle annonce a fait bondir à gauche, alors que les collectivités ont déjà connu un coup de rabot de 200 millions d’euros cet automne lors du deuxième plan de rigueur. Pour Jean-Michel Baylet, coprésident du conseil politique de François Hollande et président du Parti radical de gauche, qui s’est exprimé dans un communiqué, “ce projet confirme la volonté de la droite de remettre en cause la décentralisation et le financement de notre protection sociale en ponctionnant 20 milliards d’euros dans leurs ressources pour financer un prochain quinquennat”. “Il s’agit ni plus ni moins, en appliquant une logique ultralibérale, d’asphyxier les collectivités locales et notre modèle social”, ajoute-t-il.

L’UMP fait des propositions “crédibles” qui n’entraîneront “pas de hausse de la fiscalité”, répond Bruno Le Maire. Abouti cette semaine, le projet de l’UMP pour 2012 va être distribué aux fédérations et aux adhérents – actuels et anciens – du parti majoritaire. Il sera soumis, du 14 au 26 janvier, au vote par Internet des adhérents à jour de leurs cotisations 2011 ou 2012, avant d’être entériné par un conseil national le 28 janvier.

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