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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 10:09

BALANCE-DE-LA-JUSTICE.gif

 

 

 Vendredi 14 janvier, l’avion de Ben Ali  s’envole pour Ryad, emmenant dans ses soutes 1,5 tonne d’or, dernier butin soustrait à un pays réputé pour son accueil et sa gentillesse et qui 23 années durant aura subi le pouvoir d’un homme plus désireux de se remplir les poches que d’instaurer un véritable état de droit.

Si ce départ précipité que l’on doit à l’action courageuse des Tunisiens bravant les balles et le pouvoir policier, est en lui même une surprise aux yeux des occidentaux, il n’en est pas moins révélateur d’un principe dont la France, de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy s’est fait faite le champion, celui d’une politique de complaisance envers  les hommes forts de la planète, au nom d’intérêts bien compris liant oligarchies locales, groupes financiers et multinationales dans leur désir d’étendre toujours plus leurs zones de chalandises et leur maîtrise du juteux marché des matières premières.


Les évènements de Tunisie venant après la crise de 2008 nous mettent dans l’obligation de considérer le pouvoir politique pour ce qu’il est aujourd’hui, celui d’un dévoiement entretenu par les coups de butoir répétés des pouvoirs financiers dont les discours sont repris fort efficacement par les médias pour  la plupart entre leurs mains.

Cette constante de consanguinité entre élites politiques et détenteurs du capital se révèle pour l’occasion dans ce que la révolution des jasmins a pu donner à voir vu de Paris. Comment croire à un tel effondrement d’un régime policier qui servait si bien les intérêts de la France, un régime qui se faisait de velours pour ceux qui savaient le servir  et le mettre en valeur, comme l’agence de communication française Image 7 ou encore cet ambassadeur de France que le site Wikileaks cite « comme l’ambassadeur de Ben Ali auprès du président de la République française et non l’inverse ».

Ce n’est donc pas la récente volte face de l’Elysée qui changera quoi que ce soit à cette complaisance plus que relative envers des régimes qui présentent toutes les stigmates d’un état autoritaire voir dictatorial.

Ce que d’aucun dénoncent dans la Françafrique, c’est bien cette assiduité à poursuivre une politique inaugurée à l’indépendance de pays passant directement du statut de colonies Françaises à celui de « protectorats économiques » par potentats locaux interposés. C’est ainsi qu’a pu se poursuivre durant des décennies cette politique de comptoirs, où il s’agissait avant tout de sécuriser des approvisionnements à bon compte, quitte en cela à se contorsionner aux yeux des médias devant des exactions de plus en plus visibles.

 

La mission de bons offices proposée par le gouvernement Fillon arrive bien tard, elle ne fera pas oublier les déclarations intempestives de bon nombre de ses ministres, comme celle de Madame Alliot-Marie qui au soir des évènements en venait à « déplorer les violences » suggérant par la suite « que le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type ».

Dans le genre, il parait difficile de faire mieux, si ce n’est pour bien faire comprendre  les logiques qui agitent nos gouvernements depuis l’aube de la 5ème république.

A-t-on jamais vu, un quelconque ministre s’indigner de la fortune amassée par Omar Bongo, l’inamovible homme fort du Gabon ? Qui, jusqu’à ces derniers jours, au sein du gouvernement Fillon s’est inquiété de l’usurpation du pouvoir par un Laurent Gbagbo protégé par ses Tontons Macoutes ? Qui demain, aura le courage de dénoncer les outrances du pouvoir en Algérie, au Togo, au Congo, au Cameroun, à Djbouti, au Soudan, en Egypte, en Lybie, pour ne dénoncer que les dictatures les plus voyantes de la seule Afrique ?

 

Si l’on veut bien admettre que la dictature fait son lit dans celui de la misère et de l’ignorance, il nous faut admettre également que celle-ci se maintient d’autant mieux qu’elle trouve à se conforter aux intérêts financiers des multinationales de tous poils pour qui elle présente l’énorme avantage, moyennant quelques petits accommodements aux droits de l’homme,  de sécuriser et de pérenniser des accords juteux faits sur le dos des habitants de ces pays.

Qu’un pays comme la France ne puisse se soustraire à de telles accointances, prouve l’étendue des relations qui unissent pouvoirs financiers  et appareils politiques.

Si nous voulons que ce cessent de telles pratiques, si nous voulons que la France puisse accompagner les Tunisiens dans leur désir de liberté et de respect des droits de l’homme, encore faudra-il que les élections de mars 2011 et d’avril 2012 puissent se dérouler dans la transparence et l’exposition de ce qui peut être, de ce que doit être une véritable démocratie, débarrassée des faux semblants des discours d’experts et de la magique des populismes de tous bords offrant à la vindicte populaire des boucs émissaires bien commodes à faire passer leur désirs de pouvoir.

 

Francis Alexis HAMMER

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