1. La question du chômage
2. Une proposition face à l’abstention et au vote des classes populaires pour le Front National
3. Une réflexion : L’école de formation du Parti Socialiste : enfin l’égalité réelle des chances pourpouvoir accéder à un mandat électoral national ou un poste à responsabilité au sein des instances dirigeantes du Parti.
En préambule :
Une population sera très courtisée lors de la présidentielle par tous les candidats : les classes populaires.
Cette population vivant aussi bien en ville qu’à la campagne, confrontée sans cesse au mur de l’argent, connaissant le mal de vivre de génération en génération, subissant sans cesse les injustices de la vie, ne possédant pas un patrimoine financier ou immobilier, ni un héritage en vue ou un réseau de relations pour entrevoir un avenir plus radieux pour eux et leurs enfants et comme le chante si fortement Jean FERRAT dans sa chanson « Ma France : celle qui ne possède en or que ses nuits blanches », doit croire à nouveau au Parti Socialiste pour changer leur vie.
Certains intellectuels, universitaires, sociologues ont décidé qu’il n’y aurait plus de classes populaires dans notre pays.
Il y aurait donc, d’après ces gens là, le remplacement de celles-ci par une large classe moyenne (les salariés) encadrée par une classe de personnes fortunées,privilégiées et de l’autre d’exclus (allocataires de minima sociaux, chômeurs, RSA, précaires,….).
Désolé, les classes populaires existent bel et bien. Démonstration :
Qu’y-a-t-il de commun entre un couple (l’homme chercheur ou cadre dans le secteur public ou privé, la femme enseignante ou exerçant une profession libérale) tous deux diplômés à bac +5, propriétaire et futurs héritiers d’un bien immobilier et/ou financier et un couple (lui ouvrier dans une TPE/PME ou agent de sécurité, elle caissière ou employée de maison) tous deux de faible niveau scolaire, locataire en cité HLM et pas d’héritage en vue pour changer leur vie ?
Pour rappel, les ouvriers et les employés représentent environ 60% du nombre de salariés de notre pays, sans compter les chômeurs, les retraités et les divers allocataires issus de ce milieu et en n’ignorant pas aussi les autodidactes.
Les classes populaires ne votent pas pour un gouvernement de gauche pour avoir comme résultats : le chômage, un pouvoir d’achat en baisse, la CMU, les restos du cœur, l’emploi précaire ( les TUC, CES …) ou le RMI mais pour vivre dans la dignité et le respect, pouvoir s’élever intellectuellement, professionnellement, culturellement et financièrement, avoir la perspective d’évoluer socialement pour eux et leurs enfants dans la société, exercer un emploi décent.
Un gouvernement de gauche animé par un(e) président(e) issu(e) du Parti Socialiste ne devra pas se contenter la gestion de la mixité sociale (une cité HLM au milieu d’un quartier bourgeois ou quelques bons élèves venant des quartiers défavorisés admis dans les grandes écoles) mais de mener une véritable politique ambitieuse de promotion sociale des classes populaires sur l’ensemble du territoire.
1 – La question du chômage, la première inégalité de toutes les inégalités.
Le chômage, l’emploi précaire, le travail inintéressant exercé par défaut sont pour les classes populaires, pour qui le terme conscience professionnelle a une grande valeur, une véritable humiliation, un mépris, une déconsidération de soi, intolérables et insupportables.
Que peut espérer un enfant pour le futur en naissant, pendant son enfance et sa jeunesse si ces parents sont au chômage ou exercent un emploi précaire?
Vis-à-vis des classes populaires, notre Parti doit se poser cette question primordiale pour ces citoyens :
« Quel avenir professionnel durable pour ces citoyens de toutes origines jeunes ou adultes, femmes ou hommes, de faible niveau scolaire avec sans ou peu de qualification suite aux fermetures d’entreprises et d’usines, aux licenciements boursiers, aux délocalisations, à la concurrence déloyale des pays émergents, au toujours plus de profits des gros actionnaires représentant le capitalisme financier, à l’informatisation/robotisation/automatisation des emplois qu’ils auraient pu occuper, aux importations non régulées, à la concurrence économique libérale ? Sont-ils condamnés à être toute leur vie des RSA/RMI, employés précaires ou à temps partiel, employés CESU, chiffonniers, salariés pauvres, allocataires de minima sociaux, chômeurs ou finir leur vie comme SDF ? »
Cette question de l’emploi décent, mieux travailler et la retraite devra être la priorité première du programme de notre candidat(e) avec ensuite l’éducation/instruction puis la santé
Ce chômage qui engendre inégalités, exploitation, individualisme, violence, racisme, pauvreté doit être combattu avec tous les moyens que l’Etat possède Ce chômage qui creuse les divers déficits (caisses de retraite, sécurité sociale, le budget de la Nation,…).
Les réponses sur comment sauvegarder et surtout créer de l’emploi sont certes françaises mais surtout européennes et mondiales.
Notre Parti doit devenir sur ce sujet si important le leader au sein du Parti Socialiste Européen et de l’Internationale Socialiste. Il faut revoir le système économique actuel et qu’il soit enfin dans l’intérêt des hommes et des femmes avec un partage équitable des richesses produites.
2 - Une proposition face à l’abstention et au vote des classes populaires pour le Front National.
L ‘extrême droite profite du climat de désespérance sociale causée par le chômage, la délinquance, l’environnement de vie, l’insécurité, la pauvreté un avenir sans espoir, pour se refaire une santé.
Nombre de citoyens vivant en cités HLM, en Zones rurales ou dans les quartiers populaires lors des dernières élections depuis 1981 votent pour le Front national ou s’abstiennent de plus en plus.
Nous devons retrouver ces électeurs.
Je propose à notre Parti de créer une commission composée de 3 tiers* qui pourrait être nommée "Compréhension, réflexions et propositions suite à l'abstention ou le vote pour le Front National des citoyens de milieux populaires".
Cette commission permettra d'appréhender dans les meilleures conditions la présidentielle de 2012 et d'apporter des propositions réalistes et crédibles au projet du Parti Socialiste qui pourront changer concrètement la vie de ces citoyens.
Une question est à se poser aussi : Pourquoi des citoyens de milieu populaire déçus pour diverses raisons du ¨Parti Socialiste préfèrent-ils voter pour le Front National au lieu des écologistes, de Lute Ouvrière, le NPA, le POI quand il se présente ou le Front de Gauche au premier tour des élections?
Nous aurons besoin du vote massif des classes populaires pour gagner cette élection. Ne pas connaître à nouveau le cauchemar du 21 avril 2002. Il ne faudrait pas que notre alliance avec les écologistes fasse minorer le mal de vivre des habitants en difficulté de notre pays dans le programme commun de la présidentielle au profit majeur de l'environnement et des questions de société.
*Les 3 tiers :
- le premier : les élus socialistes
- le deuxième : des experts (sociologues, politologues....), des représentants des associations de locataires et caritatives ainsi que du Mouvement d'Education Populaire.
- le troisième : des militants du PS issus des milieux populaires.
3 - L’école de formation du Parti Socialiste enfin l’égalité réelle des chances pour les militants issus des milieux populaires.
Cette nouvelle école de formation du Parti devra accueillir avec un effort particulier ces militants.
Le Parti Socialiste doit s’ouvrir concrètement aux militants qui n’ont pu suivre des études pour diverses raisons dues aux inégalités de destin.
Cette école de formation permettra enfin aux militants issus des milieux populaires d’accéder après une formation adaptée (économie,les institutions, l’histoire de la gauche, les techniques de communication,…) à un poste à la Direction Nationale de notre Parti ou de pouvoir se présenter à une élection nationale ou européenne.
Cette école aidera, soutiendra ces jeunes militants issus des classes populaires, cette jeunesse qui n’est pas universitaire et souvent oubliée : les jeunes en contrats en alternance, les jeunes apprentis, les lycéens professionnels, les jeunes travailleurs et travailleuses en CDI ou en contrats précaires et les jeunes demandeurs d’emploi afin de leur permettre d’acquérir les connaissances requises pour être des acteurs du Parti Socialiste dans la vie politique de notre pays.
C’est le droit citoyen à ces jeunes qui n’auront pas eu la chance d’étudier au lycée Henri IV ou de poursuivre leurs études à Sciences PO et qui est confrontée à une autre réalité quotidienne d’être aussi de futurs dirigeants politiques.
Nous socialistes aurons réalisé ainsi cet équilibre sociologique politique représentant l’ensemble des couches sociales de notre pays au sein d’un parti politique.
Le mal de vivre des classes populaires pris dans sa globalité, pour tous socialistes, doit être un thème aussi valorisant, enrichissant intellectuellement, conceptuel, de réflexion, d’analyse et de propositions que ceux de la recherche, la finance, la culture, l’économie, la liberté, la justice ou les affaires étrangères.
Claude Bouchafa
Section François Miterrand Paris 15ème